L'art de manier la mauvaise foi

Chapitre 15 - Partie 3

Mercredi huit juin deux mille vingt deux

Merline posa son verre après avoir bu une gorgée, Julien en face d'elle replongeait un bout de pain dans sa marmite de fromage en coinçant sa langue entre ses lèvres. Elle rigola quand il remonta son pique vide et qu'il râla parce que sa bouchée était restée dans le fond. Elle n'avait pas encore vu quelqu'un se régaler autant en mangeant du fromage et pourtant elle était entourée de fada des spécialités montagnardes. Elle finit elle aussi de manger son plat, ça faisait un moment qu'elle n'avait pas mangé de fondue et en profitait aussi, il était hors de question qu'elle ne finisse pas jusqu'à la dernière miette pour faire genre devant son âme sœur.

Après le repas ils se promenèrent dans le centre ville en profitant du peu de visiteurs pour flâner et regarder les maisons typiques, les montagnes et la forêt au loin.

- Tu veux faire quoi après ? Merline s'assit sur un banc en posant son sac à ses pieds.

- C'est ta journée, alors c'est toi qui fait le programme. Julien s'assit près d'elle.

- Les plans ont déjà changé alors on peut encore modifier notre après-midi.

C- 'est quoi qui à changé ? Il posa son bras sur le dossier.

- A la base je pensai continuer sur Triesenberg, j'avais repéré un petit bistrot de routier entre les deux villes, un truc pas du tout connu où on aurait été tranquille.

- Pourquoi tu as changé ?

- Parce que tu bavais trop devant cette photo de fondue suisse pas vraiment Suisse. Elle rigola.

- Et c'était très bon ! Mais désolé si ce n'est pas ce que tu souhaitais.

- Ce que je voulais c'était manger avec toi et c'est ce qu'on a fait, alors y'a pas de soucis. Elle lui sourit. Après je pensais aller sur Schaan histoire de bouger et de voire plus de chose du Liechtenstein, mais je n'ai pas trouvé grand chose à faire la bas, d'où ma question. Est-ce qu'on y va quand même ou est-ce qu'on reste ici ? Il y a le vignoble, le château et une chocolaterie à visiter.

- Chocolat ! Il rigola avec elle. On est dans le faux deuxième pays du chocolat, alors on peut continuer avec la chocolaterie si ça te dit.

- Ça me va très bien, on peut visiter la chocolaterie et rentrer tranquillement par la même route que ce matin, on est pas pressé, mon entraînement est à vingt heure. Alors on peut continuer sur les clichés. Elle sourit en le voyant ne pas comprendre. On a été mangé une pizza en Italie, là une fondue en fausse Suisse, alors pourquoi pas continuer avec le chocolat.

- C'est vrai qu'on suit vachement les stéréotypes. Il rigola. Dans ce cas j'espère qu'on pourra aller se boire une bière en Allemagne un jour.

- Oui une bonne bière fraîche et une currywurst. Elle rigola. Et on portera des chaussettes dans des sandalettes.

- Oh la la, le clichés. Il rigola avec elle. Et pourquoi pas porter un marcel et de la crème solaire sur le nez aussi.

- Tu rigoles, mais lors d'un match en République Tchèque, on était arrivé assez tôt alors on en a profité pour se balader un peu et on est tombé sur un groupe qui sentait la crème solaire. Elle rigola. Vraiment, on ne pouvait pas se tromper sur l'odeur. La vraie crème bien chimique. Je te laisse deviner quelle langue ils parlaient.

- Allemand vraiment ?

- Oui. Elle rigola. On est aller les voir avec Margaux pour savoir d'où ils venaient.

- Vous leur avez dit : « Salut, on adore votre parfum vous venez d'où ? » ?

- Non, bien sûr que non. Elle rigola. On leur a dit qu'on adorait le bob de l'un d'entre eux et qu'on voulait savoir où est-ce qu'il l'avait acheté.

- Et ils vous on répondu ?

- Bien sûr, on a bien rigolé avec eux même. Elle sourit en se souvenant de la scène. On leur a proposé de venir nous voir jouer et ils sont venu. Après le match on reprenait le bus directement donc on a pas pu passer la soirée avec eux, mais on a eu le temps de discuter dix minutes sur le parking et y'en a un... Elle eut du mal à contrôler ses lèvres pour qu'elles ne sourient pas. Y'en a un qui a regardé Margaux droit dans les yeux et qui lui a dit : « T'es tellement belle que tu me fais fondre comme du fromage ».

- Nan ! Il explosa de rire.

- Je te promets, le gars nous a refait la soirée, ça nous a occupé toute la nuit dans le bus.

- Je me trouvais pas mal en disquette de drague, mais lui il atteint des sommets. Il rigola avec elle. Mais pourquoi parler de fromage quand tu dis à quelqu'un qu'il est beau ?

- J'en sais rien moi. Il aime peut-être les stéréotypes aussi.

- Français fromage, effectivement. Il croisa une de ses jambes sur son genou. On pourrait aussi se faire un date stéréotype français.

- Genre pain et vin ?

- Carrément. Du beurre sur une baguette, pour moi c'est la meilleure invention du monde, y'a rien pour rivaliser.

- Attention test pour toi, comment le beurre ? Elle plissa un peu les yeux.

- Demi-sel sans aucunes hésitations.

- Bonne réponse. D'ailleurs l'autre ne mérite même pas cette appellation.

- Jamais dans l'exagération.

- Jamais. Elle luis sourit. Ça te dit d'avancer vers la chocolaterie ?

- Mais bien sur mademoiselle. Il se leva et lui tendit le bras. Si vous voulez bien me faire cet honneur.

- Avec grand plaisir messire. Elle glissa sa main pour la poser dans le creux de son coude et profita de l'agréable frison que ça lui déclencha.

- De quel côté allons nous ?

- Ce sera sur notre droite et si on y va a la vitesse des autochtones du pays dont on ne prononce plus le nom, on en a pour une vingtaine de minutes de marche.

- Ce sera un plaisir sans égale pour moi que de pouvoir marcher à vos côtés. Vous pendu à mon bras et moi faisant le fière d'être si bien accompagné. Alors allons y à un rythme, d'une nationalité que je ne prononcerai pas, si vous me l'accordez. Il lui sourit.

- Nous partons sur la droite messire. Elle lui sourit aussi. Doucement le matin et pas trop vite l'après-midi est un rythme qui me convient tout à fait. Ils prirent la route vers la chocolaterie.