Eddie avait promis à Buck qu'il ne retournerait pas se battre.
Et Buck lui avait promis de l'aider, de ne pas le laisser tomber mais Buck lui avait menti. Depuis le soir où il avait débarqué chez lui après l'appel de Christopher, il n'avait eu aucune nouvelle de lui.
Il n'était pas revenu et il semblait l'éviter aussi à la caserne, depuis son retour deux jours plus tôt.
Et il avait eu le culot de lui dire qu'il se trompait, que tout allait bien.
Eddie voyait bien que c'était faux. Tout le monde s'en était rendu compte. Buck refusait toutes les sorties, toutes les invitations depuis une quinzaine de jours.
Même Bobby n'avait pas réussi à lui tirer les vers du nez.
Eddie était persuadé que ça venait de lui, de Miguel. Il s'était passé quelque chose dont Buck refusait de parler. Buck n'avait plus rien de cette boule d'énergie, qui était toujours partant pour un peu d'adrénaline.
Il était comme... éteint.
Il souriait en façade mais ses yeux ne mentait pas, il était désespéré. Il refusait obstinément d'en parler et Eddie commençait à se demander s'il n'avait pas rompu avec son petit-ami.
C'était pour ça qu'il était allé chez lui ce soir, pour essayer d'en parler avec lui mais il avait vu Miguel arriver et le récupérer en bas de son immeuble. Alors, il était repartit. Il n'arrivait pas à comprendre ce qui se passait et ça le rendait dingue.
Il était prêt à tout pour lui mais s'il ne lui demandait pas d'aide, comment pouvait-il l'aider ?
Il lui avait envoyé des messages mais Buck les avait seulement supprimés, sans même y répondre et ça le mettait tellement en colère qu'il réagisse de cette façon. Et la colère, il ne connaissait qu'un seul moyen pour s'en débarrasser.
Il était retourné se battre.
Il avait cogné de toutes ses forces contre son adversaire et l'avait violemment envoyé au tapis. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était le morceau de son nez qui s'était détaché et avait fini dans sa gorge, lui obstruant les voies respiratoires.
Il n'avait pas eu d'autres choix que de s'occuper de lui, en attendant l'intervention des secours.
Quand les pompiers avaient débarqués, il s'était dissimulé dans un coin sombre mais Lena l'avait vu et elle était venue le chercher jusque dans sa cachette, pour lui passer un savon.
Il avait l'impression d'être redevenu un gamin pris en train de faire une bêtise.
– C'est toi qui l'as sauvé ou c'est toi qui as failli le tuer ? s'énerva-t-elle.
– Les deux, soupira-t-il en évitant son regard.
Il avait tellement honte.
Comment en était-il arrivé là ? La souffrance l'accablait mais la honte et la culpabilité le terrassaient.
– Qu'est-ce qui t'arrive ?
– On en parle plus tard, je dois partir avant...
Il se redressa lorsqu'il entendit les sirènes de police. Lena comprit et mit les poings sur ses hanches.
– ...avant que la police n'arrive, termina-t-elle.
Il garda le silence.
Elle secoua la tête réprobatrice. Puis, elle retira son manteau et Eddie ne comprit pas tout de suite ce qu'elle mijotait.
– Attends, tu fais quoi là ?
– J'évite d'avoir à te sortir de prison encore une fois, lui affirma-t-elle. Mets ma veste jusqu'à ce que les flics se tirent.
Eddie avait obtempéré et s'était caché à l'arrière de sa voiture, assez loin de la scène où pompiers et policiers s'activaient.
– Merci, souffla-t-il. Tu me diras dans quel hôpital vous le déposez. Je veux être sûr... qu'il va bien.
– Tu as enfoncé son nez dans son crâne, il n'ira pas bien, lui reprocha-t-elle.
– J'ai fait de mon mieux pour l'aider, plaida-t-il. C'est moi qui aie appelé le 911, c'est moi qui aie dégagé ses voies respiratoires et qui me suis occupé de lui jusqu'à ce que vous arriviez.
– Tu combats ici depuis combien de temps ?
– L'organisateur m'a vu me battre à la décharge, il y a quelques semaines, avoua-t-il en évitant son regard. Il m'a invité à venir. Ça paie bien.
– Ce n'est pas pour l'argent que tu te bats, lui affirma-t-elle en colère. Tu te bats à cause de lui. À cause de Buck.
– Je suis inquiet pour lui, admit-il en refoulant les larmes. Il y a quelque chose qui cloche mais il refuse mon aide.
– Alors, tu viens te battre ?
– J'en ai besoin, tacla-t-il. Et puis, c'est toi qui m'as emmené à mon premier combat.
– T'étais censé te battre pour te défouler, se défendit-elle. Pas pour que ça devienne une obsession.
– C'en est pas une, la rassura-t-il.
– Bah ça y ressemble. Pourquoi tu ne mets pas les points sur les « i » une bonne fois pour toutes. Vous avez vraiment besoin de parler tous les deux.
– Il ne va pas bien, il y a quelque chose de pas normal. Je suis tellement inquiet pour lui, tellement en colère qu'il me repousse. Je n'ai pas su doser ma force, la canaliser et ça a foiré.
– Ouais, lâcha-t-elle. Donc, le coup dans le nez ce n'était pas le hasard. Il avait baissé sa garde.
– Soumission ou KO, lui rappela-t-il pour se dédouaner. C'est la règle.
– T'es sérieux ?
– Il n'avait pas tapé les trois fois.
– Il était tellement sonné qu'il ne pouvait même plus se protéger le visage, s'énerva-t-elle. Tu crois qu'il allait avoir la présence d'esprit de taper pour abandonner ?
Eddie se passa la main sur le visage.
Elle avait raison, il avait déconné. Il s'était laissé aveugler par sa colère. La seule chose à laquelle il aspirait pourtant s'était de se poser.
Si seulement, il pouvait.
– Eddie, tu dois aller voir quelqu'un.
Comme un psy ?
Hors de question !
– Tu sais quoi ? lâcha-t-il. Je n'ai pas besoin que tu me fasses la morale. Je me sens assez mal comme ça.
– Bosko ! l'appela Cooper. On s'en va.
– J'arrive, Capitaine, lui cria-t-elle. On continuera plus tard.
– Ouais.
– Eddie, si j'ai un conseil à te donner, parles avec lui, dis-lui ce que tu ressens parce que c'est en train de te bouffer.
– J'ai déjà essayé, lui rappela-t-il.
– Et bah parles plus fort ! Et évites de tuer quelqu'un entre temps.
Il acquiesça et elle le quitta.
Eddie grimpa dans sa voiture. Lena avait raison, il devait se faire entendre. Buck était malheureux et plus il attendrait, plus il aurait du mal à le faire revenir vers lui.
Il regrettait de ne pas avoir voulu rencontrer Miguel, il aurait pu aller le chercher directement chez lui.
Il allait lui parler dès son arrivée à la caserne, il allait tout lui avouer et il le forcerait à écouter, à comprendre, à accepter.
Dès le lendemain, il le sortirait de cet enfer.
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9-1-1 - Je te promets
Fanfiction"Je t'aime. Je pense à toi, tout le temps et ça me rend fou. J'ai besoin de toi, de ta peau, de tes baisers. Je n'en peux plus de te voir sans pouvoir te toucher, t'embrasser. Donne-moi une chance !" Ce message, arrivé par erreur sur le téléphone de...