✎
« 𝚖𝚊𝚎̈ »Devant l'air perdu de Mathieu, j'éclatais de rire avant de faire basculer ma tête en arrière. J'avais beau avoir passé la dernière heure à lui expliquer les règles d'une course hippique, il ne comprenait toujours rien. Et c'était compliqué d'apprendre quelque chose à quelqu'un sur un sujet qui ne l'intéressait vraiment pas.
- Il a gagné ?
- On dit pas vraiment gagné mais oui, Cheminaud est arrivé premier avec son cheval.
- Et lui, c'est ton joueur préféré ? me demandait Mathieu, toujours paumé.
- On ne dit pas joueur, c'est pas du foot hein.
- Alors tu dis quoi ?
- Jockey.
- Comme le jus d'orange ?
Sûrement fier de sa blague, Mathieu explosait de rire et je ne pouvais pas lui en vouloir, c'était la première fois qu'il rigolait depuis qu'on était arrivé. Le sport hippique n'était vraiment pas sa came mais j'appréciais le fait qu'il s'y penche un peu plus profondément pour me faire plaisir. Je sentais que j'allais lui être redevable sur ce coup, il allait certainement me traîner dans un stade rempli pour voir un match de foot.
La course venait tout juste de se terminer et mon père nous faisait déjà signe de le suivre, on allait accéder au salon secondaire, là où se réunissait bon nombre d'amateurs et de parieurs. Avec papa, on ne jouait jamais de l'argent sur les courses, sauf quand c'était sûr derrière.
C'était pourquoi, cette fois, on avait misé sur Vincent Cheminaud puisqu'il était très prometteur sur les années qui arrivaient dans sa carrière et on n'avait pas eu tort. Je ne savais combien ça nous faisait gagner, je m'en fichais un peu en réalité, mais vu le sourire qu'affichait mon paternel, je devinais que c'était pas mal.
- Oh Hervé ! s'exclamait-il alors qu'on venait juste de poser un pied sur la terrasse du petit club privé. Ça fait si longtemps !
- Mais non, William revient au bercail. se moquait un homme à la voix grave et qui devait toucher la quarantaine. Comment tu vas mon vieux ?
- Ça va et toi ?
- On est là l'ami, on est là. Me dis pas que c'est Maë.
Et là voilà la question bien gênante qui te mettait dans une posture inconfortable. Quoi faire à ces moments ? Sourire, dire que grandir est inné chez tous, souligner le fait qu'on ne reconnaisse pas la personne ? Tout se mélangeait dans ma tête et sans m'en rendre compte, je venais de faire un pas en arrière jusqu'à toucher le torse de Mathieu qui posait discrètement ses mains sur mes côtes pour me calmer.
Effet immédiat d'ailleurs.
- Et oui, ça grandit vite les jeunes maintenant. rigolait mon père avant de caler sa main sur mon épaule. Tes enfants ? Ils sont où ?
VOUS LISEZ
𝘤𝘰𝘴𝘮𝘰𝘴
Fanfiction𝗺𝗮𝘁𝗵𝗶𝗲𝘂 𝗽𝗿𝘂𝘀𝗸𝗶 "𝗽𝗹𝗸" • Tout individu collabore à l'ensemble du cosmos, même toi (29avril2022-18sept2022)