Chapitre 17

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Nous avions fini notre journée de cours, et le week-end allait commencer. Alors que je rangeais tranquillement mes affaires dans mon sac, Sane, qui était " allongé ", enfin, il avait sa tête posée sur son bras et me regardait avec le même air d'abruti que tous les jours, avant de me parler.

- Soren. Tu veux venir en boîte ?

- Et pourquoi je ferai ça ?

- Pour t'amuser. C'est le week-end je te rappelle.

- Justement. Autant en profiter pour bosser.

- C'est vrai qu'on a des notes horribles... Vraiment horribles même.

- Si le sarcasme devait être une personne, hé bien mon cher ce serait toi.

- C'est le plus beau compliment qu'on ne m'ait jamais fait. Merci beaucoup.

- Pour revenir à ta proposition, je refuse.

- Des personnes de la classe se retrouvent afin de pouvoir bien commencer le week-end. On te propose de venir et toi tu dis non.

- Exactement.

- Laisse tomber, de toute façon je savais que tu allais refuser. Tu es tellement... Coincé que tu ne sais pas t'amuser.

Je le regardais alors qu'un rictus s'échappait de mes lèvres. Il venait de me traiter de coincé n'est-ce pas ? Que je ne savais pas profiter de la vie ? Et que je ne savais pas m'amuser ? Hé bien c'est ce qu'il allait voir.

- C'est ce soir à quelle heure ? Et quelle boîte ?

Je le voyais sourire alors qu'il se relevait. Cela semblait désormais attirer toute son attention.

- On se trouve à 21h, devant la nouvelle boîte qui vient d'ouvrir. Hyro si je ne me trompe pas. Tu veux que je vienne te chercher ?

- Ne t'inquiète pas. Je me débrouillerai pour y aller.

Je quittais l'amphi et je partais à l'arrêt de bus. Je voyais, comme à mon habitude, Sane partir avec sa moto. Putain... Ce qu'il pouvait être beau. Enfin, non pas que j'éprouve une attirance envers les hommes, et lui non plus ne devait certainement pas ressentir cette attirance envers les hommes d'ailleurs. Comment je pouvais en être aussi sûr ? Hé bien tout simplement car une fois je l'ai vu en train de rouler une pelle à une étudiante. Léa. Elle avait plus l'air de lui aspirer son âme que de l'embrasser. Mais bon, cela ne semblait pas gêner Sane puisque lorsqu'il avait ouvert les yeux et qu'il avait remarqué que j'étais en train de le regarder, hé bien, monsieur avait posé ses mains sur les hanches de cette chère Léa afin de la rapprocher de lui. Et si ce n'était pas un lieu public je suis sûr que cela aurait dérapé encore plus que cela n'avait déjà dérapé entre lui et elle.

Car se frotter comme ça... Bref.

Je me préparais assez rapidement, après tout, l'avantage à être un homme c'était qu'il n'y avait pas tous ces... Trucs à faire. Se maquiller, coiffer et je ne sais pas quoi encore. Il me suffisait de passer ma main dans mes cheveux et j'étais coiffé. J'enfilais un pantalon noir et une chemise de la même couleur. En me regardant dans le miroir, je remarquais que cela faisait un peu trop enterrement, alors je prenais une chemise blanche. Voilà qui était un peu mieux si vous voulez mon avis.

J'arrivais devant la boîte et je pouvais remarquer quelques têtes familières. Des têtes de personnes qui étaient dans ma classe et que je n'avais pas forcément envie de voir le week-end. Je pouvais facilement deviner où était Sane. Là où un groupe de personnes s'était rassemblé autour de lui. Essentiellement des mecs, mais aussi des meufs. Les mecs étaient en train de mater sa moto alors que les filles, elles, mataient autre chose si vous voyez ce que je veux dire.

Bon, certes Sane avait l'air plutôt bien taillé, des muscles bien dessinés... Dessinés ? Alors que je sentais que j'allais me souvenir de quelque chose, je croisais le regard de Sane qui me souriait. Un des mecs de la classe lui posait une question.

- Dis tu pourrais un jour me prêter ta moto ? Elle a l'air incroyable à rouler. Je voulais le même modèle mais en plus d'être rare ça coûte une blinde...

- Désolé je ne la prête à personne.

- Je comprends, c'est précieux à tes yeux. Alors laisse-moi monter dessus, à l'arrière pendant que tu conduis.

- Non plus. Cette place est déjà réservée à quelqu'un.

Je ne pouvais m'empêcher de rougir lorsqu'il disait cela. De plus, il avait dit cette phrase en me regardant droit dans les yeux. Tout le monde semblait ne pas avoir remarqué cela, sauf Léa qui comme à son habitude était collée à Sane et faisait attention à chacun de ses moindres faits et gestes. Pire qu'une sangsue cette meuf.

Nous ne tardions pas à rentrer dans la boîte, Sane partait en direction du bar, et à ses trousses, son fidèle toutou, Léa.

Je décidais de rester à l'écart et de les observer. Cependant, la curiosité étant bien plus forte que moi, sans que je ne le décide, mes pieds s'avançaient en leur direction. Cela n'était vraiment pas intentionnel, bien au contraire. Heureusement, la foule me permettait d'être discret. Je parvenais à me mettre suffisamment proche d'eux afin de pouvoir les écouter.

- Sane tu n'es pas sérieux tout de même. Tu ne le sais peut-être pas mais il y a des rumeurs sur toi.

Sane semblait ne pas du tout se préoccupait de ce que Léa était en train de dire. Et je ne pouvais que le comprendre. Elle avait l'air d'être d'un ennui. Cependant, en général, lorsqu'il y a des rumeurs à notre sujet, cela nous intéresse. Mais Sane lui semblait s'en foutre royalement de ces rumeurs.

- Sane s'il te plaît écoute moi.

- Et t'écouter en train de dire quoi ?

- Hé bien que certains disent que tu es gay.

- Et ?

- Comment ça et ? Sane.

- Je m'en fous de ces rumeurs, si tu penses que c'est grâce aux regards des gens que je vis, tu te trompes.

- Tu t'occupes de Soren comme-ci que... Qu'il était ton copain. C'est le seul à être monté sur ta moto. Sane tu ne peux tout de même pas laisser les gens dirent ce genre de rumeur sur toi.

- Et pourquoi ?

- Car tu n'es pas gay !

- Et si je l'étais où est le problème ?

Elle regardait Sane sous le choc et je les écoutais. Moi qui pourtant pensais que nous vivions dans une société où les esprits étaient ouverts, et bien non.

- Voyons tu ne l'es pas. Tu m'as embrassé.

- Pour ne pas te mentir, je prends ce qui vient.

- Comment ça ?

- Tu voulais que je t'embrasse, j'avais envie d'embrasser quelqu'un alors j'en ai profité. Voilà tout. Et puis, un trou est un trou non ?

Elle restait sous le choc alors que Sane prenait son verre.

- Tu n'es vraiment qu'un salop.

- Merci beaucoup.

Il repartait en direction des autres sans se préoccuper d'elle. Je réfléchissais pendant quelques secondes à ce qu'elle venait de dire. Des rumeurs avaient déjà commencé, moi je m'en foutais. Pour moi ce n'était pas mes amis, mais juste des connaissances de la fac. Cependant, est-ce que Sane pensait réellement ça ? Est-ce que lui aussi s'en foutait réellement ? Il aimait réellement les hommes ? Et moi alors ? Qu'est-ce que je pouvais bien ressentir pour lui ? Je n'étais plus puceau, j'avais déjà couché avec une fille. Mais je ne m'étais jamais posé LA question. Est-ce qu'un homme pouvait me plaire ?

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant