Chapitre 22

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Quelques jours passés. Si nous n'étions pas ensemble, il m'envoyait un message afin de s'assurer que j'aille bien. Il me demandait où j'étais et avec qui j'étais, si j'avais besoin de quoi que ce soit. Un vrai stalker me direz-vous. Je ne comprenais pas pourquoi il pouvait être aussi inquiet à mon sujet, après tout, je savais me défendre si besoin. Je lisais son message et souriais en commençant à tapoter sur mon clavier :

" Oui, c'est toujours bon pour moi. On se voit à 15 heures à la fin de mon service. "

Il me répondait par un émoji. J'avais remarqué que depuis que cette fameuse nuit s'était passée, hé bien il avait pris cette habitude. Et cela me rendait heureux, car il ne faisait cela qu'avec moi. J'étais le seul avec qui il répondait par un émoji, pour les autres il se contentait de leur laisser un vu.

Théo s'approchait de moi et lisait par-dessus mon épaule.

- Tu sors avec lui ?

Très bonne question. À vrai dire nous n'en avions pas parlé avec Sane. Logiquement la réponse devrait être oui, mais avec Sane la logique n'existait pas. C'était un être à part, possédant sa propre logique. Un être complexe. Et j'avais peur d'amener le sujet sur la table, après tout, peut-être que je me montais la tête tout seul, et que pour lui, ce n'était qu'une histoire de sexe. De sexe avec une personne qui était importante à ses yeux, je tiens à le préciser. Hé puis, la situation me convenait telle qu'elle était.

- J'ai faim, pas toi ?

- Soren, ne viens-tu pas d'éviter ma question ?

Je rangeais mon téléphone et lui tirais la langue avant de repartir derrière le comptoir. Dans trente minutes j'allais terminer mon service. Lui venait tout juste de commencer le sien. Je me dépêchais alors de débarrasser la table des clients, espérant que cela fasse passer le temps plus rapidement. Mais bien sûr, cela ne fonctionnait pas. J'avais même l'impression que cela avait pour effet de produire l'inverse de l'effet escompté. Alors que je perdais presque espoir, mon manager m'annonçait que mon service était enfin terminé.

Je partais alors dans les vestiaires et je commençais à me changer. Je me regardais rapidement dans le miroir et je passais ma main dans mes cheveux afin de me recoiffer légèrement. Je prenais ensuite mon sac et je quittais le café. Je savais où il était, au coin de la rue, dans la ruelle. Il avait pris l'habitude de m'attendre ici. Non pas car je m'étais fait engueuler par mon manager car Sane m'attendait devant le café et que cela me déconcentrait car j'étais plus occupé à le regarder au lieu prendre les commandes. Quelle idée, bien sûr que non ce n'était pas pour ça.

Je le voyais en train de regarder son téléphone, adossé à sa moto. Il était tout bonnement magnifique. Je sautais à son cou et il souriait en me serrant contre lui. Après quelques secondes, ses lèvres se posaient contre les miennes pour mon plus grand plaisir. Il posait ses mains sur mes hanches et me portait afin de me poser sur sa moto. Je posais mes mains sur sa chemise et j'en profitais afin de le ramener près moi. Nous nous regardions et nous nous embrassions à nouveau. Je croisais mes bras à l'arrière de sa nuque alors qu'il avait posé ses mains sur mes hanches. Il me faisait plusieurs smacks et me mettait un casque. Il mettait le sien et venait ensuite s'installer devant moi.

Comme à mon habitude, je passais mes bras autour de sa taille, en dessous de sa veste. La sensation d'être à moto était toujours aussi incroyable, il n'y avait rien de plus sensationnel. Surtout dans les virages.

Il se garait devant le cinéma. Je retirais mon casque alors qu'il en faisait de même avec le sien. Je passais ma main dans ses cheveux mais il faisait un pas en arrière.

Pour être honnête, ça aussi je l'avais remarqué. Même si nous étions très proches, nous nous embrassions et câlinions, il avait du mal à accepter un simple geste d'affection. Je savais bien qu'il y avait encore une barrière entre nous, mais je ne voulais pas le forcer à m'en parler. Après tout, c'était son passé et non le mien, libre à lui de m'en parler ou non. Mais dans tous les cas, je voulais que s'il le fasse, c'était par envie et non pas par contrainte. Il me souriait et embrassait mon front.

Il faisait ça afin de tenter de se rattraper, lorsqu'il remarquait qu'il m'avait en quelque sorte... Blessé. Non pas physiquement bien sûr, mais émotionnellement. Il chuchotait un " Je suis désolé " à mon oreille et comme toujours je lui disais que ce n'était rien. Il avait déjà pris les billets, et il avait aussi choisi nos sièges. Alors que nous rentrions dans la salle, je regardais nos billets et une chose me surprenait.

Il avait pris un film qui était nul. Mais alors vraiment nul.

Je le regardais alors qu'il me souriait fièrement.

- Sane tes goûts sont à chier.

- Tu ne diras pas ça une fois le film commencé. Tu diras que j'ai très bon goût et que je sais prévoir une sortie à la perfection.

La seconde chose qui me surprenait, c'était qu'il avait choisi des places dans un coin de la pièce, un coin paumé avec une mauvaise vu sur l'écran. Je ne disais rien de plus en m'installant, quant à lui, son sourire n'avait pas quitté ses lèvres. Bien au contraire. Il n'avait fait qu'être accentué.

Alors que le film allait commencer, je regardais un peu la salle et remarquais que nous étions seul, enfin presque seul. Il y avait une dizaine de personnes, un petit groupe d'amis mais installé à l'opposé de la pièce, et à l'avant, contrairement à nous qui étions à l'arrière et dans un coin. C'était un film d'époque qui n'avait pas connu un grand succès, et honnêtement, je ne pouvais que comprendre pourquoi.

Alors que je luttais avec moi-même afin de ne pas m'endormir, je sursautais en sentant une main remonter le long de ma cuisse. Je m'empressais alors d'enlever sa main ce qui le faisait rire. Je ne pouvais m'empêcher de rougir alors que je comprenais petit à petit pourquoi il s'était donné autant de mal à choisir le film le plus merdique, dans une salle qui allait être vide, et dans un coin paumé. Il se penchait vers moi et commençait à chuchoter à mon oreille.

- Tu comprends pourquoi maintenant, n'est-ce pas ?

Je posais mes mains sur mes lèvres afin de retenir un gémissement. Non pas car il venait de chuchoter, mais car juste après avoir fini de parler, il avait mordillé le haut de mon oreille. Il souriait en me montrant mon érection du doigt.

- Hé bien Soren, moi qui pensais que tu étais quelqu'un de conventionnel.

- Tu peux parler Sane. Tu crois que tu es dans un meilleur état peut-être ?

Il bandait, et pas qu'un peu. Il me faisait un clin d'œil alors qu'il reposait sa main sur ma cuisse. Je m'empressais alors de mettre ma veste sur sa main afin de cacher ce qu'il était en train de faire.

La séance promettait d'être plus pimentée que prévue.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant