deux

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« 𝚊𝚗𝚐𝚎́ »

Une cigarette crépitante au bord des lèvres, je regardais à travers la vitre, le caissier qui passait des articles au scan alors que moi, j'étais assise sur la barrière du trottoir juste en face du supermarché

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Une cigarette crépitante au bord des lèvres, je regardais à travers la vitre, le caissier qui passait des articles au scan alors que moi, j'étais assise sur la barrière du trottoir juste en face du supermarché. Mathieu ne m'avait pas encore vu et à vrai dire, je me demandais encore ce que je foutais ici.

Il fallait croire que traîner dans les beaux quartiers m'avait épuisé et que j'avais besoin d'aventure en venant par ici. C'était pas super bien réputé mais je m'en foutais pas mal. J'avais pris l'habitude que des vieux pervers s'amusent à palper mon cul, pour voir si je n'avais pas de tumeur à cette région.

Je relativisais comme ça, en me disant que les gens ici étaient tous sympas sans exception et qu'on me voulait forcément du bien. Grave erreur.

C'était environ après dix minutes de poireautage que mes yeux croisaient enfin ceux du brun sexy qui m'avait laissé prendre mes bières hier. On allait pas mentir, il était très mignon.

D'ailleurs en me voyant, ses sourcils bruns se fronçaient et il détournait le regard de ma personne pour se concentrer sur une cliente qui lui tendait sa carte bleue pour régler.

J'aurais pu rentrer dans la boutique, acheter un vieux paquet de cheewing-gum et en profiter pour parler avec Mathieu mais je ne faisais rien, j'étais bien sur ma barrière, à fumer ma cartouche entière qui y passait.

Il allait falloir que je recontacte Jean-Louis, un gars de mon lycée, qui fournissait pas mal en cigarettes. C'était ça dans les établissements secondaires des petits bourgeois, le plus gros vendeur était souvent celui qui venait de la plus grande famille de l'école et qui pouvait se procurer plus facilement des clopes.

Puis enfin, quand Mathieu relevait la tête vers moi, je lui faisais un simple signe de la main avant qu'il ne détourne une nouvelle fois ses yeux pour rompre le contact visuel. Sympa. Je voyais que la politesse s'apprenait pas dans les quartiers du coin.

En tout, j'avais attendu une heure quinze sur cette barrière, affrontant les coups de vents, cachée derrière ma grosse parka qui me protégeait pas mal, avant que la grille du market ne s'abaisse et que le banlieusard ferme à clé le rideau de fer.

Plongeant ses mains dans les poches de sa doudoune trouée sur la manche, il traçait sans même me dire bonjour, me faisant écarter les yeux. C'était vraiment pas poli comme comportement.

- Quand on fait attendre une fille aussi longtemps dehors, tu crois pas que le minimum des choses serait de lui demander comment elle va ? questionnais-je le blond en descendant de mon perchoir pour trottiner jusqu'à lui.

- On s'connait pas.

- Si, je suis Angélina, on s'est parlé hier.

- Connais pas. répétait-il en prenant un virage à droite alors que je le suivais. Putain t'es qui ? grommelait-il en me dévisageant un quart de temps avant de reposer ses yeux sur le trottoir face à lui.

𝘤𝘰𝘴𝘮𝘰𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant