Chapitre 61

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Sane était un personnage très atypique. Il n'avait pas peur de perdre sa place, et dans un sens, je le jalousais. Après tout, j'aurais aimé avoir son courage, j'aurais aimé pouvoir agir comme lui sans avoir peur des représailles. Et son père m'avait l'air de quelqu'un d'assez gentil, peut être trop. Après tout, qu'est-ce que Sane pouvait bien risquer, à part une petite tape sur les doigts ? Je ne savais pas pourquoi son père était aussi laxiste avec lui, TOTALEMENT FAUX. Bien sûr que si je savais, il s'en voulait encore par rapport à son ex-femme. La mère de Sane, j'aurais aimé la rencontrer. Elle m'avait l'air de quelqu'un d'incroyable.

Mais de qui Sane avait bien pu hériter son caractère de... Sane ?

Quoi qu'il était en train de se passer, cela ne promettait rien de bon. Mais bordel, qu'est-ce que je foutais là ? Bon je n'allais tout de même pas l'abandonner après tout, mais j'étais presque sûr que logiquement je n'avais pas le droit d'être là. Cependant, si le directeur ne m'avait pas encore mis dehors, il devait bien y avoir une raison. Il n'aurait tout de même pas peur de Sane, si ? Quelqu'un rentrait dans le bureau après une dizaine de minutes. Sane ne détournait même pas le regard, le jeu auquel il jouait était sans doute plus intéressant que son père qui rentrait dans le bureau avec un visage sévère ?

Très certainement.

Je ne disais rien, et même si je savais que je ne craignais rien, je ne pouvais m'empêcher de me tendre instantanément sur place. Relax Soren. Relax.

Le père de Sane, lui, n'avait pas du tout l'air heureux d'être ici.

- Sane, j'étais en pleine réunion.

- Je lui ai pourtant dit de ne pas vous appeler. Après tout, vous êtes en permanence occupé, très cher père.

Le directeur me regardait et je tentais alors de sourire. Qui sait ? Peut-être que cela pourrait avoir un effet positif, non ?

- Monsieur, si vous voulez bien retourner dans votre amphi-

Le père de Sane ne lui laissait pas le temps de finir sa phrase qu'il avait déjà commencé à parler.

- Soren peut rester ici. C'est le seul capable de raisonner mon fils.

Aller, bim, dans les dents. Comment ça il voulait me faire partir alors que j'avais tenté de l'amadouer avec un sourire ? Son père venait me saluer et je le saluais en retour. Sane regardait le directeur d'un air amusé.

- Bien. Pourquoi je suis ici ?

Avant que le directeur ne prenne la parole, Sane commençait déjà à parler. Il faisait cela tout en regardant de haut en bas le directeur.

- J'ai eu l'honneur d'être accusé de meurtrier.

Eric le regardait avec surprise. L'énervement ne quittait pas son regard, cependant, cette fois-ci, c'était le directeur qui en avait droit.

- Vous pouvez m'expliquer pourquoi mon unique fils est accusé de meurtre ? S'il l'était vraiment ce serait en prison qu'il serait, et non pas ici.

Bon, en réalité il ne savait pas que Sane avait réellement tué quelqu'un, même 3 personnes. Cependant, une chose était sûre, il n'avait pas tué Jules. Après tout, il l'aimait tellement. Et je savais à quel point être aimé par Sane pouvait être un honneur. Il était le genre de personne à remuer ciel et terre pour protéger celui qu'il aimait. Et j'étais cette personne désormais. J'étais l'être aimé.

En voyant que le directeur ne répondait pas, Eric soupirait. Je regardais alors son père, attendant la suite des événements. Il ne me manquait plus qu'un paquet de pop-corn et c'était parti pour faire la fête ! Enfin, un peu de sérieux voyons. Sane lui ne réagissait pas. C'était comme s'il s'en foutait. À croire que son jeu était réellement intéressant. Enfin, même s'il devait l'être, il ne pouvait pas faire comme si que ce qui était en train de se passer était normal.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant