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𝚖𝚊𝚝𝚑𝚒𝚎𝚞Honnêtement, je ne savais pas que les vagues irrégulières de la mer pourraient m'apporter autant de calme intérieur. Les bras toujours autour de mes genoux alors que j'étais assise à même le sol du balcon, je laissais tomber mon menton sur mes avants-bras croisés, un long soupir s'échappant d'entre mes lèvres.
Il était peut-être une heure du matin, ou alors cinq heures. Je n'avais aucune notion du temps et je ne pourrais même pas renseigner quiconque sur le temps que j'avais passé à fixer le vide. Deux jours que Mathieu m'avait emmené à Honfleur et, quelque part, ça m'avait fait du bien.
Au début, j'avais eu peur de passer pour une fuyarde, une froussarde qui délaissait sa famille pour se casser profiter avec son copain à la mer. Sauf qu'à aucun instant, mon esprit ne s'était éloigné de mon père, je pensais à lui au réveil, au petit-déjeuner, au déjeuner, au goûter, au dîner et quand j'allais me coucher aussi.
Il n'y avait que quand Mathieu m'embrassait ou me câlinait que mon cerveau faisait une petite pause sur le sujet de mon père, sans que je me sente coupable pour autant. Ça c'était une grande avancée par contre.
- Tu vas attraper froid à rester comme aç.
Râlant comme une personne âgée, Mathieu lâchait négligemment un plaid sur mes épaules, avant de prendre place à mes côtés. Ses deux mains frictionnaient énergétiquement mes bras pour me réchauffer et je ne retenais pas un sourire en coin devant son attention mignonne.
- Ça fait combien de temps que t'es là ?
- Je sais pas. ma voix rauque trahissait mon mutisme de la journée.
Je me demandais d'ailleurs comment il faisait pour me supporter toutes les secondes vu que je ne parlais quasi pas et qu'il était rare que je lui adresse même des regards. Mais il ne disait rien, il encaissait et il continuait à essayer de me faire rire d'une manière ou d'une autre. Il y parvenait toujours.
- T'es sûre de vouloir rentrer demain ? J'ai eu le patron de l'hôtel et il m'a dit que notre chambre était encore libre pour trois jours.
- Je veux retrouver ma mère et Thaïs. lui avouais-je sincèrement en tournant ma tête vers lui, remarquant qu'il me fixait déjà soucieusement.
- D'accord. Mathieu portait sa main à mon visage pour caresser doucement ma tempe avec ses phalanges, m'anesthésiant instantanément. Et toi ça va un peu mieux ? Je veux dire, mes vacances surprises, elles t'ont servies à quelque chose ?
- Oui. souriais-je finalement, attirant une expression identique sur les lèvres de mon copain. Merci.
- T'as pas à me dire merci, je suis content si ton état s'améliore, c'était le but. Et même à Paname hein, j'reste dispo pour toi.
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𝘤𝘰𝘴𝘮𝘰𝘴
Fanfiction𝗺𝗮𝘁𝗵𝗶𝗲𝘂 𝗽𝗿𝘂𝘀𝗸𝗶 "𝗽𝗹𝗸" • Tout individu collabore à l'ensemble du cosmos, même toi (29avril2022-18sept2022)