Chapitre 11 - Partie 1

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Vendredi vingt mai deux mille vingt deux

Merline descendit de sa moto et retira son casque, elle rangea les clefs dans sa poche et avança vers le magasin en face d'elle. Elle entra dans la boutique et fut tout de suite accueilli par Aude qui discutait avec deux garagistes.

- Salut ma belle. Aude passa derrière le comptoir.

- Salut, j'ai ça pour toi. Elle sortit deux feuilles de commande et lui tendit.

- Ta sœur me les a envoyé par mail pour que je vous les ramènes ce soir à l'entraînement, c'est devenu plus urgent ?

- Ça ce voit que tu ne connais pas Galahad, mais quand on parle de sa moto tout doit être fait dans la minute.

- Pourquoi les avoir fait arriver sur Saint-Gervais à la place du garage ?

- Morgane s'est plantée dans la commande. Galahad râle parce qu'il veut sa moto en état quand il rentrera ce soir, Léo est ici mais il ne rentrera pas assez tôt pour que mon père puisse s'en occuper et venir voir le match après, Arthur installe la piste et du coup c'est moi qu'on envoie chercher le colis perdu.

- Morgane fait la connerie et tu rattrapes ça entre le boulot et le match, t'inquiètes j'ai le même genre d'énergumène dans ma famille.

- Ayez des frères et sœurs qu'ils disaient. Merline leva les yeux au ciel.

- Les jeunes de nos jours. Aude rigola. Je vais te chercher ça. Mais tu es venu en moto ?

- Ouai, pour deux plaquettes de frein ça va tenir dans mon sac à dos.

- Il y a trois colis, dont une selle.

- OH ! Ils m'énervent. Elle serra les points. Y'en a pas un pour rattraper les autres. J'aurai du me méfier du : « Merline vas à Saint-Gervais récupérer les plaquettes de ton frère, t'en a pour une heure grand max ». Elle imita sa sœur en levant les yeux au ciel. Mes fesses oui !

- Je te ramène tous quand même ? Je ne sais pas ce qui est dans quel colis.

- Nan, seulement les petits colis. Morgane se débrouillera pour le reste.

- Sinon on déballe là, tu prends ce que tu as besoin et je ramène le reste ce soir.

- C'est pas à toi de faire ça.

- T'inquiète pas. Je monte en voiture de toute façon, que le coffre soit plein ou pas ça ne change pas grand chose.

- T'es un amour. Et je suis désolé que mes frères et sœurs soit des idiots. J'espère que tes enfants deviendrons pas comme ça.

- J'espère aussi. Aude rigola. Je vais te chercher ça.

- Merci. Merline jeta un œil dans la boutique et son regard s'arrêta sur les casques. Un modèle avec une patte de loup dessiné attira sa curiosité et elle se mit à penser à Julien. Depuis le samedi précédent ça lui arrivait souvent, mais là elle se demandait s'il aimait la moto, s'il avait déjà fait un tour. Elle se promit de lui demander la prochaine fois, manquerai plus qu'il n'aime pas ça ou qu'il soit un de ces partisans de l'interdiction du fun et qu'il trouve ça dangereux.

- Et voilà. Aude posa un petit carton sur le comptoir.

- Super. Merline ouvrit son sac pour les ranger. Merci bien.

- Pas de problème et j'ai déjà préparé les autres pour les mettre dans ma voiture.

- T'es la meilleure. Morgane à intérêt à te remercier à genoux.

- Jamais dans l'exagération. Aude rigola.

- Jamais. Merline remit son sac sur ses épaules et récupéra son casque. A toute !

- A toute ! Aude sortit de derrière le comptoir et s'approcha d'elle. On va les exploser les Hongroises.

- Bien sûr. Merline sauta pour venir cogner sa poitrine contre celle de sa coéquipière. Tshouss !

- Tshouss !

Merline retourna près de sa moto, en sortant les clefs de sa poche. Il n'était pas encore quinze heure alors elle sera largement rentré pour seize heure, son père pourra bosser tranquillement sur la moto et elle pourra aller aider Arthur à préparer la salle pour le match. Elle posa son casque sur la selle et mit la clef pour démarrer sa bécane. Deux hommes passèrent devant elle en parlant de la librairie d'occasion de laquelle ils ressortaient et où ils avaient trouvé pas mal de chose. Merline se dit que ça pourrait être sympa d'aller y jeter un œil, elle avait encore un peu de temps devant elle. Elle récupéra ses clefs, son casque et se mit à marcher tranquillement dans la rue adjacente.

La boutique était plus grande que ce qu'elle avait imaginé, il y avait une partie pour les livres, une pour des disques, une pour des meubles et même une partie pour des vêtements, le bonheur de la seconde main. Elle salua la personne au comptoir et avança un peu au hasard entre les rayons. Elle ne cherchait rien de spécial, mais c'est totalement le genre d'endroit d'où elle ne ressortira pas sans avoir remplis son sac parce qu'il y a plein de trésor. Merline se pencha pour regarder dans la première caisse de livre devant elle. La collection complète des thrillers de Pia Guelliona sous plusieurs forma d'édition l'attendait. Elle posa son sac à terre et s'accroupit pour pouvoir fouiller. Après cinq bonnes minutes de recherche elle en trouva trois qu'elle n'avait pas encore lu et qui étaient en bon état.

Elle récupéra son sac et se décala un peu pour pouvoir regarder les bandes dessinés à côté. L'anniversaire de Jorge était dans moins de deux semaines alors elle chercha les exemplaires qu'il n'avait pas. Après avoir trouvé deux tomes des bras cassés dont elle était sûr qu'il ne les possédait pas, elle chercha parmi les taupes modèles. En posant ses livres au sol son regard s'arrêta sur un portant à vêtement et un rire nerveux la secoua alors qu'un « oh bordel »passait la barrière de ses lèvres. Elle laissa ses affaires au sol et s'approcha de sa trouvaille. Elle fouilla un peu cette penderie improbable et décela deux pièces qu'elle qualifia de pépite. Elle venait de trouver comment envoyer le signe que Julien attendait patiemment, en silence, sans jamais venir l'importuner. Jonathan lui avait fait plusieurs fois la remarque que son ami restait en retrait, ce qui l'avait un peu agacé et provoqué la première dispute entre lui et Hana. Merline n'avait pas besoin qu'on lui dise, elle le voyait. Dans les gradins pendant les entraînements, au match de Bruxelles, ou même quand ils s'étaient croisé par hasard dans la rue, il s'était contenté d'un hochement de tête en lui souriant et avait continué son chemin. Alors même si elle n'était toujours pas prête à être dépendante de quelqu'un, elle voulait apprendre à le connaître, savoir qui il était réellement, lui pas la star qui fait les couvertures de magasines.

Partie 2 à la suite

L'art de manier la mauvaise foiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant