Chapitre 24 - Partie 3

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Dimanche dix-neuf juin deux mille vingt-deux

Merline rattrapa le sac qui tombait du siège avant qu'il ne glisse totalement alors que le train redémarrait après l'arrêt des Houches. Julien le réinstalla correctement d'une main alors que sa deuxième restait accrochée à la sienne. Il joua avec ses doigts et elle sentit les papillons jouer dans son ventre.

- J'adore ce train. Je pense qu'il n'y a qu'avec lui qu'on voyage entre d'aussi beaux paysages. Il caressa le dos de sa main avec son pouce.

-Le Mont-blanc express est super pour ça. Surtout que là on va passer par le viaduc sainte Marie. Elle avait beau parler du paysage, ses yeux ne quittaient pas ceux de son âme sœur. On a une vue dégagée sur les montagnes.

- Je crois que je pourrai passer une journée entière dans ce train. Il y a toujours quelque chose à regarder.

- C'est un peu notre huitième merveille du monde à nous. Elle lui sourit alors qu'un nouveau frisson remontait le long de son dos pendant qu'il caressait ses doigts.

- Alors oui, je pourrai passer des journées entières à voir la huitième merveille du monde en compagnie de la neuvième. Il rigola en même temps qu'elle.

- T'es pas possible. Elle secoua la tête, alors que son cœur faisait un sprint dans sa cage thoracique. Regardes, on va passer le viaduc. Elle se pencha vers lui, alors que son cœur ne se calmait pas.

- Je suis bien là, merci de faire la route avec moi.

- Je suis heureuse d'être là avec toi. Elle déglutit difficilement, pendant que son estomac se tordait. Ça va mieux ta tête ?

- Oui. Il fut étonné de sa question. Je n'ai plus mal.

- Pas de traumatisme crânien ?

- Non. Il se pencha vers elle et lui sourit tendrement. Tout va bien, tu n'as plus besoin de poser la question et de t'inquiéter.

- J'ai besoin de savoir que tu es en pleine possession de ta tête. Elle se pencha un peu plus vers lui aussi.

- Tout va bien, même si je ne suis pas toujours cohérent quand je suis avec toi. Il sourit doucement. Pourquoi cette question ?

- Parce que j'ai une autre question à te poser et j'ai besoin que tu sois honnête. Ses yeux quittèrent les siens pour dériver vers ses lèvres qui bougeaient pour lui répondre.

- Quelle est ta question ? Il se pencha un peu plus.

- Est-ce que je peux t'embrasser ? Merline sentit son cœur battre un peu plus vite en attendant sa réponse.

- Ça fait cinquante deux jours que je suis prêt pour ça. Il lui sourit.

- Cool. Ses yeux remontèrent vers les siens. Sa main libre se posa sur sa joue chaude et elle combla le peu d'espace qui les séparait.

Doucement ses lèvres rejoignirent les siennes et elle sentit un courant électrique les transpercer. Du bout de ses doigts de pied jusqu'à la racine de ses cheveux, son corps se tendit et se détendit en un instant. Tranquillement, sa bouche se mouva sur celle de son âme sœur et sa joue la brûla quand il vient y poser sa main pour intensifier leur baiser. Ses lèvres découvraient les siennes pendant que son corps se ramollissait, elle avait l'impression d'être dans un état second, comme si son âme se mettait à flotter au dessus d'elle. Merline se recula à peine pour mieux fondre sur sa bouche, son visage picotait pendant que son cœur se gonflait pour alimenter toute sa poitrine d'une chaleur douce. Elle entrouvrit la bouche pour aller emprisonner une de ses lèvres entre les siennes et le faire soupirer. Ses oreilles bourdonnèrent de ce son délicieux et elle se pencha un peu plus pour venir se coller au corps qui l'attirait comme un aimant, sans qu'elle puisse le contrôler ni même sans s'en rendre compte. Ses yeux roulèrent sous ses paupières quand la langue de Julien vient cajoler sa lèvre inférieur, elle ne savait pas si les étoiles qu'elle voyait était le simple fruit de son imagination ou s'ils étaient dans une dimension parallèle, mais elle profita simplement du moment. De ce toucher délicieux qui fit remonter un râle le long de sa gorge sans qu'elle ne puisse le contrôler et qui vint raisonner sur les lèvres de Julien qui fit rencontrer leurs langues. La douceur de la caresse l'électrifia et elle colla un peu plus ses lèvres aux siennes pour que ça ne s'arrête pas. L'odeur de sa peau envahie ses narines et lui fit tourner la tête, à moins que ce ne soit sa langue qui flattait la sienne, elle ne savait pas, elle ne savait plus, mais se laissa porter dans ce baiser. Le premier qu'ils échangeaient et qui lui donnait envie de recommencer, tous les jours, plusieurs fois par jour même, à tout instant, pour toutes occasions.

Ils sursautèrent quand le train entra dans un tunnel en sifflant et ils s'éloignèrent de quelques centimètres l'un de l'autre en ouvrant les yeux dans la pénombre. Ils se sourirent doucement, presque par peur de casser le moment qu'ils venaient de partager et de revenir à la réalité, alors que leurs mains étaient toujours accrochées l'une à l'autre. Merline comprit que c'était la réalité quand Julien lui demanda s'il pouvait l'embrasser de nouveau et qu'elle fondit sur ses lèvres. Ce baiser était plus intense, presque plus désespéré alors que leurs bouches venaient seulement de se quitter. Son corps s'embrassa quand son genou se cogna dans le sien, elle fit glisser ses doigts dans ses cheveux, tant pis pour sa perruque qui devait bouger, elle avait besoin de se raccrocher à quelque chose. L'intensité du moment était trop forte pour qu'elle puisse rester maître de ses mouvements et de ses sentiments. Sa tête tourna de nouveau quand leurs langues se trouvèrent pour danser la symphonie que leurs cœurs leur dictaient. Cette partition qui couvrait la palette des sensations qui les habitaient, de tout ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, de la frustration et des envies accumulées, et de leurs désires.

Ils se séparèrent quand une voix mécanique leur annonça qu'ils venaient d'arriver à Saint-Gervais. Ils devaient se quitter alors qu'ils venaient de se trouver, pour la première fois différemment.  

Si vous voyez des coquilles n'hésitez pas à me le dire.

L'art de manier la mauvaise foiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant