Chapitre 1 - Prologue

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" La société dans laquelle nous vivons constitue un véritable... "

Je levais les yeux de ma feuille et regardais mon paquet de chips désormais vide. Je le prenais tout de même avec un infime espoir qu'il restait quelques chips, mais rien à faire, il était vide. J'avais besoin d'alimenter mon cerveau pendant que j'apprenais, comme tout étudiant. Je me levais en faisant tomber quelques miettes et je me dirigeais en direction du petit placard. Ce petit placard était inestimable à mes yeux étant donné que c'était en fait, ma réserve.

La malchance avait décidé de s'abattre sur moi puisqu'il n'y avait plus rien. Je soupirais et me regardais dans le miroir. Bon, on dirait que ça fait des jours que je ne suis pas sorti de chez moi, ce qui était en quelque sorte le cas, mais à part ça je n'étais pas si terrible. Je prenais ma veste, une écharpe et mon porte-monnaie.

J'avais besoin de manger. Mon cerveau le demandait, et si monsieur le cerveau le demandait, alors c'était un ordre. Je n'avais qu'à partir à la petite supérette à côté de chez moi. À une dizaine de minutes. Je prendrai mon paquet de chips, et pourquoi pas, un vrai repas si mon portefeuille le permettait, puis, je repartirais devant mes cours aussi passionnants que... Bah que rien en fait. En regardant le ciel, je souriais légèrement. Marcher comme ça m'avait manqué. Les étoiles, l'air frais et personne dans la rue. Après tout, il était 23 heures.

Mon visage se crispait en entendant le bruit sourd que faisaient les motos. Le pire, c'était que ces personnes en étaient fières. Je préférais ne rien dire, après tout, ma mère m'avait toujours dit de ne pas fréquenter ce genre de personne, et elle avait totalement raison.

À part vous apporter des problèmes, cela n'amènerait rien d'autre.

Je faisais alors de mon mieux pour les éviter, à vrai dire je me collais presque au mur afin de ne serait-ce les frôler. En soit, ils ne devaient pas être mauvais. Certainement juste de pauvres gens perdus, prêt à tout pour se trouver une raison d'être. Malheureusement, la raison pour laquelle l'appart que je louais était si peu cher était tout simplement car c'était le quartier d'un gang. Évidemment, je ne l'ai su qu'après-avoir signé le contrat... Et à vrai dire, vu le prix je ne pouvais pas me plaindre.

Je rentrais rapidement dans la supérette et souriais en voyant le rayon chips.

Miam.

Je partais ensuite vers le rayon vrai repas comme je l'appelais et je prenais plusieurs paquets de nouilles instantanées. En plus il y avait des promotions ! Si ce n'était pas mon jour de chance.

Parfait.

J'avais tout, il ne me restait plus qu'à payer. Je grognais légèrement en entendant le bruit d'un moteur plus assourdissant que les autres.

Calme-toi, ignore-les. Dans moins de vingt minutes tu seras dans ta chambre à pouvoir réviser tranquillement. Je remerciais le caissier et je sortais ensuite du magasin. Je manquais de faire tomber une pièce alors que je rentrais dans quelqu'un. Je rattrapais ma pièce étant complètement obnubilé par celle-ci. Après tout, un euro est un euro. Je relevais ensuite ma tête et voyais un homme me regardait. Il était assez grand, 1 mètre 90 je dirai à vue d'œil. Assez clair de peau, des cheveux noirs et des yeux vert émeraude. Ah, bien évidemment cela n'aurait pas été drôle s'il n'avait pas la musculature qui allait avec la taille.

- Excusez-...

En voyant le casque de moto qu'il tenait en main, je n'avais comme par hasard plus envie de m'excuser. Après tout, il n'avait qu'à regarder où il allait.

Je me relevais alors et je commençais à marcher.

- Hé le nain.

Ignore-le... Ignore-le... Ignore-le...

Le meurtre c'est mal.

- T'es sourd ?

Il posait sa main sur mon épaule, main que je m'empressais de retirer.

- On ne t'a jamais appris à ne pas toucher les gens !

Il soupirait en me tendant un paquet. Je regardais alors mon petit sac et je remarquais qu'un paquet de nouilles était tombé.

Autant vous avouer que sur le coup, je me sentais bien con. Mais je n'allais tout de même pas l'admettre. Alors que je m'apprêtais à lui prendre le paquet des mains, il le mettait en hauteur. Pour cela, il n'avait qu'à lever ses mains, chose qui était bien aisée.

- Rends-le moi sale voleur !

Je me mettais sur la pointe des pieds alors qu'il ne bougeait pas.

Je savais que j'aurais dû boire plus de soupe étant petit.

Je le regardais et je sautais. Il se mettait sur la pointe des pieds et souriait légèrement.

Ouais c'est ça, rigole bien, mais lorsque tu auras un coup là où je pense on verra bien qui rira le dernier.

- Tu sais combien ça coûte ?! 30 centimes alors rends moi ça ! Non mais tu es débile ou quoi !

Je manquais de trébucher et je me rattrapais à lui. Sous l'effet de surprise il faisait tomber son casque par terre et j'en profitais pour prendre mon paquet de nouilles, le mettre dans mon sac et partir le plus rapidement possible.

Malheureusement, avant que cette dernière étape ne soit effectuée, un homme s'approchait de nous et me regardait d'un air menaçant. Il venait du petit groupe de motards. J'essayais de le contourner mais il m'en empêchait.

- Tu veux mourir ? Tu sais qui tu as-

- C'est bon.

L'homme se taisait immédiatement lorsque le voleur de nouilles parlait.

Il regardait son casque, d'un regard que je ne pourrai décrire. De la tristesse peut-être ? Sur le moment, je ne savais pas encore ce que représentait ce casque à ses yeux. Peut-être que si je l'avais su, j'aurai fait en sorte que les choses se passent autrement. Je voyais que la vitre du casque était abîmée. L'homme ne s'était pas décalé, m'empêchant toujours de partir.

- Laisse-le partir.

Il me regardait de haut en bas et se décalait. Le voleur de nouilles s'éloignait et rentrait dans la supérette. J'en profitais pour partir, c'était maintenant ou jamais après tout.

Une fois chez moi, je rangeais mes courses et remplissais de nouveau mon petit tiroir magique. Je repartais sur ma chaise, et alors que j'étais en train de prendre mes fluos afin de souligner les notions importantes, je repensais à ce qu'il venait de se passer. Pourquoi avait-il regardé ce casque de cette façon ? Ce n'était qu'un simple casque après tout.

Alors que je me concentrais à nouveau, je me rendais compte que je venais de surligner la moitié de ma feuille.

- Putain....

Alors que normalement, lorsqu'on surligne, c'est pour quelque chose qui est important. Cela pouvait donc montrer ma fatigue.

De toute façon, je n'avais plus rien à faire, j'étais déjà bien trop fatigué. J'allais prendre une douche et j'allais aller me reposer. Demain allait être un jour nouveau.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant