9-1-1 - Je te promets

Hurler sa rage

Buck se sentait coupable.

Pourtant, Eddie lui avait assuré qu'il avait aimé ce qu'il lui avait fait sous la douche mais Buck doutait. Et il avait honte surtout de l'avoir pris de cette façon, aussi bestiale, aussi instinctive.

Ça ne lui ressemblait vraiment pas.

Il avait la douloureuse impression d'être devenu comme son tortionnaire. Un animal incapable de se contenir. Pourtant, Eddie ne semblait pas traumatisé et il le regardait toujours avec cet amour et ce désir aussi.

- Ça va ? lui demanda-t-il en récupérant la vaisselle qu'il lui tendait.

- Ouais.

- Buck, tout va bien pour moi. Ok ?

- Je n'arrête pas de me dire que je t'ai fait mal et...

- Je n'ai pas eu mal, le contredit-il. Tu ne me fais plus confiance ?

- Bien sûr que si, souffla-t-il.

- Alors crois-moi ! De toute façon, si j'avais eu mal, je ne t'aurais pas laissé faire.

Buck eut un sourire.

Eddie ne le lui fit pas remarquer mais il vit sur son visage qu'il en était satisfait. Son amant passait son temps à le sortir de dépression. Ça devait être usant à force de le porter comme ça à bout de bras. Si ça se trouvait, il était devenu bipolaire.

Il allait devoir se renseigner sur internet, pour être sûr.

- Alors ? lui demanda Eddie. D'où t'es venu cette idée ?

- De ?

- Je dois vraiment te faire un dessin, rit-il en haussant les sourcils.

- Oh ! comprit-il en jetant un œil à Christopher.

Ils venaient de finir de diner et le petit garçon avait repris son dessin. Buck savait qu'il n'allait pas tarder à devoir aller se coucher et qu'il se retrouverait en tête à tête avec Eddie et qu'il n'échapperait pas à cette conversation.

- C'est... C'est ma thérapeute, en fait.

- Ta thérapeute te conseille sur le... S-E-X-E ? lâcha-t-il en chuchotant.

- Oui et... non. En fait, elle m'a demandé de laisser faire mon instinct.

- Ton... instinct ? s'étonna-t-il. Et ?

- J'ai toujours fonctionné par... le S-E-X-E, chuchota-t-il à son tour.

- Je comprends pourquoi certaines expressions ont été inventées, se moqua-t-il.

- Ouais mais c'est comme ça, lui sourit-il amusé de sa réflexion. Bref, je lui ai dit qu'avec mes blocages c'était... compliqué, que j'avais envie mais que je ne voyais pas comment.

- Je ne sais pas encore si je dois la remercier de ses conseils ou vérifier qu'elle n'essaie pas de te draguer.

- Elle m'a juste conseillé de supprimer les blocages, le rassura-t-il.

- Et je peux savoir de quoi il s'agit ? Tes blocages ?

- J'ai..., déglutit-il conscient qu'il devait lui en parler, crever l'abcès entre eux. Du mal à...

- À me regarder ?

- Je te regarde, le contredit-il. Tout le temps. Mais j'ai peur que toi tu me vois, que tu puisses comprendre que je suis juste banal et pas à la hauteur.

- Tu n'as rien de banal, le rassura-t-il en venant vers lui. Et je t'aime comme tu es. Oui, tu as des faiblesses mais tu as tellement de forces. J'aimerais tellement que tu puisses te voir comme moi je te vois, que tu puisses ressentir ce que je ressens quand je suis avec toi. Tu peux douter de beaucoup de choses Buck, mais pas de l'amour que j'éprouve pour toi.