trente-trois

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« 𝚖𝚊𝚎̈ »

Ma joue sur la vitre

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Ma joue sur la vitre. Le pouce de Mathieu jouant sur la paume de ma main. La musique calme qui passait dans les enceintes. La nuit parisienne qui me berçait. La conduite de Mathieu si agréable que je pourrais m'endormir en un instant.

Tous ces éléments me poussaient à fermer les yeux et à partir au pays des rêves mais je résistais. Je résistais car j'avais peur qu'en dormant, je n'aie plus la sensation des caresses de Mathieu. Sa présence me réchauffait, me réconfortait, c'était comme un calmant. Un truc médical.

- On est arrivés.

La voix rauque du blond à mes côtés me tira de mes songes et le courant d'air frais qui s'infiltrait dans la voiture au moment où Mathieu ouvrait sa portière, me faisait frissonner. Enfin, c'était soit ça, soit le fait que nos mains se délient et ne laissent que dans ma paume un vide glacial.

Alors que je venais tout juste de me détacher et que je m'apprêtais à emboîter le pas au rappeur, ma portière s'ouvrait d'elle-même. Je remontais mes yeux jusqu'au visage de Mathieu qui me faisait signe pour que je sorte et je ne perdais pas de temps pour m'exécuter. On se retrouvait alors face à face et je sentais à nouveau mon cœur battre très fortement.

Étrange comme mon corps réagissait subitement, ce n'était pas la première fois que je me retrouvais seule avec Mathieu et pourtant, j'avais l'impression d'être une de ces ados timides qui n'osaient pas regarder les gens dans les yeux.

- On va marcher un peu, ça te dit ? son timbre grave m'arracha quelques frissons à la nuque et je finissais par hocher de la tête.

- On va aller où ?

- J'sais pas, y a le Champ de Mars à côté, ça peut toujours nous faire une p'tite balade.

- D'accord.

Un nouveau coup de vent fit soulever le pantalon ample que j'avais enfilé chez Carla avant que Mathieu n'arrive, et je m'empressais de poser mes mains dessus pour couper court à l'air frais.

- Tiens, prends mon sweat. le blond faisait deux pas en arrière avant d'enlever son gros pull noir et il revenait ensuite vers moi pour me le faire passer par la tête.

Je ne rechignais même pas devant son initiative, déjà de une parce-que ça n'allait pas lui plaire que je refuse son aide, et ensuite parce-que j'avais réellement froid. Et puis, le sweat sentait affreusement bon, Mathieu y avait laissé son empreinte corporelle, le tissu était imprégné de son odeur, de son parfum aux allures boisées et corsées.

Bien dans ma peau, et surtout bien dans les vêtements de Mathieu, je remerciais silencieusement le blond avant de lui faire un léger bisou sur la joue.

- Ça, c'est un vrai. déclarait-il en passant son bras autour de mes épaules avant de nous faire rejoindre le Champ de Mars, à quelques minutes à pied d'où on était garé.

𝘤𝘰𝘴𝘮𝘰𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant