37 - NÉLYA

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31 mars 2017, 11:09. Paris (France).

Je respire enfin l'air frais du dehors, après avoir passé une semaine enfermée à l'hôpital. Étant donné qu'elle est née 2-3 semaines avant mon terme, les médecins ont décidé de nous garder en observation pendant 5 jours, Léna et moi. Heureusement, tout se passe pour le mieux et on peut donc enfin rentrer chez nous.

Mohamed: Tu viens? me demande-t-il d'un ton pressé.

Je hoche rapidement la tête et je le suis jusqu'à la voiture. Il porte le siège auto de Léna + le sac d'affaires mais cela ne semble pas le déranger. Après tout je viens de lui donner un enfant, je ne pense pas qu'il aurait le culot de me demander de porter un sac quand même.

Il pose le siège auto de Léna sur la banquette arrière et je m'assois à côté d'elle. Après l'avoir attachée, il se penche sur moi et il attache également ma ceinture. Je déglutis et je baisse les yeux sur mes doigts, il est si proche au-dessus de moi que je ne pourrais pas soutenir son regard. Il ferme ensuite la portière avant de monter devant et démarrer.

Je l'observe conduire du coin de l'œil mais il est trop concentré sur la route pour le remarquer. La situation est vraiment compliquée... Je déteste devoir dire ça mais voir la manière dont il se comporte avec Léna et moi me donne envie de tout lui pardonner. Ça serait tellement plus facile mais je ne peux pas le faire, surtout pour Léna.

En parlant d'elle, la petite grincheuse se met à pleurer. Je lui remets sa lolette dans la bouche car elle était tombée et Léna se calme immédiatement. Je souris et je contemple sa beauté pendant le reste du trajet. Je ne sais pas comment ça se fait qu'elle soit si claire de peau et que ses cheveux soient si blonds, un mystère de la génétique...

Une vingtaine de minutes plus tard, Mohamed dépose Léna dans son berceau et j'en profite pour les prendre en photo. On a pris énormément de photos depuis qu'elle est née et je suis impatiente de faire un album photo avec tous ces souvenirs.

Moi: Elle est magnifique.

Mohamed: Tais-toi elle ressemble à rien pour l'instant, t'sais entre nous on est pas obligés de faire semblant.

Je lui donne un coup de coude et il fait semblant de se tordre de douleur, ce qui me fait rire. Un sourire est scotché sur son visage.

Je me frotte le ventre et je lui souris.

Moi: J'ai la dalle, toi?

Mohamed: Non, merci. En plus je dois rejoindre ma mère pour régler un truc avec elle, des papiers pour la maison au Maroc.

Je suis un peu déçue, je dois l'avouer. Cela doit se voir sur mon visage puisqu'il me pince doucement la joue.

Mohamed: Elle va sûrement vouloir venir voir Léna plus tard alors attends-toi à une visite.

Moi: D'acc.

Il se penche sur le berceau pour faire un bisou à Léna puis je le suis en dehors de la chambre, il se dirige vers le couloir. Il met son manteau et ses chaussures puis il check ses notifications sur son téléphone pendant que je me tiens debout en face de lui.

Je m'avance vers lui jusqu'à être à quelques centimètres de son corps. Il reporte son attention sur moi et il semble déstabilisé par mon regard. Il a de la peine à me regarder dans les yeux et il se passe la langue sur la lèvre inférieure. Je sens mon cœur battre vite et je sens son souffle sur moi. Je me pince les lèvres et je remets le col de son manteau en place avant de m'éloigner de lui.

Moi: Voilà.

Il souffle et il me fait un signe de la main en marchant vers la porte d'entrée.

Mohamed: Tu veux que je te ramène un truc à manger après?

ALLÔ BABE / SNEAZZYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant