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Les mains croisées sur mon ventre, je fixais le plafond, allongée sur le dos, sur mon matelas. Le bruit des voitures dehors sonnait comme une berceuse à mes oreilles alors que je baillais longuement en me rendant compte que j'allais devoir aller en cours.
J'en avais marre du lycée alors que ça faisait déjà presque un an et demi que j'y étais. En même temps, notre prof arrêtait pas de nous faire chier avec le bac de français qui arrivait fin d'année, ça me prenait le crâne comme jamais.
Si je m'écoutais, je terminerais ma vie dans mon lit, à ne pas bouger. Et puis, mes parents avaient l'argent, j'avais clairement une opportunité en or pour ne rien foutre et investir dans le bitcoin, c'était pas mal ça.
Mais non, mes vieux étaient de la vieille, très vieille école et je devais me plier au rythme scolaire qui me cassait peu à peu. Bien évidemment, ça, ma daronne le voyait pas, elle jurait que par mon compte sur le site scolaire du lycée où étaient affichées toutes mes notes et mon emploi du temps. Pas moyen de faire la délinquante et sécher puisque les pions étaient de vraies balances, ça appelait direct la maison quand y avait absence.
- Ma puce, tu vas être en retard !je fermais longuement les yeux en entendant la voix de ma maman m'appeler depuis le rez-de-chaussée.
- J'ai mes règles, je peux pas bouger ! mentais-je en gémissant faussement de douleur.
- Pas à moi, tu allais très bien pour aller en soirée hier ! Si t'es pas devant moi dans les deux prochaines minutes, tu retrouveras ton lit beaucoup plus tôt que d'habitude pour les nuits à venir !
Comprenant que ma participation aux fêtes de mes potes était vraisemblablement menacée, je grognais longuement en me levant de mon lit avant d'attraper du bout du bras mon sac à dos noir. D'un geste nonchalant, je le balançais sur mon épaule et descendais les marches du long escalier, les mains dans les poches de ma veste.
- En fait je crois avoir trouvé la bonne méthode pour te faire aller en cours. se moquait-elle en embrassant mon crâne. Je t'avais dit qu'une heure du matin c'était tard pour rentrer de chez ton copain Dylan.
- Je sais mais on fêtait l'anniversaire de Savannah en même temps, on a dû carrément attendre que Thomas fasse un gâteau. ma mère pouffait de rire à mon anecdote alors que je prenais la brique de jus d'orange. Papa rentre quand ?
- Demain matin normalement. me répondait-elle, déjà absorbée par son taff sur son ordinateur devant elle. Et dis-moi, ce ne serait pas la veste de Dylan ça ? je roulais des yeux en entendant son ton légèrement accusateur de maman qui voulait se la jouer à la "djeuns".
- Si, c'est à lui.
- Hmm... C'est ton petit-ami ?
- 'Man s'teu plaît. râlais-je en fermant les yeux avant de laisser tomber mon ventre contre la porte du frigo, mon menton dessus et ma tête levée.
