L'art de manier la mauvaise foi

Chapitre 4 - Partie 3

Mercredi quatre Mai deux mille vingt-deux

Merline s'étira quand le bus se gara devant la Halle de glisse. Elle secoua Hana qui dormait encore sur son épaule. Elles descendit en même temps que ses coéquipières et alla chercher son sac. Quelques filles partirent rapidement pour aller travailler.

- Huit heure et demie. Parfait, c'est le moment pour un pain au chocolat ! Margaux mit son sac sur son épaule.

- T'es un vrai estomac sur patte c'est pas possible ! Emy posa le sien au sol.

- Je ne pense pas que c'est un petit déjeuner qu'elle va aller chercher. Merline regarda son amie jouer avec ses clefs de moto.

- Un pain au chocolat et un baiser. Mais surtout un pain au chocolat.

- On va y croire. Hana rigola. Mais maintenant j'ai aussi envie d'une viennoiserie.

- Vient avec moi sur Chamonix.

- Pour tenir la chandelle non merci.

- Pour le petit déjeuner. On en a pour une demie heure. Tu fais comme tu veux, mais moi j'y vais.

- Vous avez la fois, moi je suis pressé de retrouver mon lit. Merline bailla en parlant.

- Que veux-tu, tu parles à une femme amoureuse. Emy posa son coude sur son épaule. En tout cas ça à l'air plus sympa de sortir avec toi, qui vas te taper de la route après une nuit en car, qu'avec ton frère qui ne me répond pas.

- On joue pas dans la même catégorie.

- A ouai, tu te crois supérieur à lui ?

- Mais je suis supérieur. Margaux gonfla ses bras comme un bodybuildeur. Mais surtout, ma meuf est géniale alors que celle de Martin... Les filles rigolèrent alors qu'Emy secouait la tête.

- Pas le matin, j'ai pas la force pour te mettre une raclée.

- On se prévoit ça cet après-midi alors ? Entre le café et le dessert ?

- Tu dis ça, mais tu vas être trop occupé à parler jardinage avec ton grand père.

- Exactement, avec le côté Guadeloupéen de la famille on va se plaindre de ne pas pouvoir faire du rhum en haute montage, pendant que ma grand-mère va passer le repas à vous demander quand est-ce que vous lui faite des arrières petits enfants. Margaux lui tira la langue et Emy rigola.

- C'est Maureen et Galahad qui vont y avoir droit pas nous.

- Ils sont en Autriche jusque dimanche matin. Merline sourit.

- Ouai ba si Martin ramène pas ses fesses rapidement, ils sont pas prêt d'être arrière grand parent je te le dit ! Emy regarda son téléphone. Tu sais quoi ? Comme il ne répond pas à mes messages je vais même rentrer chez moi au lieu d'aller chez vous.

- T'as bien raison ma pauvre Lucette ! Margaux secoua ses clefs devant Hana. Petit dej ?

- Vendu.

- Tu montes à pied avec moi où tu laisses une dernière chance à Martin ? Merline attrapa le sac d'Hana en attendant la réponse d'Emy.

- Je monte avec toi. Emy récupéra le sac que Margaux lui jeta dessus.

- Mon frère se fera une joie de le récupérer quand il viendra s'excuser à plat ventre à tes pieds.

- J'y compte bien. Elle mit le sac sur son autre épaule. Aller cours rejoindre Clara avant qu'on soit trop de personnes frustrées dans la vallée.

Merline laissa Emy devant chez elle et rentra. La maison était vide, sa mère était à l'école, son père au garage, Arthur à la salle pour accueillir les jeunes qui profitaient de leur mercredi libre pour venir skater. Galahad à Viennes, Léo à Londres et Morgane sûrement avec Helmut. Elle laissa choir ses sacs dans l'entrée et monta dans la salle de bain pour se laver avant d'aller dormir un peu. En passant devant la chambre de Morgane, elle pu voir un énième poster de Arcanum et repensa à la conversation qu'elle avait eu avec Arthur. Elle n'avait pas envie de le revoir, pas envie de s'engager, mais elle ne pouvait pas nier le manque qu'elle ressentait. Elle avait besoin de retrouver ses capacités physiques pour pouvoir jouer de nouveau et pour ça elle devait trouver une solution. Elle ne savait pas trop où le revoir, mais elle était certaine qu'elle trouverait une solution dans la chambre de sa sœur. Cette groupie devait bien avoir leur planning quelque part, surtout qu'ils sont dans la région en ce moment.

Merline se dirigea vers le bureau de sa sœur et fouilla un peu. Elle tomba sur une photo d'elle et Helmut qu'elle avait posé sur un cadre pour recouvrir le photo montage qu'elle avait fait il y a quelques années avec Julien. Merline rigola, elle avait hâte de voir sa tête le jour où elle apprendrait la vérité. A côté il y avait les livres de la trilogie et les films. Quelques objets de collection qu'elle avait fait elle même ou qu'elle avait acheté et là, au milieu du panneau en liège où Morgane avait accroché quelques photos de ses amies ainsi que des minis posters de ses idoles, Merline trouva le saint Graal. La solution qu'elle attendait. Sans chercher elle venait de trouver une façon de le revoir sans le revoir. De quoi récupérer assez d'énergie sans avoir à l'affronter directement. Elle attrapa les deux morceaux de papier d'une main alors qu'elle sortait son téléphone de l'autre. Elle rigola nerveusement en appelant Hana. Elle n'eut pas besoin d'attendre longtemps pour que son amie décroche.

- Dis moi ce que tu prépares.

- Un coup de génie. Merline approcha les papiers pour être sûr d'elle avant d'annoncer la bonne nouvelle à son amie.

- Rien que ça ! Hana rigola.

- Tu es sur Chamonix ?

- Oui on vient tout juste d'arriver. Margaux m'a déjà abandonné pour avoir sa dose de bonheur dégoulinant. On a eu du mal à se garer il y a un monde de fou. Je ne sais pas trop ce qui se passe.

- Il se passe un truc génial pour nous deux.

- Balance les infos.

- Il faut que tu sépares les deux tourtereaux pour rentrer au plus vite. On a la matinée pour me faire un super camouflage.

- Comment ça ?

- Il ne faut plus que je me ressemble et il faut que je parte vite fait de chez moi avant que Morgane ne revienne.

- Je m'inquiéterai presque si je ne te sentais pas aussi excitée.

- L'opération Grand Montets commence.

- Oh... Hana mit quelques seconde à assimiler ce que son amie lui disait. OH ! Je vais chercher Margaux par la peau des fesses s'il le faut et on arrive. On se rejoint chez moi. Merline ne perdit pas de temps et alla chercher son sac à main en tenant fermement ses papiers entre ses doigts.

Si vous voyez des coquilles n'hésitez pas à me le dire.