Chapitre 66

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Alors que tout se passait bien avec Sane, nous étions désormais en train de nous disputer en permanence. Des engueulades ridicules, qui n'avaient ni queue ni tête, et pourtant, elles empoisonnaient notre quotidien. Et malgré tout ce que je pouvais faire pour améliorer la situation, Sane n'y mettait pas du sien.

Notre quotidien qui était pourtant si... Particulier, unique, incroyable, passionné et tout autre surnom à la con pouvant décrire une belle relation, notre relation actuelle n'avait plus rien de cela.

Il rentrait à pas d'heure, je ne savais plus quoi faire de lui.

Il te trompe.

Me disait sans cesse cette petite voix au fond de ma tête.

Et je la haïssais. Car au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle avait raison. Je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il s'était lassé. Qu'il était redevenu le bâtard qu'il était.

Il t'aime.

Contredisait cette autre petite voix.

Il serait prêt à tout pour toi, il l'était déjà à vrai dire. Il n'avait pas hésité à faire ce qui devait être fait pour te protéger, alors pourquoi douter de lui ?

- BORDEL SOREN, LAISSE-MOI RESPIRER.

- RESPIRER ? RESPIRER ? PARCE QUE TU APPELLES ÇA RESPIRER TOI ?

Je tenais dans ma main le petit sachet rempli de poudre blanche. Il m'avait pourtant juré de ne jamais toucher à cette merde, et le voilà, qui était influencé par la pouffiasse avec qui il traînait, celle qui gérer un gang, de je ne sais quelle ville. Je balançais le sachet contre la fenêtre et je prenais mes affaires. Je les préparais rapidement, alors qu'il me regardait sans rien dire.

Mais retiens-moi...

Bien sûr que non, jamais il ne te retiendra. Il en a marre de toi.

Ferme-la...

Je sentais les larmes me monter aux yeux, ma vision devenait trouble, et, je le voyais bouger. Mais lorsque je relevais ma tête en sa direction, ce mouvement que je croyais avoir aperçu ne semblait être qu'une simple illusion.

Tu vois, je te l'avais dit. Tu l'emmerdes. Il ne te retiendra pas.

Je fermais alors mon sac avant de quitter sa chambre. Je m'empressais de quitter son immeuble, partant là où mes jambes voulaient bien m'emmener.

Nous nous disputions aussi souvent depuis que je lui avais annoncé que je voulais me réorienter. Enfin au début, il me soutenait. Mais après quelques jours, il était redevenu celui que je détestais. Arrogant, détestable, toxique.

Certes nous allions peut-être moins nous voir, mais nous vivions ensemble. Enfin, j'étais toujours à la recherche d'un petit appart, mais... Je ne comprenais pas ce qui avait bien pu changer.

Il ne me touchait plus, et lorsque nous commencions à avoir envie de l'autre, il s'arrêtait, préférant aller fumer ses merdes. Des merdes qui s'entassaient dans sa chambre.

Il n'avait plus rien du Sane qui m'appelait " son p'tit serpent ", celui qui s'était même tatoué un serpent sur son bras. Non, désormais, il n'était plus qu'un connard.

Je m'étais arrêté sur un banc d'une station de bus, tentant de trouver refuge alors que la pluie coulait à flot. Mes écouteurs dans mes oreilles, mes larmes se mélangeant à l'eau qui coulait de mes cheveux, je faisais certainement pitié à voir.

Oui, parce que tu es incapable de vivre sans lui.

Parce que lui, Sane, il était mon monde. La seule personne qui puisse me ramener un quelconque bonheur dans cette existence.

DAG (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant