Que les passions s'épuisent

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Pour l'individu apte à l'esprit de distance,

Il n'est nulle passion qu'on ne passe en la nuit ;

Chaque feu qui vous mord, tout effroi qui vous nuit,

Retrouve après le rêve une morne indolence.


C'est l'effet du repos ou de la somnolence

Qui recouvre un tracas comme le mol enduit ;

Puisqu'on en a rêvé, il n'en reste qu'ennui,

Et ce qu'on en vivra sera sa souvenance.


Comme après une grippe, après les tremblements,

Il ne reste qu'un bris, qu'un grand délavement,

Et nulle appréhension : la douleur dramatique


Qu'aucun événement ne vient renouveler,

Déchargée ou usée, a perdu son unique ;

Et le sage et le temps la voudront rappeler.


Écrit le 20 juillet 2021. Publié le 14 août 2021.

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