Chapitre 65

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Il s'était paisiblement endormi, alors que je le regardais ainsi sans défense, habituellement j'étais celui qui finissais par s'endormir en premier. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en le voyant ainsi. Et bien sûr, je souriais un peu plus en voyant ses tatouages. Le serpent s'enroulant autour de son avant-bras, et celui sur son poignet. Comment ne pas être satisfait de cela, surtout lorsque je savais que ces tatouages étaient pour moi.

Je posais alors le bout de mon index sur celui-ci, il ne semblait pas satisfait dû à la grimace de douleur qui s'était dessinée sur son visage. Quant à moi, je souriais un peu plus.

Je le regardais alors que j'embrassais ensuite son front. Voyant son téléphone qui ne cessait d'afficher de nouvelles notifications, et ma curiosité étant bien trop grande, je ne pouvais m'empêcher de le prendre.

Bon, rien de bien passionnant, de vidéos " drôles " envoyées de la part de notre très cher Luc, quelques personnes qui lui demandent conseil sur comment tabasser quelqu'un. Pour l'instant, rien de très surprenant.

Je m'allongeais alors, et commençais à fouiller un peu dans son téléphone. Je lisais ses messages, je regardais ses photos, ses vidéos, ses nouvelles applications. Et je voyais une notification, pas encore ouverte et qui pourtant dater d'il y a quelques jours. Je ne reconnaissais pas cette photo de profil, et pourtant, j'avais appris à connaître les personnes de son entourage. Et si je ne les connaissais pas, je savais qu'ils faisaient partie de son gang dû à leur photo de profil, le même dragon que celui qui était brodé sur les vestes.

Alors là, ne reconnaissant pas cette personne, je me permettais d'ouvrir la conversation. Sane ne semblait jamais avoir répondu, et pourtant cette personne avait envoyé plusieurs messages.

Et le dernier envoyé n'était rien d'autre qu'une vidéo. Je décidais alors de la regarder, et en voyant ce qu'elle montrait, je ne pouvais m'empêcher de lâcher le téléphone. Je me redressais, et, la main tremblotante, je reprenais le téléphone.

C'était Sane, la nuit où il m'avait sauvé. Il était en train de me porter, et nous étions sur sa moto. Je ne pouvais que reconnaître que c'était bel et bien cette nuit-là. Après tout, je portais les mêmes vêtements, Sane aussi, mais le plus marquant devait certainement être ses blessures apparentes. Le sang qui imbibait un peu plus ses vêtements à chaque minute qui défilait.

La main toujours aussi tremblotante, je reposais son téléphone là où je l'avais trouvé. J'avais besoin de me remettre les idées en place, et pour ça, je devais aller marcher.

Je me rhabillais alors, d'un simple survêtement. Je mettais mes écouteurs et quittais rapidement l'appartement, laissant un Sane endormi derrière-moi.

Ce n'était pas possible, comment cette personne avait-elle pu filmer ça ? Et si elle envoyait les vidéos à la police ? Bordel, je ne savais plus quoi penser. En voyant l'objectif d'un téléphone pointait en ma direction, je ne pouvais pas m'empêcher de sentir tous mes muscles se figer. J'étais tétanisé, inapte à pouvoir bouger. En voyant que ce n'était autre qu'un groupe d'amis en train de prendre une photo d'eux, je me sentais soudainement bien con. Bordel... Je commençais à devenir parano. Je mettais mes mains dans mes poches alors que mes pas étaient de plus en plus rapides, tout comme mes pensées qui ne cessaient de se mélanger dans ma tête.

Non... Bordel, je ne voulais pas que Sane aille en prison ou quoi que ce soit d'autre. Pourquoi cette personne n'avait-elle pas envoyé les vidéos à la police ? Et s'il attendait quelque chose en retour ? Pourquoi Sane ne m'en avait-il pas parlé ? Après tout, nous étions censés tout nous dire, nous formions un couple lui et moi. Après plus d'une heure à faire le tour de la ville, je me retrouvais finalement de retour devant l'immeuble.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant