L'aveu

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Eddie se sentait mal.

Il n'arrêtait pas de revoir son regard blessé, après qu'il lui ait presque hurlé dessus. Ses yeux humides et la souffrance qu'il semblait ressentir.

Il l'avait vu ravaler ses larmes, par fierté. Il lui avait crié toute sa haine, en pleine tête et Buck avait encaissé, sans broncher.

Il ne comprenait pas ce qui lui avait pris.

Buck avait fait le premier pas. Il était venu vers lui, pour tenter de s'excuser, mais la colère s'était emparée de lui avec une telle violence, qu'il l'avait repoussé.

Il lui avait reproché son attitude, son égoïsme, mais finalement c'était lui le plus égoïste des deux.

C'était lui qui refusait toute concession.

Il ne comprenait pas d'où pouvait lui venir toute cette colère, qui avait explosé de façon incontrôlable contre l'homme qu'il aimait. Il se sentait idiot de ne pas lui avoir dit avant ce qu'il ressentait, d'avoir laissé la rancœur le ronger.

Il avait fait preuve d'une réelle violence.

Jamais, il n'oublierait son regard et toute la douleur qui pouvait en émaner, à ce moment-là.

Ça le poursuivrait toute sa vie.

Il avait immédiatement regretté ces mots. Il aurait voulu avoir le temps de s'excuser mais il y avait eu un accident sur le parking de la supérette et il était parti pour aider ses collègues.

À son retour, Buck était parti.

Depuis, son téléphone semblait être éteint. Il ne parvenait pas à le joindre. Il devait pourtant lui dire, lui faire comprendre, arrêter toute cette mascarade, avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'ils aient tous les deux franchis le point de non-retour.

Et c'était la raison pour laquelle, il se trouvait là, devant chez lui, à attendre.

Les lumières de son appartement étaient éteintes et sa voiture n'était pas garée dans la rue. Il avait été frappé à sa porte, juste pour vérifier, mais personne n'avait répondu.

Buck n'était pas chez lui.

Mais Eddie était bien décidé à lui parler, à lui pardonner et à se faire pardonner aussi. Il devait lui dire ce qu'il ressentait, il ne pouvait pas laisser les choses ainsi.

Ou il allait le perdre.

Ils devaient arrêter de se faire du mal tous les deux. Ils devaient se parler, crever l'abcès, pour enfin pouvoir s'aimer. Et ils devaient le faire le plus vite possible, avant de finir par se détruire l'un l'autre.

Alors, il attendait et il attendrait toute la nuit s'il le fallait.

- J'ai grave déconné, souffla-t-il.

- Ça, je ne te le fais pas dire.

Ça faisait déjà une heure que Lena l'avait rejoint dans sa voiture.

Ils s'étaient rencontrés le jour du tsunami et Eddie avait particulièrement apprécié son franc parlé. Bobby l'avait temporairement intégrée à la 118, le temps qu'elle puisse réintégrer sa caserne, détruite par la catastrophe.

Ils s'entendaient bien et il l'avait appelé à une heure du matin.

Elle avait débarqué moins de dix minutes après, pour lui tenir compagnie, pour le soutenir, pour l'obliger à aller au bout de sa démarche.

Pour le forcer à s'excuser aussi.

- Je sais, admit-il. Je suis un crétin.

- Si tu t'en rends compte, c'est que tu n'es pas un cas désespéré, lui sourit-elle.

9-1-1 - Je te prometsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant