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Refermant la porte d'entrée derrière moi, je me déchaussais en fredonnant une prod que mon pote m'avait envoyé une semaine plus tôt et que j'avais eu le temps de bosser un peu. Le rap prenait légèrement de la place dans ma vie, j'essayais de le faire rentrer progressivement, surtout auprès de mes darons et de ma grand-mère, ils allaient faire un malaise sinon.
- Mathieu ? en parlant du loup.
- Ouais ? j'avais toujours mes yeux sur mon portable, m'arrêtant dans l'entrée de l'appartement.
- Tu peux venir voir s'il te plaît.
Immédiatement, mes sourcils se fronçaient à l'entente de la voix limite faible de mamie. D'habitude, elle était toujours sûre d'elle, c'était la baronne de la baraque, pas moyen de contourner ses lois donc je captais pas trop son ton presque inquiet.
Posant mon portable dans l'entrée, je retirais mon manteau que j'avais enfilé à la va-vite tout à l'heure pour emmener Enzo à l'école, depuis chez lui. Ça m'arrivait des fois de l'accompagner, on discutait sur le trajet et c'était trop bon de parler avec mon petit reuf. Je passais pas beaucoup de temps avec Enzo ou Léna alors le peu que je pouvais, je le faisais.
- Ouais mamie, y a qu- Papa ? je m'arrêtai sur le pas de l'entrée du salon en découvrant mon daron, assis sur le canapé à côté de mamie qui avait l'air peinée.
- Bonjour Mathieu, comment tu vas ?
- Bah ça va... Et toi ?
- Je vais bien merci.
- Et, y a un truc pour que tu sois là ?
- T'es pas content de me voir ? souriait-il, me faisant ricaner.
- Si bien sûr que si, juste c'est soudain. déclarais-je en postant mes mains dans les poches de mon jogging, ne sachant pas trop quoi faire sur le coup. Y a un 'blèm ?
À la vue de leurs deux visages se fermant brutalement, j'devinais que je venais sûrement de mettre une pointe sur le cœur du soucis, c'est qui expliquerait la venue de mon géniteur dans le salon de ma grand-mère. Ça devait faire un bon mois que je l'avais pas vu, minimum, il était en séminaire à Toulon et apparemment, il était enfin rentré.
- Tu peux t'asseoir moja droga ? le ton doux de mamie me fit pressentir que j'allais pas trop kiffer la suite.
S'ils comptaient encore me virer du domicile, j'allais pas m'laisser faire.
- Euh ouais, mais vous êtes flippants là.
- Ne t'inquiètes pas, ce n'est rien de grave.
- OK. je hochais plusieurs fois de la tête en prenant place sur le canapé face à mon père et ma grand-mère, me frottant les mains sans grande conviction. Alors ?
