(Chapitre du point de vue de Sane)
Lorsque je sentais son souffle carotidien, je respirais de nouveau. J'en pleurais même. Il était en vie. Son cœur battait. Son torse se levait dans un rythme régulier, montrant ainsi que la vie n'avait pas quitté son corps. Je le regardais et embrassais son front, je le serrais contre moi, me calmant petit à petit.
Plus je me calmais, plus je réalisais que mon épaule me faisait mal, elle me faisait un mal de chien même. Plus je me calmais et plus mes idées revenaient claires.
Je réalisais alors que je venais de tuer trois hommes. Que je l'avais fait de sang-froid. Sans hésitation. Jamais je ne m'aurais pensé capable de cela, et pourtant, je l'avais fait.
Il fallait que je quitte rapidement cet endroit. Il n'y avait certes que des immeubles abandonnés par ici, mais... Les coups de feu avaient dû être entendus par des voisins. Ou même des squatteurs. Et peut-être qu'ils n'allaient pas tarder à débarquer ici. Après tout, je venais de déclarer la guerre à ce gang à la con. Mais je comptais bien tous les tuer. Tous ceux qui tenteraient de me prendre Soren. Tous ceux qui essaieraient de lui faire du mal.
Tous ceux qui tenteraient de me l'arracher.
Je me levais alors, et portais Soren. Je grimaçais malgré moi de douleur. Cependant, je ne comptais pas le lâcher. Je le serrais contre moi, alors que je marchais avec difficulté. En passant près du troisième homme, je remarquais que la balle s'était plantée en plein dans sa tête. Bordel... Cela attirera l'attention de la police. Quoi qu'avec la réputation de ce quartier ils ne chercheront pas à creuser et mettront ça sur un trafic qui a mal tourné, comme ils le font habituellement.
Je n'aurais donc plus qu'à me soucier de mon prochain repas.
Je parvenais à venir jusqu'à ma moto. Je m'installais, en le mettant devant moi. Son corps était maintenu par mes bras. J'avais bien sûr rangé mon arme. Déjà que le sang qui coulait de mes vêtements était visible, si en plus je m'amusais à rouler avec un pistolet, cela reviendrait à admettre que j'étais celui qui les avais tué.
Aller chez moi reviendrait à passer par la ville, et vu mon état je me ferais rapidement interpellé. Prendre un hôtel aussi. Il ne me restait donc plus qu'une seule solution, allez chez Soren. J'avais déjà le double de ses clés, et puis je ne me sentais pas capable de conduire sur une grande distance.
Avant de commencer à conduire, je prenais un chiffon qui traînait dans mon coffre et comprimais la plaie. Je ne voulais pas qu'on puisse suivre les traces de sang. Quant aux traces de pas dans la boue, elles s'arrêtaient rapidement. Et ma moto n'était pas allée dans la boue elle. Je vérifiais que personne n'était aux alentours, et que personne ne nous avais vu. Je m'empressais ensuite de conduire rapidement jusque chez Soren. Il fallait que je cache ma moto.
Si ces 3 hommes faisaient bel et bien partis de ce gang, le reste des membres pourraient me relier aux meurtres s'il voyait ma moto. Ils m'avaient déjà vu traîner dans ce cartier à la con, alors autant être discret.
Le local du concierge... C'était la seule solution. Mais d'abord, il fallait que je dépose Soren dans son lit. Et il fallait que je prenne un autre morceau de tissu. Celui-ci commençait à laisser quelques gouttes de sang couler. Je portais alors Soren et je montais peu à peu les escaliers. À chaque pas, je sentais mon épaule me faire de plus en plus mal, cependant, j'en avais déjà trop fait pour abandonner. Je ne pouvais pas m'arrêter.
Pas maintenant.
Il fallait que je le mette en sécurité.
Car si je m'arrêtais, ce serait la fin.
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DAG (bxb)
Romance" L'amour n'est-il pas encore plus exaltant lorsqu'il est mélangé au danger ? " Lui disait-il de son regard toujours aussi pétillant qu'au premier jour. Danger, Amour et Gang rythmeront désormais son quotidien. Soren fait la rencontre de Sane, une...