Chapitre 37

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- Sane ?

- Les marques sur son poignet, elle a essayé de rejoindre son fils. Heureusement que son mari s'en est rendu compte, il a pu appeler les urgences à temps.

Je me taisais immédiatement.

- Si Jules s'était mis à conduire, c'était parce que je le faisais. Je lui ai offert sa moto.

- Je sais ce que tu penses, et c'est non. Tu n'es pas responsable de sa mort Sane. C'était un accident. Et le but d'un accident, c'est que ce n'est de la faute de personne.

Il ne disait rien et fermait ses yeux pendant quelques instants. Je prenais sa main dans la mienne et y déposais un baiser sur le dos de celle-ci. Il ouvrait les yeux et souriait doucement tout en me regardant. Il posait sa main sur ma joue. Nous n'avions pas besoin de parler pour nous comprendre, et j'adorais le fait que nous avions ce lien qui nous unissait. Il se remettait à conduire, cette fois-ci beaucoup moins dangereusement que tout à l'heure.

- Vous vous étiez rencontré comment ?

- Fin collège. Nous avions commencé à sortir ensemble au début du lycée. Il avait 15 ans et j'en avais 16 lorsque nous nous sommes rencontrés. Puis, lorsqu'il a eu 16 ans et que j'en ai eu 17, j'ai décidé de lui demander s'il voulait sortir avec moi. Après tout, c'était la suite logique à notre relation. Cela faisait 3 ans que nous sortions ensemble, puis... Tu connais la suite.

- Et pourquoi avoir changé de ville ?

- Car je ne pouvais pas rester là-bas. En-tout-cas pas sans lui. Chaque endroit de la ville me rappelait les moments que nous avions passés ensemble. Et de toute façon je n'avais aucune attache là-bas.

- Ce n'est pas par rapport aux rumeurs..?

- Si tu savais à quel point je m'en foutais. Les gens sont stupides, ce n'est pas nouveau et ça ne risque pas de changer. Certains ont osé dire que c'était moi qui avais saboté ses freins, d'autres disent que je suis celui qui a provoqué l'accident, j'ai même eu droit à une rumeur qui disait que j'avais saboté les freins et surtout, que je lui avais dit que j'avais envie de faire une course.

Je sentais sa main se resserrer autour de ma cuisse. Cela le touchait plus qu'il ne voulait le montrer. Je posais ma main sur la sienne et entremêlais nos doigts.

- Ce ne sont que des idiots. Mais pourquoi ne pas m'avoir dit tout ça plutôt ?

- J'avais peur de te perdre. Je sais ce que tu penses Soren. Je peux lire en toi si facilement, tu te dis que jamais je ne pourrais t'aimer comme je l'aie aimé lui. Et tu as raison. Mais pas pour la raison à laquelle tu penses. Je ne t'aime pas de la même façon que je l'ai aimé lui, c'est certain. Mais je t'aime. Les choses se sont faites différemment entre nous, et je ne le regrette pas. Bien au contraire. Tu es la personne la plus importante à mes yeux. Je ne veux pas que tu le remplaces, car je ne cherche pas un second Jules. Même si je l'ai aimé, je ne veux pas d'une même relation. Notre relation à nous est si... Particulière, intense. Ou du moins c'est de cette façon dont je la vis. Et j'espère que toi aussi tu penses comme moi. J'espère que tu m'aimes autant que je t'aime. Nous nous comprenons sans avoir besoin de parler. Il suffit d'un regard pour que nous nous comprenons.

Je ne pouvais m'empêcher de me sentir rassuré à l'entente de ses paroles. Après tout, il venait de mettre des mots sur chacune de mes craintes.

- J'avais peur que si tu l'apprenais, tu décides de me quitter. Que tu crois à ces stupides rumeurs, mais j'ai rapidement su que tu n'étais pas comme les autres. Tu es mon p'tit serpent.

- Pourquoi m'appelles-tu en permanence petit serpent... Tu pourrais au moins enlever le mot petit.

- Car tu es sensuel, intuitif, et tu peux faire ce que tu veux de moi. Je ne pourrais jamais te dire non.

Je rougissais légèrement en l'écoutant parler. Il me regardait quelques secondes avant de me faire un clin d'œil.

- Par contre... Ton cher Théo aurait dû fermer ce qui lui sert de gueule.

- Il... Il ne pensait pas à mal.

- Ne me dis pas que tu le défends ?

- Non ! Bien sûr que non ! Rien ne pourrait justifier le comportement qu'il a pu avoir avec moi. Mais... Je lui parlerais d'accord ? Je lui dirais qu'il n'y aura jamais rien de plus entre lui et moi que de l'amitié.

- C'est pourtant pas ce qu'il semblait penser quand il avait ses lèvres collées contre les tiennes.

- Ne me dis pas que tu es jaloux tout de même ?

Il ne me répondait pas alors que sa conduite recommençait à devenir quelque peu douteuse. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en l'imaginant jaloux.

- Arrête de sourire comme ça. On dirait un imbécile.

Comment briser mes rêves en quelques secondes me direz-vous.

En voyant que nous partions chez lui, je le regardais d'un air interrogateur.

- Tu ne me déposes pas chez moi ?

- Pour ?

- Bonne question. Peut-être que tu ne m'as pas demandé ce que j'en pensais ? Peut-être que j'aimerais prendre une douche avant de mettre des vêtements propres, non ?

- Vu la tonne de vêtements que tu as laissée chez moi, je pense que ce n'est pas ce qu'il manque.

Bon, peut-être que j'avais fini par laisser quelques-uns de mes vêtements chez lui. Peut-être que j'avais aussi ma brosse à dents à côté de la sienne, peut-être que... Bon, d'accord, j'avais presque emménagé chez lui. Et à en juger par son sourire, il en était fier.

Nous partions donc chez lui. Depuis le temps et surtout, vu le nombre de fois que j'étais venu ici, on va dire que je connaissais le chemin par cœur. Il ouvrait la porte et me laissait rentrer en premier. Alors que j'avais à peine eu le temps de poser mon sac sur le meuble, il me plaquait contre un mur alors que ses lèvres elles se plaquaient contre les miennes.

Sous l'effet de la surprise, je ne réagissais pas immédiatement, mais il ne me fallait que quelques secondes pour que je lui rende son baiser. Un baiser qui était un peu plus demandeur que d'habitude. Il posait ses mains sur mes fesses afin de me porter. Je passais ma main dans ses cheveux alors que nos langues continuées de se lier.

Il me posait sur l'îlot alors que je passais mes jambes autour de sa taille afin de l'empêcher de s'éloigner de moi. Nos lèvres finissaient par se détacher, ses mains qui avaient réussi à se faufiler sous mon tee-shirt afin d'y trouver refuge semblaient elles-aussi satisfaites. Ses doigts frôlaient mes hanches à plusieurs reprises, ce qui me faisait frissonner. Je le regardais alors, il semblait bien plus investi qu'il n'avait pu l'être. Je me décidais finalement à lui poser cette question qui commençait à me trotter en tête.

- Dis-moi, dis-moi... Qu'est-ce qu'il te prend ?

Il me regardait alors qu'il commençait à enlever mon tee-shirt. Je gémissais légèrement lorsque ses doigts se mirent à pincer l'un de mes tétons.

- Il me prend que j'ai juste envie de faire oublier à ton corps le contact de quelqu'un d'autre.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant