34 - MOHAMED

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25 mars 2017, 10:47. Tokyo (Japon).

Je m'arrête un moment et je pose mon vélo contre un mur avant de me mettre à sourire comme un con. Je suis bouche-bée face à la vue qui s'offre à nous. On est sur une colline qui surplombe une bonne partie de la ville.

Ces derniers jours ont fait tellement de bien à mon moral. Je me sens vraiment mieux et j'ai l'impression que ça va continuer de s'améliorer.

J'ai discuté avec Nélya et je suis content de savoir que tout se passe bien pour le bébé. On est allés chez sa gynécologue quelques jours avant que je parte et elle nous a rassurés: ce n'est pas encore le moment.

Je sais que Nélya ne va pas bien et qu'elle est triste mais je pense que c'est mieux que je ne sois pas en France. Après ce que j'ai fait, je sais qu'elle n'a pas envie de me voir alors je lui laisse de l'espace.

Ken me sort de mes pensées en posant sa main sur mon épaule. Je me retourne pour lui faire face et il me sourit.

Ken: Tu viens?

Moi: Ouais, je réfléchissais à un truc.

Ken: T'as retrouvé ton sourire, ça fait plais' mon reuf.

Je souris davantage et je rejoins les gars. La bonne humeur règne dans le groupe depuis qu'on est arrivés et c'est sûrement ça qui m'a aidé à aller mieux.

Alpha: Bon, maintenant on fait la course jusqu'en bas. Le dernier paie les sushis.

Sans même nous laisser le temps de réaliser ce qu'il vient de dire, cet enfoiré commence déjà à descendre la colline. On se précipite tous sur nos vélos et on fait la course jusqu'en bas, en évitant les personnes qu'on croise sur notre chemin. Bientôt, on rattrape Alpha et certains d'entre nous arrivent même à le dépasser. Ce dernier se met à hurler et il pédale encore plus vite pour tenter de reprendre la première place.

Finalement, Hakim arrive en premier en bas de la colline et on le rejoint tous un à un. Le dernier est malheureusement Doums qui était trop occupé à bedave en même temps qu'il descendait. On le charrie un peu mais il n'a pas l'air de s'en soucier, il est déjà loin.

On pédale donc dans la joie et la bonne humeur jusqu'au sushi bar que Diabi a repéré le jour de notre arrivée, sur notre chemin jusqu'à l'hôtel. On était trop fatigués pour s'arrêter et on a préféré commander de la nourriture à l'hôtel mais on lui a promis de revenir. Promesse tenue.

On pose nos vélos devant le sushi bar et on entre à l'intérieur avant de s'assoir à une table.

Une demi-heure plus tard, les sushis qu'on a commandés se trouvent devant nous.

Je me frotte les mains entre elles et j'allais m'attaquer à mes sushis quand mon tél se met à sonner dans ma poche

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Je me frotte les mains entre elles et j'allais m'attaquer à mes sushis quand mon tél se met à sonner dans ma poche. Je le sors et je fronce les sourcils quand je vois que c'est Nélya qui m'appelle. Je calcule rapidement l'heure qu'il est à Paris et je décroche quand je me rends compte qu'il est 4h du matin là-bas: ça doit sûrement être une urgence.

Moi: Allô? dis-je en faisant signe aux gars de faire moins de bruit.

Nélya: Je... j'sais pas ce qu'il se passe Mohamed, me dit-elle en sanglotant.

J'entends sa respiration saccadée à l'autre bout du fil et je ressens directement un poids dans ma poitrine. Je me lève et je sors du restaurant pour pouvoir mieux l'entendre.

Moi: T'es où? Tout va bien? Il se passe quoi, Nélya?

Elle continue de sangloter mais elle essaie de se contrôler pour me répondre.

Nélya: Je suis à l'hôpital. Il faut que tu viennes, ils sont en train de me dire que je vais accoucher.

Putain. Je me passe une main sur le visage et je soupire.

Moi: J'arrive. Je vais prendre le prochain vol. Attends-moi! Je t'interdis d'accoucher sans moi.

Je l'entends rire doucement et elle renifle.

Nélya: Promis, je t'attends.

Moi: Je te rappelle pour te tenir au courant. Tiens bon.

Nélya: D'accord.

Elle raccroche et je me précipite à l'intérieur du restaurant pour reprendre mes affaires. Les gars me regardent avec un air perdu parce que je suis actuellement en panique et que je suis en train de rassembler mes affaires alors qu'on n'a pas encore mangé.

Moi: Je dois rentrer en France, Nélya va accoucher. Je vais à l'hôtel pour faire ma valise. Je vous appelle, dis-je d'une traite.

Ils me regardent sans rien dire, il leur faut sûrement du temps pour réaliser. Je les regarde et je m'arrête en souriant pendant quelques secondes.

Ken: T'attends quoi là? Vas-y!

Idriss: Je mange ses sushis! annonce-t-il.

On se met tous à rire et je les salue avant de quitter le sushi bar, sans vraiment réaliser ce qui est en train de se passer.

ALLÔ BABE / SNEAZZYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant