Chapitre 5

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Je me réveillais à 11 heures. Oui, je m'étais permis de faire une grasse matinée. Après tout je pouvais bien me reposer. Ce n'était qu'à 3 heures du matin que j'avais finalement réussi à trouver le sommeil. Je prenais mon ordinateur, même s'il était vieux, il faisait le job qu'on lui demandait. Je commençais alors à faire des recherches sur le projet que nous avions choisi. Après tout, c'était ce soir que nous devions nous retrouver chez lui. J'avais bien tenté de faire ça l'après-midi mais apparemment Monsieur avait déjà des choses de prévu. De même pour le matin. C'était donc par défaut que nous avons fixé le rendez-vous à 19 heures.

J'ouvrais une page et continuais d'effectuer des recherches. Autant prendre de l'avance, non ?

Je prenais un paquet de chips et continuais de faire ça pendant une bonne heure. Je partais ensuite dans ma cuisine, qui n'était qu'à quelques mètres de mon lit, et commençait à faire chauffer de l'eau pour mes nouilles. Je regardais l'état de mon studio et soupirais. Bon, autant ranger un peu. Je ramassais les quelques vêtements qui traînaient au sol et je les sentais afin de savoir ce qui était propre ou ce qui était sale. Heureusement, préparer des nouilles ne prenait pas énormément de temps. D'où le nom " nouille instantanée " je présume. Bravo Sherlock...

Je repartais dans mon lit avec mon bol et regardais une série. Comme vous auriez pu le comprendre, je passais l'après-midi à procrastiner. J'avais certes envie d'avancer dans le projet, mais je n'avais pas envie de me taper tout le boulot. Aussi, il suffisait que Monsieur me dise que mes recherches ne lui plaisaient pas, et dans ce cas, il faudrait que je reprenne tout depuis le début. Alors autant s'avancer un minimum mais suffisamment pour ne pas être déçu en cas d'échec.

Mais quel crétin allait se plaindre que le boulot soit fait ? Lui.

Je commençais à me préparer et je prenais mon ordinateur dans mon sac. J'y mettais aussi ma trousse et mon bloc de feuille. Je vérifiais que je n'avais rien oublié et je quittais mon sublime et gigantesque appartement. Je regardais de nouveau l'adresse afin de vérifier que je ne m'étais pas trompé. Il n'habitait pas trop loin de moi, enfin, 45 min de marche rapide, peut-être une heure. Mais il fallait tout de même prendre le bus. Ou bien, c'était surtout la flemme qui parlait... Mais si je payais un abonnement c'était bien pour en profiter. Alors non, ce n'était pas la flemme qui parlait mais bel et bien ma raison.

Je regardais l'heure, ma montre affichait 18h30. Bon, un peu d'avance ne fait de mal à personne. Et puis je n'avais pas besoin d'effectuer le quart d'heure de politesse avec lui puisqu'il ne le méritait pas.

Je partais en direction de l'immeuble et profitais du fait que quelqu'un sorte afin d'entrer. Je rentrais ensuite dans l'ascenseur et regardais un peu autour de moi. Rien à dire, il devait être un gosse de riche. Déjà, contrairement à moi, l'immeuble était sécurisé. Il fallait un code pour rentrer. Plus la sécurité à l'entrée. Il y avait aussi le quartier, un quartier très demandé. Ensuite, il y avait un ascenseur. Vous vous en rendez compte ? Un ascenseur quoi... Non, je n'étais pas un paysan qui découvrait ce qu'était la ville et encore moins ce qu'était la modernité. C'est juste qu'avoir un appart dans un immeuble avec ascenseur augmentait considérablement le loyer. Et je peux comprendre pourquoi, car après tout, porter les courses bah au bout d'un moment cela devient saoulant.

J'arrivais finalement à l'étage qu'il m'avait indiqué par SMS et je commençais alors à chercher le numéro de l'appartement. Je le trouvais finalement et je commençais à sonner. Voyant qu'il ne se décidait pas à ouvrir, je commençais alors à le harceler. Mon doigt ne quittait pas la sonnette.

- Soren..?

Je me retournais en reconnaissant la voix de Sane et je venais rapidement près de lui.

Non, ne vous imaginez pas des choses, je n'allais pas le taper, je ne suis pas un sauvage non plus.

Mais si je me précipitais vers lui c'était tout simplement car ce couillon était blessé. Et je ne parlais pas de la petite blessure qu'on se fait en trébuchant. Non. Il se tenait les côtes gauches et avançait lentement. Il était assez pâle et je ne pouvais que comprendre pourquoi. Il était en train de se vider de son sang.

- Mais putain Sane qu'est-ce qu'il s'est passé ?!

- On n'avait pas dit 19 heures par hasard..?

Il s'appuyait légèrement sur moi et ouvrait un petit boîtier. Il posait son doigt et la porte s'ouvrait.

Gosse de riche.

Je l'aidais à rentrer et je lui enlevais son sac avant d'enlever sa veste.

- Oulah je t'ai invité pour bosser, pas pour-

J'écrasais son pied et je m'éloignais de lui en croisant mes bras.

- Si tu parles encore pour dire des âneries c'est que tu ne vas pas si mal que ça.

Son visage se crispait de douleur et je m'en voulais immédiatement.

- Sane... Je suis désolé...

- Ne t'inquiète pas.

- Il faut appeler une ambulance.

Alors que je prenais mon téléphone, il le prenait et le posait sur le meuble à l'entrée.

- C'est inutile. Je sais me débrouiller seul.

- Sane. Tu es blessé.

- Ce n'est qu'un coup de couteau... Je vais pas en mourir alors calme-toi.

- Nia nia nia, c'est qu'un coup de couteau bla bla bla. Moi je m'appelle Sane et je suis le plus fort. Grr regardez-moi je prends un coup de couteau et je continue de faire le grand garçon.

Il me regardait en soupirant.

- Bien tu veux m'aider ?

- Oui.

- Alors ferme-là.

Il continuait de boiter et partait en direction de l'escalier. Bien sûr, il laissait du sang partout derrière lui. Je venais près de lui et je passais son bras derrière mon cou afin de l'aider.

- Toi ferme-là et accepte l'aide qu'on t'offre abruti.

Je le suivais, après tout, il avait l'air de savoir où allait. Il ouvrait une porte et les lumières s'allumaient automatiquement. Je découvrais alors que c'était tout simplement la salle de bain. Il partait en direction du lavabo en enlevant son bras de ma nuque.

Je le regardais faire, ne sachant absolument pas quoi faire afin de l'aider. Après tout, si je l'aidais il me repoussait. Alors autant attendre qu'il s'effondre afin de l'aider.

Il enlevait sa chemise et je ne pouvais m'empêcher de rougir légèrement. Même s'il était couvert de sang, on pouvait tout de même distinguer une musculature qui laissait place à l'imagination et- Non mais qu'est-ce que je raconte moi. Ce n'était qu'un voleur de nouilles et rien d'autre. Il jetait son tee-shirt qui était trempé de sang au sol et je venais près de lui.

- Tu peux aller faire chauffer de l'eau s'il te plaît..?

- Oui !

Je m'empressais alors de redescendre et partais dans la cuisine. J'ouvrais pas mal de placards avant de trouver ce que je cherchais. Une casserole. Je la remplissais d'eau et galérais un peu avant de réussir à allumer les plaques de cuisson.

Mais putain chauffe !

Je tournais ma tête et me trouvais subitement stupide. Je prenais la bouilloire électrique et après quelques minutes, je remontais avec dans la salle de bain. Il était en train de nettoyer autour, afin d'y voir un peu plus clair. Il avait déjà sorti une bassine et se tenait au meuble du lavabo. Il manquait de glisser et je le regardais.

Putain...

Dans quoi je m'étais encore foutu moi.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant