Chapitre 21 - Partie 2

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Vendredi dix-sept juin deux mille vingt-deux

Merline jeta son haricot dans la passoire à côté d'elle et en attrapa un autre qui passait dans son champs de vision pour lui faire subir le même sort. Elle ressassait la dispute qu'ils avaient eu la veille et qu'elle avait du écourter à cause de sa tante. Elle jura quand le pauvre légume sans défense atterrit à ses pieds, sans ménager sa force elle le ramassa avec un peu de terre et le lança sur ses copains. Son grand-père aurait du tri à faire avant de pouvoir les manger, mais tant pis, elle était plus occupée à refaire leur différent qu'à penser au lavage des légumes qui prendrait plus de temps.

Elle releva la tête quand elle vit deux chaussures de ville près d'elle et se contenta de montrer le rang d'haricot en face d'elle quand Julien lui demanda où est-ce qu'il pouvait s'installer pour l'aider. Elle aurait aimé l'envoyer à l'autre bout du jardin, mais elle voulait lui reparler de Jorge et de ses non sentiment à son égard.

- Je te demande pardon. Julien triturait ses doigts. Je n'aurais pas dû te demander ça comme ça. Il releva la tête vers elle. Tu as de quoi les transporter ? Il lui montra sa poignée de légume.

- Tiens. Elle posa la passoire entre leur deux rangs.

- Je ne m'étais jamais demandé s'il y avait quelqu'un d'autre dans ta vie et quand j'ai entendu cette histoire avec Jorge, j'ai commencé à avoir des doutes. Il cueilli deux nouveaux haricots. Pour moi, ça expliquait pourquoi tu ne voulais pas rencontrer ton âme sœur et pourquoi tu me rejetais.

- Tu penses vraiment que je t'aurai proposé les quatre dates si j'avais quelqu'un d'autre ? Elle releva la tête vers lui.

- Non, sur le coup je ne pensais pas à ça. Il se concentra sur un haricot un peu plus petit que les autres. Mais après, quand tu as dit que ta cousine te l'avais reproché, j'ai repensé à quel point tu étais proche de lui. J'ai pas pu m'empêcher de voir la différence entre nous et oui, j'ai pensé que tu l'aimais. C'était l'explication la plus logique que j'ai trouvé. Tu en aimais un autre et c'est pour ça que tu ne voulais pas de moi, après je me suis même dit que c'est parce que tu avais pitié de moi que tu m'avais proposé qu'on se voit plus. Alors je te demande pardon, j'ai été jaloux et au lieu de te demander ça posément je me suis énervé.

- Personnellement je l'ai prit comme une attaque vu la journée de merde d'hier. Je n'ai pas imaginé une seule seconde que c'était de la jalousie qui exprimait une insécurité, je suis désolé. Merline jeta les trois haricots qu'elle avait dans les mains et le regarda. Elle ne s'était jamais demandé comment il pouvait vivre la situation, le silence qu'elle lui avait imposé sans explications, ni ce qu'il pouvait ressentir aujourd'hui pour elle. Je te présente mes excuses pour ça et pour ce que je t'ai dit hier, mes mots ont dépassé ma pensée. Ensuite pour répondre à la question d'hier, non je ne suis pas amoureuse de Jorge, je l'aime, enfin l'aimait vu comment ça évolue, mais comme un frère, exactement comme j'aime Margaux. Il n'y a jamais rien eu entre nous du côté du cœur ni du côté physique. Elle ramassa un haricot qui s'était échappé. Et il n'y a personne d'autre dans ma vie non plus, je ne me suis jamais attaché à qui que ce soit. Après avoir jeté le légume dans la passoire elle s'assit dans la terre. Je ne t'en veux pas, ou plutôt plus, je comprends que tu te sois posé la question et Sophie est douée pour foutre la merde où elle passe.

- Je suis désolé quand même. J'aurai dû attendre un autre moment et ne pas m'énerver. Il s'assit lui aussi au sol.

- On saura pour la prochaine fois. Elle lui sourit. Si tu veux savoir, je l'évite au maximum parce qu'elle a le don de me mettre hors de moi et j'ai beaucoup de mal à faire la part des choses, puis je reste irritable pour le reste de la journée. Il hocha la tête pour acquiescer. Et je suis désolé que tu te sois posé autant de question, c'est de ma faute même. Elle arracha quelques brins d'herbes. Tu as vu le poignets de mon grand-père ?

- Je n'ai rien vu de spécial.

- C'est normal il n'y a rien à voir, il n'est pas gravé.

- Vraiment ? Il fut étonné.

- Oui. Les parents de ma grand-mère et les siens on arrangé leur mariage entre eux, sans rien leur demander, parce qu'ils n'avaient toujours pas trouvé leur âme sœur à vingt trois ans. Je ne sais pas toi, mais moi ça me parait improbable d'imposer un mariage pour ça.

- C'était une autre époque, mais je sais que ça m'aurais fait péter un câble qu'on me fasse ça.

- Moi aussi. Elle lui sourit. Du coup ils se sont retrouvés mariés, heureusement ils s'entendaient bien, ils s'entendent toujours bien. Ils ont eu deux enfants, ma mère et ma tante. Puis ma grand mère à trouvé son âme sœur à cinquante cinq ans, il y a quinze ans. Lucien, il revenait d'Asie et était journaliste là bas depuis des années. Mes grands-parents ont divorcé et elle s'est installée avec lui. Mon grand-père s'est retrouvé seul, mais il n'a pas changé. N'étant pas dépendant de ma grand-mère, vu qu'ils n'étaient pas âme sœur, il l'a très bien vécu. Et je me suis énormément identifiée à lui. Quand je voyais mamie Gigi qui n'avait pas bonne mine quand Lucien n'était pas là, alors que papy restait toujours dans le même état, j'ai prit la grand décision assez stupide à six ans de ne jamais trouver mon âme sœur pour ne pas être dépendante et pouvoir faire ce que je voulais quand je voulais.

- Et je suis entré dans le café. Il lui sourit, soulagé d'entendre cette histoire qui lui avait fait passer des nuits blanches à essayer de comprendre ce qu'il se passait.

- Et tu es entré dans le café. C'est pour ça que ça m'a mit en colère, tu venais de contrecarrer mon grand plan de vie. Elle sourit. Et si je n'ai pas voulu te revoir dans les premiers jours, c'est parce que j'avais besoin d'assimiler tout ce que ça impliquait. C'est vraiment la dépendance qui me mettait en colère à chaque fois. Elle attrapa un autre haricot. Si j'ai mit de la distance entre nous c'est parce que sinon je t'aurai reproché tout ça et ce n'était pas de ta faute. Je voudrai te remercier aussi. Elle le regarda. De ne pas avoir posé de question, même si tu méritais les réponses et que ça aurait évité le malentendu d'hier dira t-on, et de m'avoir laissé du temps.

- C'est normal. Même si je t'avoue que je ne comprenais absolument pas ce qu'il se passait, j'ai préféré attendre que tu veuilles bien m'expliquer.

- Merci pour ça, tous le monde n'aurait pas eu ta patience. Elle lui sourit sincèrement.

- Si tu veux, on peut regrouper assez de mauvaise foi à nous deux, pour trouver une excuse qui accuse Sophie. Il rigola quand elle explosa de rire. Si j'ai bien comprit c'est à cause d'elle qu'on t'a reproché beaucoup de chose, alors tu peux bien lui rendre la pareil et l'accuser pour ça.

- J'aime beaucoup l'idée. Elle lui tendit son poing en souriant de toutes ses dents.

- Vendu. Il frappa son poing dans le sien. J'aimerai bien commencer à chercher maintenant, mais il est déjà sept heure et demi. Est-ce que tu veux que je te redescende chez toi pour que tu récupères des affaires avant d'aller travailler ?

- Avec plaisir. Elle se releva. Mais on va prendre la voiture de mon grand-père pour que je puisse redescendre la moto aussi.

- Et bien, en voiture Simone. Il attrapa sa main pour se relever aussi en rigolant.



Partie 3 à la suite

L'art de manier la mauvaise foiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant