Chapitre 8 - Partie 3

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Samedi sept Mai deux mille vingt-deux

Merline avança en ignorant sa voisine qui râlait par sa fenêtre. Elle le savait déjà de Morgane avait hurlé très tard dans la soirée, la femme n'avait pas besoin de lui rappeler et encore moins de l'accuser d'avoir fait un raffut à réveiller les morts selon elle. La jeune femme ne prit même pas la peine de lui expliquer que ce n'était pas elle qu'il fallait accuser, de toute façon la femme avait décidé que c'était de sa faute, alors à quoi bon argumenter. Ça se passait toujours comme ça, des que quelque chose allait de travers ou sortait de l'ordinaire c'était de la faute de Merline Versang. Ses parents ne prenaient même plus la peine de répondre au téléphone quand ils reconnaissaient les numéros qui s'affichaient. Au moins une fois par semaine quelqu'un appelait pour se plaindre. A une époque ils en jouaient même, ils ne répondaient que les jours où elle était à l'étranger pour voir l'interlocuteur abuser de mauvaise foi pour justifier leurs appels. Mais au moins, de moins en moins de monde ne prenaient cette femme au sérieux, du coup dès qu'elle faisait vraiment quelque chose elle était aussitôt relaxée.

Merline ne prit pas la peine de sonner à la porte et prévint Jorge par sa fenêtre ouverte qu'elle entrait. Elle posa son sac près de la porte d'entrée et monta les escaliers pour rejoindre son ami.

- Alors la cachottière. Jorge enfilait un pull par dessus son polo.

- Commence pas. Elle entra et se laissa choir sur le lit.

- Bien sûr que si je vais commencer et même continuer encore et encore. Il lui jeta son écharpe dessus. Balance les infos.

- Tu sais madame Martin restera toujours madame Martin. Cette fois elle se plaignait parce que Morgane a crié dans la rue hier. Son ami la regarda en levant un sourcil. Je te promets que j'y suis pour rien.

- Je vais m'énerver.

- Pas la peine, je l'ai ignoré comme d'habitude. Elle rigola en esquiva de justesse la casquette qu'il lui avait envoyé. C'est pas ça que tu voulais savoir ? Elle leva deux fois les sourcils en le regardant droit dans les yeux.

- Bien sûr que si. C'est totalement ce que je voulais savoir. Il se posa contre la chambarde de la porte. Par contre savoir pourquoi il y a eu un raz de marée humain hier soir à la Halle ou pourquoi Morgane a hurlé ton nom hier soir ou encore pourquoi Emy est partit voir Margaux pour espionner les réseaux de certaine star du cinéma ça ne m'intéresse pas.

- Cool alors. Elle lui sourit quand il lui tendit son majeur.

- On bouge dans la salle de bain, faut que je finisse de me préparer. Elle le suivit dans la pièce en face, il se plaça devant le lavabo pour se laver les dents et elle s'assit sur le second lavabo plus bas.

- Tu sors ?

- Ouep, on se fait une soirée bar avec les derniers non gravés de la bande. Il la regarda de biais en attendant sa réponse.

- Warenne et Adam.

- Oui, comme vous nous avez lâchement abandonné avec Hana.

- Crois moi je préférerai faire partit de votre bande.

- Bon aller raconte au lieu de faire durer le suspense !

- Le gars il s'est approché de moi, il m'a regardé dans le blanc des yeux et il m'a dit : « Mes amis m'appellent Julien, mais tu peux m'appeler ce soir ». T'y crois toi. Le degrés de beaufitude !

- Il y a vraiment des gens qui osent ça ?

- Oui et beaucoup trouvent ça cool. ! Pourquoi tout le monde me dis ça ?

- Parce que tout le monde est au courant sauf moi ?

- Maintenant tu es au courant. Elle croisa ses jambes en le regardant. Ma famille ne le sait que d'hier soir et c'est pas parce que j'ai décidé de leur dire.

- Une star du cinéma, j'y ai pas cru sur le coup.

- Moi non plus.

- C'est géant. La classe quoi ! Le mec hyper connu que tout le monde idolâtre. C'est fou !

- Mouai, pour l'instant c'est surtout chiant. On se fait harceler par leurs fans.

- A ouai ?

- Je vais te lire les derniers si tu veux, mon téléphone ne s'arrête pas. Alors : « C'est quoi ces filles trop moches et sans manières, ces garçons méritaient des reines et ils ont des bouffonnes », ensuite on a « C'était mon âme sœur, elle me l'a volé ». Je ne sais pas si cette personne parle de moi ou d'Hana.

- Ils sont sérieux ?

- Sur instagram c'est pas mieux. Oh ça me fait penser ! Elle alla dans son application et chercha la photo où ils sont à trois avec Hana. Regardes.

- Où ça ? Il passa son peigne dans ses cheveux.

- Attends je lis ça sera plus simple. « Ces filles sont super moche, mais leur pote il est miam ».

- Moi ? Il se pointa du doigt.

- Ouep et c'est pas le seul commentaire comme ça. « On dirait Astérix et Obélix, mais leur pote ressemble plus à un diamant qu'à un ménir ». T'as du succès dans la groupie mec.

- Attends mais c'est pour ça que j'ai eu de nouveaux abonnés !

- Probablement. Sous la photo de la chasse au trésor y'a une nana qui dit « Le mec en bas à gauche, il les aime comment ses œufs le matin ? »

- Non ! Il lui attrapa son téléphone pour regarder.

- Si tu trouves pas ton âme sœur ce soir, tu peux contacter les groupies.

- Je savais que vous supporter tous les jours me serait bénéfique à un moment. Elle lui tira la langue. Mais c'est vrai ! Tu sais quoi, je vais peut-être même annuler ma soirée pour aller à l'entraînement avec vous, comme ça s'il y a des paparazzi je serai sur les photos et à moi les fans. Il leva plusieurs fois ses sourcils en la regardant.

- Dans mon répertoire je te renomme « Jorge, le bout de viande des groupies » ?

- Exactement. Tant que j'ai pas trouvé mon âme sœur, je vais en profiter pour aller papoter avec celles qui me trouve miam. Il insista sur le dernier mot et Merline leva les yeux au ciel.

- Bon au lieu de dire des trucs plus gros que toi, tu fini de te préparer ! Sinon je ne t'attends pas et tu peux oublier les fans en délire.

- Attends, Attends, je vais remettre un peu de gel, il ne faudrait pas que le vent me décoiffe.

- Si t'as pas finit dans les deux secondes c'est moi qui vais te décoiffer. Et tu devrais prendre un imperméable avec une capuche. J'ai croisé un fan tout à l'heure qui à menacé de me lancer des œufs s'il me revoyait.

- T'inquiète pas je te protégerai. Il passa un bras autour de ses épaules. Comme ça je passerai pour un preux chevalier auprès des groupies.

- Oh un papillon. Elle pointa son doigt sur le dentifrice et il se mit à hurler. Un peureux chevalier oui ! Aller bouge tes fesses sinon je vais être en retard. Elle sortit de la salle de bain et alla récupérer son sac avec son ami sur les talons.

Si vous voyez des coquilles n'hésitez pas.

L'art de manier la mauvaise foiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant