Chapitre 60

1K 82 1
                                    

Il lâchait immédiatement ma main et partait vers l'affiche qui nous faisait face. Je m'empressais de le suivre, sachant pertinemment qu'il allait péter un câble. Et il y avait de quoi.

Cela pouvait être une simple affiche si elle ne montrait pas une photo de Jules, à côté le portrait de Sane avec écrit en rouge, meurtrier. La peinture rouge coulait encore, faisait penser à du sang.

Le message était simple, quelqu'un accusait Sane d'être un meurtrier et d'avoir tué son ex petit copain, Jules

Et comme je l'avais imaginé, sa réaction ne se faisait pas attendre. Il souriait en arrachant l'affiche. Il se retournait ensuite alors que tout le monde le regardait.

- Alors bande de cons, qui est l'enculé qui a fait ça ?

Personne n'osait répondre quoi que ce soit, et comme par hasard, à ce moment tout le monde évitait son regard.

- Vous avez bien une gueule pour l'ouvrir non ? Alors donnez-moi un nom. Bande de chien, vous vouliez exposer votre œuvre non ? Venez que je vous expose mon poing dans votre gueule, vous découvrirez une nouvelle œuvre je peux vous le promettre.

Je partais près de Sane et soupirais en les regardant.

- Laisse tomber. Ils sont cons.

Il passait sa main dans mes cheveux et posait ses lèvres contre les miennes en m'entendant parler. J'avais droit à un baiser des plus langoureux, avant qu'il ne reprenne ma main dans la sienne. Nous partions alors dans notre amphi, mais je savais qu'il ne comptait pas en rester là.

Et j'avais vu juste, puisqu'à peine rentré dans la salle, il commençait à parler à voix haute, d'un ton neutre mais sûr de lui. Il n'avait pas besoin de crier pour qu'on l'écoute, et il n'avait pas non plus besoin d'élever la voix pour faire peur à qui il voulait.

- Y en a qui se sont mis à la peinture récemment ? Ou quelqu'un saurait qui a mis cette affiche à la con dans le couloir ?

Hé oui, il ne fallait surtout pas énerver Sane. Mais je ne pouvais que le comprendre. Après tout, quelqu'un venait clairement de l'accuser d'être un meurtrier, si ce n'était que ça, ça allait. Cependant, il avait utilisé l'une de ses faiblesses, Jules, son premier amour. Premier amour qui était mort, et ici, personne ne savait pour eux. Si Sane avait déménagé dans une ville éloignée de la sienne, c'était pour une raison. Et il ne comptait sûrement pas laisser quelqu'un continuer de l'insulter de la sorte.

Théo qui avait déjà rejoint la même université que nous depuis quelques semaines venait près de nous. Il nous donnait une affiche, c'était la même. Sane la prenait sans même la regarder et commençait à la déchirer pendant que Théo nous expliquait ce qu'il s'était passé.

- J'avais vu une affiche dans le couloir, alors je l'ai enlevé. Je ne pensais pas que la personne qui a fait ça en remettrait une. Désolé.

Sane le regardait en soupirant légèrement.

- Pourquoi tu t'excuses ? À ce que je sache ce n'est pas toi qui a mis cette merde là-bas. Alors ne t'excuse pas pour un rien, ça pourrait être mal interprété.

Nous partions à notre place habituelle, où un étudiant s'était déjà installé avec quelques-uns de ses amis. Sane se mettait debout, face à lui. Il commençait immédiatement à ranger ses affaires et s'excusait en se levant. Il prenait une autre place, alors que je m'installais à côté de Sane.

- Tu leur fais peur.

- Je sais. Et encore, ils ne m'ont pas vu avec un flingue.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant