9-1-1 - Je te promets

Trahison

Eddie immergea difficilement.

Ça faisait déjà deux jours que Buck avait renoncé à partir et avait accepté de revenir chez lui, chez eux. La première nuit, il n'avait pas dormit de peur qu'il en profite pour partir et disparaitre à tout jamais.

Mais Buck était resté.

Il était resté à condition qu'Eddie ne pleure pas, qu'ils ne parlent jamais de cette maladie et que personne d'autre dans leur entourage ne soit mis au courant de ce qui lui arrivait et Eddie avait accepté de respecter son choix.

Ils n'avaient plus que trois petites semaines et Eddie refusait de les passer à se disputer avec l'homme qu'il aimait. Il voulait les passer à l'aimer, seulement à l'aimer et à profiter de chaque seconde qui leur serait offerte.

Bobby avait essayé de lui tirer les vers du nez lorsqu'il avait reçu sa propre demande d'indisponibilité et la lettre de démission de Buck, mais Eddie avait tenu bon. Il lui avait promis et il refusait de le trahir.

Il ouvrit les yeux et vit Buck qui l'observait avec un grand sourire.

– Qu'est-ce que tu fais ?

– Je te regarde dormir.

– Il n'y a rien à voir, grogna-t-il.

– Oh que si, et c'est très instructif. Tu savais que tu bavais ?

– Quoi ? sursauta-t-il en vérifiant son oreiller. N'importe quoi. Je te signale que toi tu ronfles.

– Je sais, tu me l'as déjà dit. Mais toi tu parles.

– Je... ? J'ai dit quoi ?

– Des choses incompréhensibles. Tu parles carrément une langue inconnue, tu sais ?

Eddie soupira de soulagement.

C'était dangereux de parler dans son sommeil et il aurait pu dire des choses gênantes ou qui auraient pu avoir un impact sur le moral de son petit-ami.

– Mais tu as dit mon nom plusieurs fois, s'amusa-t-il. Comme ça : Buck, hum Buck, l'imita-t-il.

– Arrête de te moquer, ronchonna-t-il.

– J'arrête si tu me dis ce que j'étais en train de te faire pour que tu gémisses comme ça.

Eddie sentit son visage s'enflammer.

Il se souvenait parfaitement avoir fait un rêve érotique avec son compagnon, et c'était plaisant, mais le lui raconter c'était... Pas possible.

– C'est mon jardin secret Buck.

– Oh dommage, j'aurais pu essayer de te le faire en vrai.

Eddie écarquilla les yeux et rougis encore plus violemment. Et évidemment, Buck ne le lâchait pas du regard. Et encore évidemment, il lui avait filé la trique à lui faire repenser à son rêve.

Eddie se tourna sur le côté, en glissant ses deux mains sous son oreiller pour le regarder dans les yeux. Buck gardait son petit sourire en coin moqueur.

– À peu de choses près ce que tu m'as fait sous la douche l'autre fois, mais c'était ici sur le lit.

– Ça craint pour les draps.

– On s'en fout des draps, lui rappela-t-il.

– Ça avait l'air très prometteur, ronronna-t-il en l'attirant contre lui avant de s'emparer de ses lèvres.

Eddie ne put apprécier le baiser et il se dégagea en passant une main sur son visage l'air soucieux de son état.

– Tu es brûlant.