vingt

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« 𝚖𝚊𝚎̈ »

J'avais embrassé Mathieu

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J'avais embrassé Mathieu. De moi-même. Sans qu'il ne me le dise, je m'étais jeté tête baissée dans ses bras, en oubliant volontairement de penser aux conséquences. Et vu comment il avait réagi juste après, je me doutais bien que j'avais sûrement assurée sur ce coup-là.

- Oh, voilà ma galocheuse préférée !

- Galocheuse ?

Des voix féminines me firent lever la tête vers l'entrée de ma chambre et je pouffais de rire en voyant Savannah qui portait Thaïs sur son dos.

- Qu'est-ce que tu fous là toi. riais-je à l'encontre de ma meilleure amie avant de lui faire de la place sur mon lit pour qu'elle s'y asseye.

- T'as oublié que je passais ou quoi ? On a un exposé à rendre pour vendredi.

- Ce vendredi ? grimaçais-je, faisant s'assombrir les prunelles de ma rousse colorée. Oups.

- Quoi, oups ?

- J'avais prévu de passer à Clamart ce soir.

- Alors non Maë, pas ce soir ! On doit rendre le travail pour demain, y a pas moyen de faire autrement. Je suis sûre que tu l'as déjà vu vingt fois ton mec.

- Déjà de une ce n'est pas mon mec et, de deux, non, je ne l'ai pas revu depuis Saint-Brieuc.

- Tu mens. je secouais honnêtement de la tête. Pourquoi ?

- Les cours. soufflais-je en désignant d'un mouvement de bras tous mes cahiers ouverts sous mes yeux. On s'est même pas reparlé.

- Depuis que tu lui as roulé une putain de pelle ? je la regardais avec de gros yeux. Quoi ? C'est bon, Thaïs va pas cafter. Hein Thaïs.

- Ouaip ! s'exclamait ma petite sœur avant de foncer dans mes bras pour me serrer contre elle. C'est qui ton copain Mama ?

- Personne, j'ai pas de copain. lui assurais-je en embrassant son front.

- Alors c'est qui que t'as galoche ?

Sa question enfantine fit éclater de rire Savannah tandis que de mon côté, je soupirais, connaissant très bien Thaïs. Elle n'allait pas me lâcher avant que je ne lui avoue tout. Ça avait toujours été comme ça entre elle et moi, pas un secret ne pouvait nous échapper.

On était sœurs, on se devait de se supporter.

Même si ses cachotteries étaient essentiellement ses embrouilles de primaire avec ses camarades.

- Un garçon avec qui je traîne ces derniers temps.

- C'est ton amoureux ?

- Non.

𝘤𝘰𝘴𝘮𝘰𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant