Par amour

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Buck avait fini de faire sa valise.

Pour trois semaines de vie, il n'avait pas besoin de grand-chose. Il avait aussi rédigé sa lettre de démission qu'il posterait en partant et la rupture du bail, cédant tout le mobilier au propriétaire gracieusement, à condition qu'il laisse Eddie et Maddie venir récupérer ce qu'ils souhaitaient avant de relouer l'appartement.

De toute façon, avec ce que lui avait fait Miguel ici, il ne pouvait pas rester y vivre, même si peu de temps.

Il avait hésité à laisser une lettre à Maddie, avant de décréter qu'elle le connaissait suffisamment, elle comprendrait.

Il avait aussi créé un compte en ligne, où il avait versé l'intégralité de ses comptes épargnes, pour Christopher, pour son avenir, pour qu'il puisse faire des études et avoir toutes ses chances dans la vie. Il avait rédigé un mail avec toutes les modalités et les mots de passe pour Eddie et programmé son envoi pour le lendemain dans la journée, pour quand il serait dans l'avion.

Dire au revoir à son compagnon était la dernière chose à faire sur sa liste.

Et ce n'était pas la plus facile. Son ami Fire-Med avait fini par le traiter d'égoïste et par lui signaler qu'il n'avait pas le droit de choisir pour Eddie, qu'il devait arrêter d'être un lâche et lui dire la vérité bien en face.

Il espérait que c'était ce qu'il venait de faire mais il n'était toujours pas certain qu'Eddie soit Fire-Med. Pourtant, il avait rassemblé quelques indices mais assez minces finalement.

Et il y avait cette petite voix au fond de lui qui n'arrêtait pas de lui dire qu'il se trompait et qu'Eddie l'attendait sans savoir ce qui se passait, ce qui lui arrivait.

Il refusait de partir sans lui dire au revoir et il se disait que peut-être il devrait l'appeler, demain, juste avant de partir, pour lui dire qu'il l'aimait, une dernière fois.

Ensuite, il devrait se débarrasser de son téléphone pour ne pas être tenté de l'appeler lorsque la douleur deviendrait insupportable, lorsque ses organes commenceraient à le lâcher.

Finalement, il bénissait sa fainéantise à apprendre les numéros de téléphone par cœur.

Il sursauta lorsqu'on tambourina à sa porte. Il déposa son passeport sur la table et alla ouvrir, certain de se trouver devant Eddie.

Gagné !

Mais la victoire était amère.

Eddie était dans tous ses états. Il avait les yeux rouges, preuve qu'il avait pleuré. C'était exactement ce qu'il voulait éviter.

- Tu m'as mentis, souffla-t-il en entrant. Tu n'étais pas chez Maddie.

Buck referma la porte en soupirant.

Il vit son regard s'arrêter sur sa valise et sa respiration s'accélérer. Il venait de comprendre qu'il partait.

- Tu vas où ?

- Je ne sais pas encore.

- Quoi ?

- Je déciderai à l'aéroport.

Eddie suffoqua.

Il avait peur et c'était exactement ce que Buck refusait : le voir dans cet état de détresse. C'était trop pour lui.

Il l'aimait trop pour lui infliger ça.

- Tu comptais au moins me me prévenir ou tu allais te barrer sans rien me dire ? ragea-t-il.

- Je comptais t'appeler, avoua-t-il.

- Quand ? Demain ? Quand tu serais dans l'avion ?

Il le connaissait vraiment bien. Et c'était pour ça aussi qu'il l'aimait, il le connaissait tellement bien qu'il pouvait même anticiper ses réactions.

9-1-1 - Je te prometsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant