Chapitre 4

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Alors que j'étais en train de travailler un samedi soir, un groupe d'hommes rentrait dans le café. Alors que je levais le regard du comptoir afin de les regarder, je m'empressais de me cacher. Bien évidemment, le meilleur moyen que j'avais trouvé afin de me cacher était de faire l'autruche. Vous savez, cette technique épique qui permet de se cacher en toute situation ? Hé bien j'étais en train de l'appliquer. Je m'étais mis à genoux derrière le comptoir. Vous êtes certainement en train de vous demander mais pourquoi ?

Tout simplement car ceux qui étaient rentrés n'étaient autre que Sane et ses amis les délinquants. Ils s'installaient à une table et je les regardais à l'aide d'un miroir. Mon collègue s'approchait de moi et m'imitait.

- Qui est-ce qu'on espionne collègue ?

Il prenait son plateau et essayait de m'imiter. Je me retenais de rire en le regardant et je lui montrais Sane du doigt.

- Oh je vois. Comptez sur moi boss. Quelle information cherchez-vous ?

Il m'appelait boss alors que celui qui ressemblait plus à un boss, hé bien, c'était lui. Comparé à Sane, il avait un peu moins de muscles. Et moi, comparé à eux, bah j'avais rien. Mais ce n'est pas grave, après tout ce n'est pas le physique qui compte mais c'est ce qu'il y a dans la tête.

- Pourquoi tu les évites ?

- Tu vois le mec qui se croit irrésistible ? Hé bien je ne l'aime pas.

Il rigolait en m'entendant et je le regardais sans comprendre.

- Pourquoi tu rigoles ?

- Je ne sais pas d'où tu sors ça. Il agit normalement, il n'a pas l'air bien méchant.

- Il m'a volé un paquet de nouilles.

- Oh mon Dieu. Sacrilège. Wow. Brûlez-moi ce chenapan.

Alors que je m'apprêtais à rétorquer quelque chose, notre supérieur venait devant nous. Il n'avait pas l'air très heureux.

- Il y a des clients qui attendent.

Mon collègue se levait et partait avec la carte en direction de la table de Sane en me faisant un clin d'œil. Mon sauveur.

- Il faut que tu serves ce plateau à la table 3.

Je souriais légèrement et prenais le plateau. J'essayais de me faire le plus discret possible et je me mettais de dos. Heureusement qu mon collègue réussissait à me cacher. Je servais les boissons et les quelques gâteaux. Lorsque je me retournais, je me retrouvais nez à nez avec Sane.

Bon, on peut dire que le plan avait foiré.

- Soren ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je bosse, ça ne se voit pas ?

- Toujours agréable à ce que je vois.

Je voyais mon manager me fusillait du regard. Apparemment, lui aussi avait pu voir à quel point j'étais chaleureux. Je faisais alors un faux sourire à Sane.

- Avez-vous besoin de quoi que ce soit monsieur ?

- Oui. Je trouve le service très indésirable... Et ne parlons pas de la sympathie des serveurs... Surtout un en particulier.

Connard.

- Je vous prie de bien vouloir nous excuser. Nous allons faire en sorte de nous rattraper afin de vous offrir une bonne expérience.

Tant qu'on y est tu veux une gâterie aux toilettes ? Pff.

Je me retournais et je soupirais en retournant vers le comptoir. Dès que j'arrivais mon manager commençait à me sermonner. Je baissais légèrement les yeux sachant pertinemment que cela ne servirait à rien que je rétorque, sauf si je désirais perdre mon boulot. Je ne pouvais pas me permettre de perdre ce boulot, j'en avais besoin afin de payer mon loyer. Il me faisait signe de retourner au boulot. Je continuais alors de préparer les autres commandes. Mon collègue venait vers moi et tapotait mon dos.

- N'y prête pas attention. Tu sais ce que tu vaux.

Sane venait près du comptoir. Autant vous dire que je n'avais absolument pas envie de le voir. Après tout, c'était en partie de sa faute si je m'étais fait gueuler dessus. Comme si que, ce boulot n'était déjà pas assez difficile comme ça.

- Soren-

- Non.

- Soren je voulais juste te dire que-

- Non Sane. Je ne suis pas comme toi. Je ne peux pas faire le con tout le temps. J'ai besoin de bosser et tu ne le sais peut-être pas mais ta petite blague aurait pu me coûter ma place.

- Je sais et c'est pour cette raison que je viens te dire que je suis désolé. À croire que je ne suis pas le seul con, ton manager à l'air d'être aussi con que moi.

Il se retournait en me faisant le même sourire charmeur qu'il faisait d'habitude. Je soupirais alors que mon collègue me regardait d'un air interrogateur.

- Tu penses qu'on peut dire qu'un con qui admet qu'il est con ne peut plus être considéré comme con ? Car s'il s'en est rendu compte ça veut dire qu'il a une once d'intelligence, non ?

- Tu en as encore des questions comme ça ?

- Tu me connais Soren, j'en ai plein...

Son téléphone sonnait et il s'empressait de décrocher. Il allait rapidement voir le manager et revenait près de moi. Il enlever son tablier et je le regardais faire sans comprendre.

- Il y a un problème ?

- Je suis vraiment désolé, j'ai un problème je dois y aller. Tu vas devoir gérer le service du soir tout seul...

- Ne t'inquiète pas ! Vas-y et fais attention. J'espère que ce n'est pas trop grave.

Il me faisait bye-bye de la main avant de quitter rapidement le café. Je commençais alors à accélérer la cadence afin d'éviter de prendre du retard. Une fois la commande de la table de Sane prête, je prenais le plateau et allais les servir. Ses petits camarades me dévisageaient mais je décidais de ne pas y prêter attention. Sane quant à lui me souriait.

- Wow ! Le service est très rapide dis donc ! Et le serveur est très accueillant !

Je le fusillais du regard et il me regardait fier de lui. Il pensait réellement qu'il venait de m'aider là ? Mon manager soupirait et j'avais comme une envie de faire de même. Bon, je n'allais pas être méchant alors qu'il venait de faire des efforts, enfin, si c'était ce qu'on pouvait appeler effort. Je me contentais alors de l'ignorer et je retournais à mon poste. Je le regardais du coin de l'œil afin de vérifier qu'il ne faisait pas de bêtises. Je n'avais pas envie de me retrouver de nouveau dans le pétrin à cause de lui.

Au final, la soirée se déroulait sans d'autres ennuies. Ils partaient lorsqu'ils avaient fini de consommer leur boisson et gâteau. Quant à moi, ce n'était que quelques heures plus tard, à 2 heures que je terminais. Bien évidemment, il faisait nuit, logique me direz-vous. Je soupirais en mettant ma capuche et allais à l'arrêt de bus. J'avais mis mes écouteurs et j'attendais patiemment. J'entendais l'alarme d'une voiture, je levais alors les yeux de mon téléphone et je voyais un petit groupe en train de s'acharner sur cette pauvre voiture. Enfin... Pauvre voiture, c'était tout de même une belle voiture qui devait coûter une petite fortune... Le seul qui ne s'acharnait pas sur cette voiture était celui qui regardait ses fidèles toutous faire, et bien sûr, ce n'était autre que Sane. Lorsqu'il me voyait il me faisait coucou de la main avec le même air innocent que d'habitude. Il était là, tranquillement adossé à sa moto, attendant qu'ils aient fini.

Je l'ignorais et après une vingtaine de minutes, j'étais finalement chez moi.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant