Chapitre 18 - Partie 1

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Jeudi seize juin deux mille vingt-deux

Merline tendit sa main pour trouver son téléphone à tâtons. Elle arrêta son réveil qui lui indiquait qu'il était sept heure et s'assit pour éviter de se rendormir, cinq heures de sommeil n'étaient clairement pas assez. Elle descendit du lit, attrapa ses affaires et sortit en essayant de faire le moins de bruit possible. Elle fit un tour rapide dans la salle de bain puis descendit au séjour pour prendre son petit déjeuner. Sa mère qui débarrassait sa table vint l'embrasser avant de partir, elle avait pas mal de corrections à faire dans sa classe avent que les élèves arrivent.

Elle se servit une tasse de café, puis alla s'asseoir pour se couper un bout de pain. Son couteau lui échappa des mains et elle râla toute seule, le beurre qui s'était étalé sur la nappe fut essuyé avec un bout d'essuie tout qui traînait et elle retenta de se faire une tartine. Elle en prit un croc et phasa un moment sur la fumée qui sortait de sa tasse. Elle revint à la réalité quand elle entendit des pas dans l'escalier, Sophie passa sa tête dans l'embrasure de la porte pour dire bonjour et fila dans la cuisine sans attendre de réponse.

Merline serra les dents quand elle entendit les portes de placard se fermer fortement. Il était trop tôt pour que ses oreilles ne supportent autant de bruit. Sa cousine revint et posa sa tasse fumante de thé sur la table. Son parfum lui prenait le nez et ses cheveux, trop brillant pour que ce soit naturel, reflétaient trop la lumière. Elle bu une gorgée en essayant d'ignorer sa cousine qui faisait tapoter ses ongles longs contre l'écran de son téléphone. Elle serra de nouveau la mâchoire quand la personne à table avec elle bue une gorgée bruyante. Les personnes qui aspiraient leur boisson avaient le même statue que celles qui mangent en faisant du bruit, elles n'étaient que des nuisibles pour ses oreilles sensibles. Mais ce qui fut la goutte de trop dans son vase de tolérance pour les saboteurs de petits déjeuners paisibles, fut le moment où Sophie parla dans un demi chuchotement trop fort pour qu'elle l'entende, mais pas assez pour qu'elle comprenne. Soit elle se parlait à elle même dans sa tête, soit elle lui parlait clairement, mais certainement pas un entre deux agaçant.

- Quoi ? Merline posa sa tartine à moitié entamée.

- Je ne te parle pas à toi, je me parle à moi même, je fais le point sur ma journée. Sa cousine rigola légèrement. Tu peux pas comprendre, c'est quelque chose que font les personnes qui ont plusieurs tâches à faire dans la journée. Elle finit son thé d'un coup. Il faut que j'aille vérifier que cette tempête n'ai rien abîmée, je suis à la bourre.

- Et tu penses que cette tempête à fait quoi aux trois barrettes que tu vends ? Elle bu une gorgée silencieuse en se posant contre le dossier de la chaise.

- C'est ça rigole, mais il faut que je vérifie que le site internet n'ait pas été touché. Évidemment tu ne peux pas savoir vu que tu ne fais rien de tes journées.

- Essaie d'enchaîner un boulot et une carrière sportive et on en reparle. Elle se pencha et posa ses avants bras sur la table.

- Laisse moi rire, tu sers un café aux trois vieux du village, et n'exagère pas ce n'est pas ça une carrière sportive. Vous n'avez même pas un entraînement par jour. Elle se leva. Moi j'ai crée une entreprise, je fais de la comptabilité, de la vente et surtout de la création et tout ça à vingt ans. Quand tu ferras autre chose que de taper les fesses de tes coéquipières ou de dégrader la ville, avec tes dix doigts on pourra peut être discuter entre adulte.

- Sophie, tu n'a fais qu'une dizaine de vente et seulement à ceux de la famille qui ont eu pitié de toi, alors ne pense pas que tu gères une multinational.

- Au moins moi j'ai fait quelques chose, je ne suis pas dépendante des autres. Elle récupéra sa tasse. C'est bien au café de ta grand-mère que tu travailles ? Tu vois, même pas capable de trouver un job par toi même. Et pour le roller, comme par hasard c'est dans l'équipe de ton frère que tu joues.

- Parce que t'es pas chez tes parents, qui te payent tout ton matériel et qui font du forcing aux autres pour qu'ils achètent ?

- Merline ! Juliette s'approcha d'elle. T'as cousine à beaucoup de talant et sa marque va décoller dans peu de temps. C'est fou comme tu es mauvaise ! Elle se tourna vers Sophie. Ça va ma chérie ?

- Non, je suis débordée. Les concurrents de Chamonix ont déjà twitter pour souhaiter une bonne journée aux gens en espèrent qu'ils soient tous sain et sauf après la tempête. Il faut que je rattrape mon retard.

- De mieux en mieux. Merline se leva en attrapant sa tasse. Effectivement tu fais des choses hypers importantes. Elle passa entre les deux femmes qui la dévisageaient.

- Merline tu es vraiment quelqu'un de mauvais et ce depuis que tu es toute petite, tout le monde le sais de toute façon.

- C'est parce que ça t'arrange bien que je sois la méchante ! Elle se tourna vers la cuisine et jeta sa tasse dans l'évier. Sans leur jeter un regard, elle attrapa ses chaussures d'une main et sa veste de l'autre.

Merline prit la direction du café, après avoir mit ses chaussures sur les marches de la maison, en repensant à sa cousine qui se prenait pour le nombril du monde et sa tante qui n'avait jamais hésité à écraser qui que ce soit pour eux. Elle sortit son téléphone et leva les yeux au ciel, il était sept heure vingt et elle n'ouvrait qu'à huit heure, tant pis elle aurait le temps de faire un grand nettoyage des tables pour passer ses nerfs.

Partie 2 à la suite

L'art de manier la mauvaise foiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant