22 mars 2017, 08:34. Paris (France).
Je fixe le plafond pendant 5 bonnes minutes avant de prendre mon courage à deux mains et me lever de mon lit. Seulement, ça me demande trop d'énergie et je n'ai aucune force dans les bras alors je finis par me glisser en dehors du lit avant de retomber sur mes deux jambes comme un chat. Je gémis de douleur pendant que je marche jusqu'à la salle de bain, mon dos me fait atrocement mal et rien ne semble atténuer cette satanée douleur.
Je me regarde dans le miroir de la salle de bain et je grimace en y voyant mon reflet, la fatigue est bel et bien présente sur mon visage. Ces deux dernières semaines ont été très éprouvantes autant physiquement que mentalement. Mohamed semble plus heureux que jamais au Japon — selon la centaine de Stories qu'ils ont postées depuis le début de la semaine — et cela n'aide pas la situation.
Mon côté égoïste lui en veut d'être heureux alors qu'il m'a rendue si malheureuse, d'avoir été égoïste lui aussi en partant et me laissant seule ici alors que je souffre. Je ne sais même pas pourquoi je lui en veux autant d'être parti alors que je n'ai pas envie de le voir. Sa présence me pèse mais son absence est encore pire. C'est maintenant qu'il m'a blessée que je réalise à quel point je suis attachée à lui.
Je me passe de l'eau sur le visage et je ferme les yeux quelques secondes avant d'aller dans la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner. Je fais chauffer du lait et je sors des biscuits. C'est mon petit-déjeuner habituel du moment.
Je m'assois à table et je décide d'appeler ma meilleure amie en Facetime. Un sourire vient automatiquement se placer sur mes lèvres quand je vois sa grosse tête apparaître sur mon écran. Elle sourit également et me fait un signe de la main. Ses cheveux sont attachés en une queue de cheval haute et son visage est très légèrement maquillé.
Mona: Coucou!
Moi: Hello. Tu fais quoi?
Mona: Je vais en cours, toi? dit-elle en respirant fort.
Je vois qu'elle est dehors. Elle a l'air de marcher vite, c'est sûrement pour ça qu'elle respire fort.
Moi: Je déjeune. Tu passes à la maison après?
Mona: Ouais, je ramène à manger. Tu veux quoi?
Moi: En ce moment je supporte pas grand chose... On fera des pâtes.
Mona: Ok, t'as besoin que j'achète quelque chose?
Moi: Prends de la sauce pesto, j'ai de la bolognaise mais ça me donne pas trop envie.
Mona: Parfait. Je dois y aller, bisous.
Elle m'envoie un baiser à distance.
Moi: Bisous. À toute.
Elle raccroche et je souris toute seule pendant un moment.
12:21
Je soupire quand Mona me tend son téléphone pour me montrer la photo que Spri vient de poster sur son compte Instagram.
Mona: Tu le vis comment qu'il soit parti?
Moi: Mal, mais j'me dis qu'en soi ça change pas grand chose. S'il était en France je l'aurais pas vu non plus. Il m'a appelé 1 ou 2 fois pour prendre des nouvelles et c'est suffisant.
Elle secoue la tête et soupire à son tour.
Mona: Quel con quand même.
Je ne réponds pas et je me lève pour voir si les pâtes sont cuites. Je grimace en plaçant ma main dans le bas de mon dos.
Moi: Putain, j'ai hâte que ça soit fini.
Mona: Ta grossesse?
Moi: Oui, j'en peux plus.
Mona: Mais t'as une autre galère qui arrive, dit-elle en riant.
Je souris et je me mets à imaginer ma future vie de mère.
Moi: J'ai juste peur d'avoir encore plus mal au dos à force de la porter et tout.
Mona: T'inquiète, t'es pas seule. Elle aura un père et plein de tontons et tatas ta fille!
Je souris.
Moi: C'est sûr qu'elle sera bien entourée.
Mona: Tu penses que tes parents vont finalement accepter que tu reviennes dans leur vie une fois qu'elle sera née?
Je hausse les épaules.
Moi: Ma mère va sûrement venir me voir de temps en temps mais elle osera pas aller contre l'avis de mon père, qui restera sûrement sur sa position.
Mona: Ta fille n'aura besoin que de toi et Mohamed, peu importe si vous êtes ensemble ou pas. Le plus important ça reste que vous soyez là pour elle.
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ALLÔ BABE / SNEAZZY
FanfictionUne nuit d'apparence plutôt basique va changer le cours de leur vie. Nélya & Mohamed.