Je me réveillais et je mettais immédiatement un paquet de chips dans mon sac afin de ne pas oublier mon repas du midi. Je partais ensuite me préparer et m'empressais afin de ne pas louper mon bus. Une autre raison pour laquelle le loyer de cet appartement n'était pas cher, il était un petit peu loin de la ville...
Enfin ! Le bus n'a jamais fait de mal à personne. Et étant donné que je ne savais pas faire de vélo, il fallait à tout prix que je parvienne à être à l'heure. Je n'avais pas le choix. C'était une question de vie ou de mort.
J'arrivais à l'heure à mon arrêt de bus, alors que c'était moi qui étais à l'heure, cette fois-ci c'était le bus qui était en retard. Je soupirais me retenant de dire quoi que ce soit. Je savais que le chauffeur faisait parfois exprès d'arriver en retard. Mais je pense que tout le monde a compris que j'avais autant de courage qu'avait une huître. Alors autant ne pas se fatiguer n'est-ce pas ? Je m'installais à ma place habituelle et après une dizaine de minutes, je descendais du bus.
Merde...
Si ça continuait comme ça, j'allais être en retard.
Je vérifiais que mon sac était correctement fermé et je me mettais à courir. Je me rappelais immédiatement pourquoi je n'aimais pas le sport. Parce qu'on transpirait, on sentait aussi son cœur battre comme s'il allait s'extirper de notre cage thoracique. Mais je ne pouvais pas m'arrêter, ou du moins pas maintenant. Après tout, j'étais bientôt arrivé.
Je vérifiais rapidement la route et traversais au virage. Malheureusement, le bruit que j'entendais ne prévoyait rien de bon. Je me tétanisais sur place en entendant ce bruit assourdissant. L'homme qui conduisait cette moto parvenait à freiner et manquait de tomber de... Ce truc. Il relevait sa tête, je ne parvenais pas à voir s'il était plutôt du genre à être énervé, ou bien qu'il s'en foutait, ou même qu'il était heureux qu'il n'y ait pas eu d'accident, puisqu'il portait un casque. Je le regardais alors qu'il ne disait rien en reprenant sa route.
MERDE ! J'ALLAIS ÊTRE EN RETARD !
Finalement, j'arrivais pile à l'heure. Je prenais ma place habituelle, au milieu de la rangée, laissant une place à côté de la fenêtre. Je n'aimais pas recevoir l'air en pleine tête, pour rester poli. Je sortais mes affaires alors que le prof commençait déjà à faire cours. Un élève rentrait, interrompant le professeur.
Qui pouvait-être l'imbécile qui osait interrompre un cours ?
Putain...
Je tentais de me cacher comme je le pouvais derrière la personne devant moi.
C'était le voleur de nouilles d'hier.
- Ah... Vous devez être le nouvel élève. Prenez place quelque part, nous avons déjà perdu assez de temps comme ça.
Il ne disait rien en souriant. On pouvait cependant voir à sa tête qu'il n'en avait rien à faire de ce que disait le professeur. Je rassemblais mes affaires, tentant désespérément de décaler pour une autre place en le sentant s'approcher de ma place. Cependant il était déjà trop tard puisqu'il posait quelque chose sur le bureau. Si je bougeais maintenant, j'allais avoir l'air de quelqu'un qui s'en veut. Ce qui n'était pas le cas. J'étais juste quelqu'un qui essayait d'éviter les ennuis.
Je tournais légèrement la tête afin de regarder ce qu'il avait posé sur le bureau. Et puis peut-être qu'en me voyant il n'allait pas me reconnaître. Après tout, il avait du vivre d'autres choses que cette minuscule, riquiqui, infime petite altercation, non ?
En voyant que ce qu'il avait posé sur le bureau n'était autre qu'un casque, et non pas un casque de vélo ou je ne sais quoi d'autre, mais bien un casque de moto, je me figeais sur place. Après tout, je reconnaissais ce casque noir mate... Celui d'il y a à peine quelques minutes...
Bon, peut-être qu'il pourrait me reconnaître...
- Cette place est libre ?
- Oui...
Je gardais les yeux rivés sur mon cahier. Il s'installait et je continuais de faire ce que j'allais faire de mieux jusqu'à la fin de l'année, l'ignorer. Après tout, je n'avais pas réellement d'autre choix. Ce n'était pas vraiment le genre de fréquentation à avoir, si vous voyez ce que je veux dire.
Je n'avais jamais eu de soucis, et je ne comptais pas en avoir à cause d'un abruti comme lui.
- Abruti...
- Tu as dit quelque chose ?
- Hein ?
Je le regardais sans comprendre. Oh non... S'il vous plaît, ne me dites pas que j'ai pensé à voix haute.
- Oh rien. Désolé.
Je m'éloignais un peu de lui sans pour autant collé mon autre voisin de table. Il semblait prendre cela pour une invitation puisque monsieur se collait un peu plus à moi.
Il ne semblait pas comprendre ce qu'était l'espace personnel.
Quelqu'un avec un minimum de QI afin de lui expliquer..?
Non..?
Personne..?
Bon, bah d'accord.
Je ne parvenais pas à rester à 100% concentré sur le cours comme à mon habitude. Même si je mettais beaucoup de soin dans ma nouvelle occupation qui était de l'ignorer, je parvenais tout de même à sentir son regard sur moi. Je préférais tout de même l'ignorer et ne pas lui faire de remarque. Imaginez que monsieur le voyou s'énerve et me mette une patate ? Je vous laisse imaginer la scène... Je n'aurai qu'à changer de place. Je comptais bien rester loin de lui autant que possible.
La journée passait rapidement. Il avait tenté quelques fois de me parler, mais je faisais mine de ne pas l'entendre. Voyant que je l'ignorais à chaque fois, il disait tout le temps abruti, et ça, à chaque fois.
Quelques élèves avaient tenté de venir lui parler, et ils avaient même sympathisé, alors pourquoi le voleur de nouilles s'entêtait à essayer de me parler. Je pensais pourtant être clair. Enfin... Heureusement que la journée était finie. Je m'empressais de ranger rapidement mes affaires et je me levais. Alors que je m'apprêtais à passer derrière lui afin de sortir de ma rangée, il reculait sa chaise me bloquant ainsi l'accès.
- Euh... Excuse-moi... J'aimerais bien passer.
Il me regardait d'un air sérieux et ne bougeait pas d'un poil.
Honnêtement, j'avais envie de me rasseoir et de lui dire de prendre tout le temps dont il aurait besoin. Je lui aurais même proposer à manger ou à boire si vous voulez tout savoir. Cependant, il commençait à parler.
- Le nain.
Je le regardais en soupirant. C'était devenu ses mots favoris à priori. Il se levait ensuite et prenait son casque avant de se diriger vers la sortie. J'en faisais de même, bien évidemment, en râlant.
- Nia nia nia. Moi je suis un voyou. Grr je fais peur. Pff. Sale con.
Heureusement, il était suffisamment loin de moi afin de ne pas m'entendre. Ou pas... Puisqu'il se retournait en ma direction. Il me regardait et me faisait un clin d'œil avant de quitter l'établissement.
C'était officiel, j'avais à faire à un psychopathe.
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DAG (bxb)
Romance" L'amour n'est-il pas encore plus exaltant lorsqu'il est mélangé au danger ? " Lui disait-il de son regard toujours aussi pétillant qu'au premier jour. Danger, Amour et Gang rythmeront désormais son quotidien. Soren fait la rencontre de Sane, une...