quinze

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« 𝚖𝚊𝚎̈ »

- Si on se fait recale, on aura qu'à passer par derrière, j'ai vu une porte

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- Si on se fait recale, on aura qu'à passer par derrière, j'ai vu une porte.

Devant la proposition de Théodore, je levais les yeux au ciel, sachant très bien que c'était irréalisable. De toute manière, on était plus de filles que de garçons, c'était sûr qu'on allait nous laisser entrer. C'était comme ça les boîtes de nuit, les femmes étaient les produits et les hommes les pigeons.

Un peu comme le cycle de la chaîne alimentaire quoi.

- Vous me laissez faire. prévenait Gauthier, le frère de Savie, en se tournant vers nous. Vous avez vos cartes ?

- Oui. répondions-nous à l'unisson, comme si on était une colonie de gamins qui se rendaient au zoo.

Les boîtes de nuit n'étaient pas autorisés pour les moins de seize ans et quand on en avait dix-sept, mieux valait être accompagné d'un majeur qui nous fasse entrer aisément, sans qu'on se fasse surveiller pour prendre zéro conso d'alcool. Mais c'était clair, je ne comptais pas boire ici, je n'avais pas envie qu'il m'arrive une coquille, surtout que je n'étais pas à côté de chez moi.

En plus, je commençais à avoir froid aux jambes à cause de ma robe très courte pour la saison peu printanière. Mes bottines me martelaient également les pieds et je m'amusais à me tortiller sur moi-même, à la recherche d'un peu de chaleur corporelle que je me créerais moi-même.

- J'espère qu'ils ont de la bonne musique ici. soupirait Carla en se collant à moi, enroulant son bras autour du mien.

- J'espère aussi hein, sinon moi je rentre. riais-je doucement avant de grimacer de froid. Mais ça c'est seulement si je me transforme pas en glaçon avant.

- Tu veux ma veste ?

En même temps que Carla, je levais ma tête vers Dylan qui me tendait son manteau, un sourire presque gêné au coin des lèvres. Depuis notre arrivée ici, je n'allais pas mentir en disant que je n'avais pas cherché à l'éviter un peu. On s'adressait la parole uniquement au moment des repas mais en général, on ne se croisait pratiquement pas quoi.

Je prenais cette semaine comme un test, voir s'il me manquait réellement ou si je m'étais tellement habituée à sa présence que son absence ne m'était qu'indifférence en réalité. Et je redoutait bien que ce soit le cas.

Sans le comparer aux autres, je pouvais prendre l'exemple de Mathieu qui me manquait quand même. Pas dans le sens où j'avais besoin de le sentir contre moi mais, nos discussions du soir me manquaient, voilà, c'était ça qui me manquait.

- Non merci. soufflais-je entre mes dents, essayant de prendre une voix au maximum neutre. Mais c'était gentil de prop-

- Alors moi gars, je la veux bien.

𝘤𝘰𝘴𝘮𝘰𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant