DAG (bxb)

Chapitre 49

Je me levais rapidement en voyant l'état dans lequel était Sane. Je posais ma main sur sa joue et vérifiais qu'il n'était pas blessé.

- Non mais ! Tout va bien Sane ? Tu n'es pas blessé ?

- Tout va bien ne t'inquiète pas.

Il prenait délicatement ma main dans la sienne avant d'y déposer un baiser sur le dos de celle-ci.

- Comment ne pas m'inquiéter ? Ta chemise est tachée de sang !

- Tout va bien, ce n'est pas le mien.

- Tu es sûr ? Aucune blessure alors ?

- Oui p'tit serpent.

Il souriait alors que je lui donnais une tape à l'arrière de son crâne.

- Oh bah tout va bien alors ! Voyons ce n'est pas ton sang, alors pourquoi s'inquiéter ? Ce n'est pas comme si j'avais essayé de te joindre toute la journée ? Non pas vrai ? Y a pas de quoi s'inquiéter ? Pépère ! Tranquille !

Je lui donnais une nouvelle tape. Il me regardait et tentait d'arrêter ma main, en vain. Je l'ignorais et je croisais mes bras.

- Que ce soit clair, je ne veux pas t'entendre parler de ma mère ? Peut-être étiez vous mariés, mais tu lui as manqué de respect et depuis ce jour, à tes yeux elle était déjà morte. Alors ne parle pas d'elle.

- Enfin Sane... Tu n'as pas entendu toute l'histoire. Je t'en prie mon fils, assieds toi.

Vous vous souvenez de la mauvaise habitude qu'avait Sane lorsqu'il était énervé ? Attraper ce qui était devant lui et le jeter sur la personne qui l'énervait ? Bingo, il avait de nouveau lancé le verre qui s'écrasait contre le mur. Son père soupirait et je regardais Sane.

- Je pense qu'après tous les appels manqués et SMS sans réponse tu vas m'écouter moi non ? Alors assis.

Il me regardait et soupirait en s'asseyant à côté de moi. Je souriais légèrement, fier d'avoir du pouvoir. Enfin, ce qui y ressemblait du moins. Son père me remerciait en me faisant un signe de tête. Je regardais alors ces deux hommes, l'un tentait d'écouter ce que disait son père, alors que l'autre tentait tant bien que mal de se faire écouter par son fils. Une fois que son père eu de nouveau fini de raconter l'histoire, Sane soupirait. Je vérifiais qu'il n'y avait pas d'autres verres à proximité de lui, et je le regardais.

- Et ? Je suis censé te prendre dans mes bras et chialer comme un gosse ? Mais je m'en fous, je m'en fous de ce que tu as pu faire, je m'en fous de ce tu pensais, je m'en fous dans quel état tu étais. C'est clair ? Tu as ignoré ta famille. BORDEL TU CROIS QUE J'AI VOULU AVOIR UNE VIE COMME CELLE-CI ? Tu te souciais dans quel état j'étais ? Je devais gérer seul la maladie de ma mère. Et pourtant, elle n'arrêtait pas de se soucier de toi. Prendre de tes nouvelles, et j'en passe. Sur ce point elle était bien conne. Tu sais pourquoi je ne lui ai rien dit ? Ce n'est pas pour toi, peut-être qu'enfant je te considérais comme mon père, mais dès le moment où ce soi-disant père a abandonné sa femme à l'hôpital et son fils, ce " père " qui bossait sans cesse et qui revenait après avoir bu quelques verres, mais bordel, bien sûr que non, si je n'ai rien dit ce n'est pas pour lui. Je n'ai rien dit car je ne voulais pas que ma mère souffre. Mais tu sais quoi ? J'avais prévu de lui dire. Si elle s'en sortait, si elle parvenait à vaincre son cancer et à se barrer de ce putain d'hôpital, j'allais tout lui dire. Pour pas qu'elle ne perde encore plus de temps avec un homme tel que toi. Elle en avait déjà perdu bien trop.

Il se levait et sortait du restaurant. Tout le monde regardait notre table, comment nous louper ? Nous étions les seuls à faire du bruit. Je me levais aussi et je partais rejoindre Sane. Je ne pouvais pas le laisser dans cet état. Déjà, de un je ne savais pas ce qu'il s'était passé, et de deux, il était énervé. Un rien pouvait le faire exploser. Je partais alors le voir, et je le voyais, adossé à sa moto en train de fumer. Je soupirais en me dirigeant près de lui. Il se contentait de m'ignorer.