Chapitre 35

1.4K 119 37
                                    

Qu'est-ce que Sane foutait ici ? Je le regardais alors que je regardais la femme qui se tenait près de la voiture. Sane passait devant moi, m'ignorant presque. Il se dirigeait dans la direction de Théo, et avant que je n'eus le temps de faire quoi que ce soit, Théo se prenait une droite.

- Non mais de quel droit tu le touches ?!

Sane disait cela d'un air enragé. Je venais rapidement près de lui, et en le voyant prêt à en mettre une autre, je prenais sa main dans la mienne. Il me regardait, son regard me transperçant à nouveau, comme il savait si bien le faire. Mon cœur loupait presque un battement.

- On rentre Soren.

Il attrapait mon poignet en m'emmenant devant sa voiture, là où se tenait encore cette femme. En la regardant, je me défaisais de l'emprise de Sane, qui me regardait sans comprendre.

- Je suis assez grand pour me démerder seul.

- Qu'est-ce que tu me fais là ? Une scène de jalousie ? Sérieusement ?

Il me regardait, presque amusé. Cependant, je n'étais pas d'humeur à jouer. Théo revenait près de nous alors que je tentais de l'en dissuader du regard. Mais lui ne semblait pas comprendre ce que j'essayais de faire, puisqu'il posait sa main sur le poignet de Sane.

Oh le fou... Il ne tenait pas à sa vie ?

Sane souriait tout en le regardant, avant de parler.

- J'avais justement besoin de me défouler.

- Soren, il ne fait qu'être violent. J'admets que j'aurais dû te demander ta permission avant de t'embrasser, mais lui n'avait pas à te traiter comme un chien.

- Théo. Ce n'est pas vraiment le moment... On parlera plus tard...

Je venais devant eux, alors que Sane était de nouveau prêt à en découdre.

- Mais non Soren, laisse-le. Une droite ne lui a pas suffi, il a besoin de plus.

Je regardais la femme, tentant de trouver un peu d'aide. Elle était en train de regarder son fil d'actualité, ne semblant pas se soucier de ce qui était en train de se passer. Je comprenais rapidement que j'étais alors seul contre deux têtes de mules.

Je voyais une tête apparaître derrière la voiture, c'était Liam, qui jusque-là étant semble t-il occupé à fouiller ou plutôt chercher quelque chose sur le sol.

- Ah ! Je l'ai trouvé Sa- Oh Soren ! Putain ça fait plaisir de te voir.

Je le regardais d'un air ahuri. Non mais d'où il sortait lui. Et il ne voyait pas ce qui était en train de se passer ? Il tenait fièrement une petite bille entre ses doigts. Après quelques secondes, il semblait ENFIN remarquer que quelque chose n'allait pas.

- Faut vous détendre ! Qu'est-ce que vous avez à faire cette tête ?

Il venait près de la femme, qui l'ignorait royalement.

- Euh... Liam..?

Il me regardait en souriant et venait près de moi. Alors que j'étais distrait, Sane en profitait pour donner un coup de pied à Théo.

- Aïe... Un coup au tibia... En plus venant de Sane. Franchement, je ne sais pas qui tu es, mais je n'aurais pas aimé être à ta place mon vieux !

Liam venait tapoter le dos de Théo qui grimaçait de douleur.

- Je sais pas non plus ce que tu as fait, mais tu as dû bien l'énerver.

Liam venait aux côtés de Sane. Je ne pouvais m'empêcher de le regarder faire, toujours aussi ahuri. Comment pouvait-il rester aussi naturel avec ce qui était en train de se passer ?

- Sane, si j'étais toi je lui donnerais une autre droite.

Il disait cela en lui murmurant à l'oreille. Connaissiez-vous le fou qui murmurait à l'oreille des humains ? Non ? Hé bien le voici !

- Liam ! Ce n'est pas drôle !

Je venais près de Théo et vérifiais qu'il n'avait rien de grave. Sane se mettait alors à fusiller Théo du regard, alors que Liam explosait en fou rire. Il venait d'un autre monde ce n'était pas possible.

- Soren. Je te raccompagne chez toi.

Sane s'approchait de moi, alors que Théo le défiait maintenant du regard.

- Je suis celui qui a emmené Soren ici, alors je serais celui qui le déposera chez lui.

- Pour que tu tentes encore de l'embrasser ? Tu peux rêver. Il a peut-être raison, tu as certainement besoin d'une autre droite. Tes idées ne sont pas encore totalement remises en place.

- Je vais prendre le bus ! Regardez-vous ! On dirait deux gamins.

Les deux me regardaient, et pour une fois étaient d'accord sur leur réponse. Ils disaient donc ce simple mot en même temps, d'un parfait accord :

- Non.

Je soupirais alors que Sane s'approchait de moi. Il m'aidait à me relever, et d'un geste simple, me faisait basculer sur son épaule, tel un sac à patates.

- Hé !

Alors que Théo était de nouveau prêt à intervenir, je lui faisais non de la tête. Il me regardait et ignorait mon message. Pire qu'un âne. Liam venait alors se mettre devant lui.

- Je pense que tu devrais arrêter pour aujourd'hui... Tu risques déjà d'avoir quelques bleus...

- Et le laisser avec ce monstre ?

Il disait cela en fixant Sane qui lui s'en foutait. Il continuait de marcher et m'installait dans la voiture.

- Liam, tu ramènes Lisa chez elle ?

- Yep ! Profitez bien les amoureux !

Je le voyais nous faire bye bye de la main, alors que Théo le fixait sans comprendre. Liam était un personnage très déroutant. " Lisa " nous disait elle aussi au revoir. Je remarquais que Liam avait garé sa moto, mais que la voiture l'a caché. Sane s'installait avant de démarrer la voiture. Il s'empressait de quitter ce parking, en laissant un juron s'échapper de ses lèvres.

Je repensais alors à ce qu'il s'était passé, et me souvenais de ce que Théo avait dit.

Comment ça, Sane avait tué son ex ? Ou du moins, il était responsable de sa mort.

En le voyant conduire de la sorte, je me demandais bien si nous allions rentrer en vie. Mon corps chahutait de droite à gauche, en fonction de la file qu'il empruntait pour doubler un maximum de voiture. Je me sentais même m'enfoncer au fond de mon fauteuil. Je me faisais aussi petit que je pouvais, préférant ne rien dire. Il était déjà bien assez énervé comme ça, alors inutile de tenter de lui expliquer ce qu'il s'était passé.

Il lâchait un nouveau juron avant de s'arrêter sur le côté de l'autoroute. Il allumait les feux de détresse et je le regardais. Il se rapprochait de moi, et pour une fois, mon regard tenté d'éviter le sien. Je coupais même ma respiration, tentant de disparaître de ce monde. Il posait son pouce sur mes lèvres, et je le regardais sans comprendre.

Il se mettait alors à essuyer mes lèvres, tout en continuant de me fixer. Mon cœur se mettait à battre plus rapidement, et je priais pour qu'il ne le remarque pas. Après quelques passages de son pouce sur mes lèvres, il posait les siennes contre les miennes. Je fermais mes yeux, par habitude, mais la phrase de Théo me revenait en mémoire.

Je posais mes mains sur son torse afin de l'éloigner au maximum de moi.

- Sane... Il faut qu'on parle.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant