Chapitre 64

1K 84 9
                                    

Je me réveillais, une légère douleur se faisant sentir au niveau du bas de mes reins. Lui, était paisiblement endormi, une nouvelle fois sans défense. Il avait l'air si épanoui, après m'avoir littéralement enlevé toutes mes forces. Je le regardais dormir, souriant légèrement. J'embrassais alors ses joues, aucune réaction. Je décidais de continuer d'embrasser son visage, mais là encore, aucune réaction.

Non mais.

Qui était-il pour m'ignorer ?

Je grognais légèrement, avant de pincer son nez, l'empêchant ainsi de respirer. Je couvrais aussi sa bouche, et après seulement quelques secondes, il se réveillait enfin !

Bien évidemment, je lâchais son nez et m'allongeais, prenant un air aussi naturel que possible. Il ne semblait pas heureux, mais alors là, pas du tout.

- Un problème ?

- Tu as essayé de me tuer.

- Moi ? Jamais voyons.

En voyant son regard, je savais qu'il ne me restait plus longtemps à vivre. Mais je ne pouvais pas fuir au risque de paraître ridicule.

Nous étions rapidement interrompus par l'interphone qui se mettait à sonner. Je le regardais, alors que lui aussi me regardait.

- Tu sais que ce n'est que partie remise non, p'tit serpent ?

Je hochais vivement la tête alors qu'il se levait. Je le suivais, et contrairement à lui, je prenais la peine de mettre un tee-shirt. Lui semblait n'en avoir rien à faire. Comme à son habitude à vrai dire.

Il répondait alors à l'interphone, c'était l'accueil. L'homme lui annonçait que deux policiers demandaient à monter. Qu'ils seraient là d'ici quelques minutes. Je le regardais, reculant de quelques pas. Qu'est-ce que la police foutait ici ? Est-ce que c'était par rapport aux hommes que Sane avait tués..? Sane ne semblait pas surpris, il raccrochait ensuite, et venait près de moi.

- Soren, tu n'as pas à t'inquiéter. Ce n'est rien d'accord ? Reste naturel et tout ira bien d'accord ? Je ne laisserais rien t'arriver.

Même si ses mots étaient censés me rassurer, je ne parvenais pas à garder mon calme. Après tout, comment ne pas paniquer ? Je voulais dire que, ce n'était pas comme-ci je risquais d'aller en prison.

Il ouvrait donc la porte, alors que je restais derrière-lui. Je croisais mes doigts, espérant de tout cœur que tout allait bien se passer. Sane, lui, était parfaitement naturel. Ne laissant rien paraître, contrairement à moi.

- Bonjour monsieur Costa.

- Bonjour messieurs. Que désirez-vous ?

- Votre père est-il là ? Nous désirions lui parler à propos d'une affaire concernant son entreprise.

Sane s'excusait de l'absence de son père avant de refermer la porte, et c'est à ce moment, en voyant la porte se fermer, que je ne pouvais m'empêcher de sentir cette boule de stress s'échapper de mon corps. Sans même le remarquer, je m'asseyais sur une chaise, mes jambes ne cessant de trembler. Il venait rapidement près de moi, et s'agenouillait. Il posait ses mains sur mes cuisses alors qu'il les caressait tendrement.

- Soren, ce n'est rien. Regarde, ce n'était même pas pour ça, il faut que tu te calmes.

Il me portait avant de partir dans sa chambre. Je ne pouvais m'empêcher de le serrer contre moi, aussi fortement que je le pouvais. Il s'allongeait sur son lit, me mettant sur lui. Je ne l'avais pas lâché, et je n'osais pas le faire. Après tout, être dans ses bras était pour moi réconfortant.

Sentir ses doigts dans mes cheveux me rassurait. Et je ne pouvais m'empêcher de fermer mes yeux. Peu à peu, mes muscles se détendaient, alors que je sombrais peu à peu dans un profond sommeil.

Après je ne sais combien de temps, je finissais par me réveiller. Des notes de piano se faisaient entendre, des notes douces, toujours aussi précises. Qui ne cessaient de s'enchaîner dans un rythme bien précis. Je me relevais, étant seul dans ce lit qui me paraissait soudainement bien trop grand. Je partais alors dans le salon, me contentant de suivre le son des notes. Et, je le voyais, assis face au piano, un casque sur les oreilles, alors qu'à certains moments il s'arrêtait avant de jouer à nouveau. Il reprenait les dernières notes, n'étant pas satisfait de lui. C'était la première fois que je le voyais aussi concentré, et je devais bien avouer que cet air sérieux lui donnait un air sexy.

Je venais alors près de lui, marchant sur la pointe des pieds afin de ne faire aucun bruit. Il semblait si concentré qu'il ne remarquait pas que je m'approchais de lui. Je me penchais légèrement, et embrassais sa nuque. Je le sentais frissonner, alors qu'un léger sourire se dessinait sur ses lèvres. Il s'arrêtait, enlevait le casque et se retournait. Il me faisait basculer sur ses genoux, me faisant perdre mon équilibre. Je m'accrochais alors à ses avant-bras, et, en voyant une grimace de douleur se dessiner sur son visage, je comprenais rapidement que quelque chose n'allait pas.

Je relevais alors les manches de sa chemise, tandis que lui tentait de m'en empêcher.

- Sane espèce d'abruti pas fini tu vas te laisser faire non ?

- Non mais tu as vu ta façon de parler ? Autant d'insultes qui sortent de cette magnifique bouche. Tu sais ce qu'elle devrait être en train de faire ? Me suc-

Je parvenais à relever les manches de sa chemise, l'interrompant ainsi.

Mon regard allait de lui à ses avant-bras, plusieurs fois, ne réalisant pas ce qui était en train de se passer.

- Tu es sérieux Sane ? Vraiment ?

Il me regardait, fier de lui. Son avant-bras gauche était désormais tatoué, et pas n'importe quel tatouage. Un serpent qui s'enroulait autour de son bras. Et son poignet, la face cachée comportait le même serpent, en beaucoup moins imposant, de la forme d'un S. Ses lèvres se posaient dans le creux de mon cou alors qu'il me disait :

- C'est le S de Soren celui-là, n'est-il pas aussi magnifique que la personne à qui il est destiné ?

Nous pouvions bien nous l'avouer, le serpent était un peu notre symbole. Initié par lui-même. Et honnêtement, il était fou de faire ça, mais je ne pouvais m'empêcher de l'embrasser, sentir à nouveau ses lèvres contre les miennes, cette sensation si... Particulière que lui seul pouvait me procurer.

Il posait ses mains sur mes hanches, alors que mon corps réagissait immédiatement à ce contact. Je me collais à lui, autant que je le pouvais. Après tout, comment faire autrement ? Nous étions comme des aimants, et je savais que quoi qu'il puisse arriver, je ne pouvais m'empêcher d'être attiré par lui, autant que lui l'était par moi.

Il me portait et me posait sur l'îlot, alors que mes jambes emprisonnaient son corps. Nos lèvres ne se quittaient l'espace que de quelques secondes, et pendant ces quelques secondes, il me regardait, souriait, me murmurait plusieurs " je t'aime " et posait à nouveau ses lèvres contre les miennes. Ses mains, elles, s'occupaient de m'enlever cette chemise, alors que les miennes s'accrocher à la sienne. Peu importe le nombre de fois, à chaque nouveau baiser je ne pouvais m'empêcher de me demander si je n'étais pas en train de rêver.

Son téléphone sonnait, il l'ignorait. Quant à moi, j'avais à peine ouvert les yeux, tentant tant bien que mal de revenir à la réalité. Mais ses lèvres et ses mains sur mon corps eurent raison du peu de volonté que j'avais en moi.

Son téléphone sonnait à nouveau, puis une nouvelle fois. Ma main était posée sur son crâne, alors qu'il était en train de faire ce qu'il savait faire à la perfection, il recevait un message. Il décidait alors d'interrompre notre moment. En ne sentant plus toutes ces sensations, j'ouvrais mes yeux le cherchant. Je me redressais légèrement, prenant appui sur mes coudes.

Il était là, à quelques mètres de moi, en train de lire la notification reçue. Sa mâchoire tout comme son poing se crispaient tous deux. Je ne le connaissais que trop bien, je savais que quelque chose était en train de se passer.

Il ne me laissait pas le temps de faire quoi que ce soit qu'il était déjà de retour, me faisant à nouveau perdre la tête.

Et puis merde cette conversation pouvait bien attendre un peu.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant