Chapitre 54

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(DISCLAIMER : chapitre contenant une agression. Merci de ne pas lire ce chapitre si vous êtes sensible.)

- Ce qu'il se passe Sane, c'est que j'ai peur pour toi. Je ne fais que ça avoir peur. Je ne cesse pas de m'inquiéter pour toi.

- Je ne t'ai jamais demandé ça Soren.

- Parce que tu crois que c'est quelque chose qui se contrôle ? Bordel j'ai peur pour toi Sane. Tu reviens avec des bleus, ou pire. J'ai peur de te perdre Sane. Je n'ai pas envie qu'un jour, on vienne m'annoncer que tu es mort. Je ne veux pas me retrouver face à ton cadavre, car jamais, je dis bien jamais, je ne pourrais le supporter. Je ne veux pas que tu meures pour des histoires de gang ou je ne sais pas quoi encore.

Il me regardait, sans répondre. Il prenait sous doute quelques minutes afin de penser à ce que je venais de lui dire. Et il avait bien raison. Car après tout, lui aimait le danger, il aimait cette vie, mais plus d'une personne avait déjà la sienne. Il reprenait alors la parole, faisant face à mon expression inquiète.

- Je fais attention. Ce qui m'importe, c'est ta sécurité.

- Et moi la tienne. Mais tu ne cherches pas à le comprendre.

- Et toi tu ne cherches pas à comprendre pourquoi j'aime ce monde.

- Un monde qui te coûtera un jour la vie. Voilà ce que tu aimes Sane.

- Où est le problème ? Tout le monde finit par mourir. De vieillesse, d'accident ou même de cancer. Je ne veux pas crever en me disant que je n'ai rien fait de ma vie.

- Tu préfères crever à cause de ça, que d'être tranquillement avec moi ?

- Soren, je ne t'ai jamais caché le fait que je ne pourrais jamais quitter ce monde.

Je soupirais alors que je commençais à marcher. Il me suivait et attrapait mon poignet afin que je lui fasse face.

- Soren, nous n'avons pas fini de parler.

- Au contraire, je pense que nous avons fini. Tu aimes cette vie, remplie de danger, de drogue et de gang.

- C'est vrai, mais tu oublies aussi un mot. L'amour. Le danger, l'amour, et les gangs. C'est vrai, j'en suis accro. Mais je suis encore plus accro à toi. Et jamais je ne pourrais t'abandonner.

- Je t'aime aussi Sane, mais là j'ai juste besoin de marcher un peu. J'ai besoin de me retrouver.

- Je comprends... Mais envoie-moi un message lorsque tu seras chez toi.

Il me ramenait subitement à lui avant de poser ses lèvres contre les miennes.

J'étais désormais habitué à cela, c'étaient les montagnes russes avec lui. Nous pouvions être en hauteur, avant de subitement redescendre.

Bref, j'avais juste besoin de marcher et de me changer les idées. Il ne faisait pas aussi frais qu'il y a quelques semaines, et tant mieux ! Je n'étais plus très loin de chez moi. Je devais juste passer par cette ruelle, et je me retrouverais juste en face de mon immeuble. Il n'y avait que quelques lampadaires, rien de très rassurant, cependant, j'avais l'habitude. Et puis, si je devais faire un détour, j'en avais encore pour une bonne dizaine de minutes. Et j'avais désormais envie de me reposer.

Le même groupe de motard était là. Toujours à me dévisager, cependant, ce soir, quelque chose avait changé. Il y avait désormais une lueur dans leurs yeux. Une lueur qui était là depuis le début, mais qui n'avait jamais été aussi présente. Et je ne pouvais m'empêcher de frissonner d'angoisse. Cependant, je ne pouvais pas faire marche arrière car ils m'avaient vu. Et si je faisais marche arrière, ils sauraient ce que je ressens, et pourraient en profiter. Alors que j'étais passé devant eux, je les entendais se déplacer. Je commençais alors à marcher plus rapidement. Ils n'avaient jamais fait ça. L'un d'eux était parvenu à venir à côté de moi, alors que je continuais de marcher rapidement. J'étais presque en train de courir.

- Dis-moi, tu ne serais pas le " petit-ami " de Sane ?

Je ne répondais rien, continuant de marcher. Mon cœur battait rapidement, je peinais à le calmer. Ma respiration était elle aussi rapide. Je n'avais rien sur moi afin de me défendre. Et je doute que mes clés puissent faire office de couteau. Putain... Moi qui pensais que jamais je n'aurais ce genre de problème, on pouvait dire que je m'étais bien trompé.

Il posait sa main sur mon poignet, tentant de me tirer près de lui. Je m'empressais alors de l'enlever avant de commencer à courir.

- Regardez-le en train de tenter de s'échapper.

- Hé écoute p'tit, on t'a juste posé une question. Pourquoi t'agiter de cette façon, ça ne sert à rien. De plus, il n'y a personne aux alentours.

Je ne m'arrêtais pas de courir. Bien au contraire. Cependant, eux aussi s'étaient mis à courir après moi. Celui qui était près de moi avait réussi à me rattraper. Il attrapait la capuche de mon sweat, m'étranglant par la même occasion avant de me faire tomber. Il venait rapidement m'immobiliser alors que ses camarades ne tardaient pas à le rejoindre. Un autre sortait un mouchoir de son sac, j'avais déjà vu assez de séries pour comprendre à quoi cela allait servir. Je commençais alors à me débattre encore plus, mordant l'homme qui tentait de me retenir au sol. Il me mettait une gifle, alors qu'un autre me donnait un coup de pied dans l'estomac. Je déglutissais presque, ce qui semblait les amuser.

Il posait son mouchoir contre ma bouche et mon nez, m'obligeant alors à respirer cela. Un mouchoir trempé de chloroforme.

- Tenez-le bien. Il faut qu'il respire ça pendant plusieurs minutes.

J'avais déjà retenu ma respiration, continuant de me débattre. Cependant, j'avais beau bouger dans tous les sens, j'avais même réussi à leur donner quelques coups, ils me tenaient bien trop fermement pour que je puisse m'échapper. Je ne pouvais plus retenir ma respiration une seconde de plus, j'étais déjà à ma limite. Je me retrouvais donc obliger de respirer ce mouchoir à la con.

Je ne pouvais m'empêcher de pleurer. Je n'avais jamais pensé que cela puisse m'arriver. Après tout, c'est bien connu, on pense que ça n'arrive qu'aux autres jusqu'à ce que ça nous arrive, et là, on se rend compte que la vie est cruelle. Bien plus cruelle que ce qu'on peut penser.

Et après quelques minutes, je pouvais déjà sentir ma tête tourner. Je me sentais mal. Très mal. Mais je ne pouvais pas lutter contre cette sensation. Je sentais peu à peu mes yeux se fermer, sans que je ne puisse continuer de lutter. Mon corps aussi avait cessé de lutter, s'endormant lui aussi. Cependant, je pouvais tout de même sentir qu'ils étaient en train de le déplacer. Je ne savais pas où allaient-ils m'emmener, ni même si je serais encore en vie pour pouvoir me réveiller.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant