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Les bras enroulés autour des mes hanches, je soupirais doucement en guettant les environs depuis une dizaine de minutes. Tel un robot, je regardais toutes les trente secondes si Mathieu ne m'avait pas renvoyé de message pour me prévenir de sa position. Et il avait intérêt à venir, je n'étais pas sortie de boîte pour au final ne pas le voir.
Surtout que pour retourner à l'intérieur après, c'était quasi mission impossible.
- Putain il fait chier. grognais-je en scrutant à nouveau mon écran.
J'envoyais un nouveau message à Mathieu qui ne répondait toujours pas. J'espérais pour lui qu'il avait les doigts cassés ou quelque chose comme ça sinon, il allait m'entendre. L'ongle de mon pouce coincé entre mes dents, je me tournais dans tous les sens pour essayer de voir si le brun n'arrivait pas. On allait me prendre pour une psychopathe à force.
Il faisait nuit bien noire et seule les lumières des lampadaires et de la Lune me permettaient de voir à peu près quelque chose. En plus, il y avait pas mal de monde ici et je voyais bon nombre de mecs se mettre à me reluquer de haut en bas avec un sourire aux lèvres.
J'espérais vraiment qu'il ne me prenait pas pour une fille des trottoirs pour le coup.
- T'étais à un gala ou quoi ?
Une voix dans mon dos me fit faire volte-face et, en découvrant le visage rieur de Mathieu devant moi, je reprenais intérieurement ma respiration. Tout le stress et l'angoisse que j'avais pu ressentir en quelques secondes, à cause de mon insécurité, s'évaporaient dès lors que mes yeux s'ancraient dans ceux du rappeur en herbe.
- Ça va ? On dirait que t'as vu un fantôme. ses sourcils quelque peu fournis se fronçaient et je secouais immédiatement la tête.
- T'inquiètes ça va. Et toi ?
- Bah tranquille, j'ai abandonné mes potes pour ranger la baraque mais c'est tranquille, demain j'vais me faire réveiller par leurs cris quoi. il se mettait à ricaner, me faisant rire à mon tour. Dis, tu veux qu'on décale ? T'as pas l'air bien.
- Ouais, si ça te dérange pas.
- Non pas de problèmes, vas-y.
Sans que je ne lui en donne la permission, Mathieu nouait ses doigts aux miens avant de me tirer à ses côtés et que l'on fasse demi-tour, s'éloignant alors des alentours de la boîte de nuit qui me donnaient des sueurs froides. Je n'étais pas du genre à être tout le temps en position de crainte mais, dans une ville que je ne connaissais pas, avec des gens que je ne connaissais pas, j'avais de quoi me faire un peu de bile.
- Tes amis n'ont pas posé de question ? demandais-je au brun, une poignée de minutes après que l'on se soit éloignés.
- Nan, j'ai dit que j'allais faire un tour et c'est tout. De toute manière, j'crois qu'ils savent.
