Cimetière des imbéciles

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Quand malgré mes refus on aura attaché

Au souvenir de moi une dalle couchée ;

Quand ce marbre débris de montagne tranchée

Surplombera le bois qu'une scie a gâché :


Je demande que nul ne vienne ici marcher,

Que nul sur mon tombeau ne pose des jonchées !

Mais de quel fou tient-on que les fleurs arrachées

Profitent au gisant et puissent le toucher ?


C'est en vain, innocent, que ton ombre penchée

S'allonge au monument ! Et tes sanglots hachés,

Nulle « âme » ne les sent ! – seul, tu veux t'épancher...


L'obscure tradition que des niais ont prêchée,

Retiens-toi d'y sombrer si tu peux t'empêcher,

Et de passer tes nerfs sur un morne rocher !


Écrit le 09 avril 2018. Publié le 02 juin 2018.

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