56 - MONA

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16 septembre 2021, 07:34. Paris (France).

Je me défais de son emprise et je me faufile doucement en dehors du lit avant de récupérer mes vêtements éparpillés sur le sol et me rhabiller. Je me dirige ensuite vers la salle de bain et je constate les dégâts de la nuit dernière: des cernes ont creusé le dessous de mes yeux et mon teint est autant pâle qu'un cadavre. L'alcool et le manque de sommeil ne font pas bon ménage.

Je me lave le visage et les dents à l'aide d'une brosse à dents neuve que je trouve dans un placard puis je m'attache les cheveux en un chignon négligé. Il faut que je passe chez moi avant de commencer ma journée, ce que je n'avais pas vraiment prévu. Je suis donc déjà en retard.

Je sors de la salle de bain sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller l'homme avec qui j'ai passé la nuit mais dans le couloir, je tombe nez à nez avec lui. Un sourire se forme sur les lèvres du grec et il les mord avant de me faire un signe de tête.

Ken: T'allais t'enfuir comme ça?

Je fais une grimace avant de ricaner.

Moi: Ouais, je voulais pas te réveiller.

Ken: J'avais froid quand t'es sortie du lit, ça m'a directement réveillé.

Je rigole et il s'approche avant de me coincer entre le mur et lui. Je baisse les yeux sur son torse nu et il embrasse ma joue.

Ken: Tu vas où comme ça? Reviens te coucher.

Moi: On a pas tous un emploi du temps de chômeur, dis-je en souriant.

Il hausse les sourcils et il m'écrase un peu plus contre le mur avec le poids de son corps. J'ai vachement chaud d'un coup... Je sens les battements de mon cœur accélérer et je me mords l'intérieur de la joue.

Ken: Tu vas voir ce qu'il va te faire le chômeur.

Je me pince les lèvres pour ne pas sourire puis je le pousse légèrement.

Moi: Je dois vraiment y aller, soupirai-je.

Je place mes bras autour de son cou et il frissonne au contact de mes mains froides sur sa nuque.

Ken: T'en fais pas, j'te dépose... dit-il de manière désintéressée.

Moi: Maintenant...

Il soupire avant de froncer les sourcils.

Ken: Ton emploi du temps surchargé m'énerve.

Moi: Je sais...

Il lève les yeux au ciel et il me fait un signe de tête.

Ken: Je vais m'habiller et j'te dépose chez toi.

Je hoche la tête et je le regarde s'éloigner. Je ne peux m'empêcher de sourire, il est rarement de bonne humeur le matin.

Une vingtaine de minutes plus tard, il s'arrête devant chez moi et il me fait un bisou sur la joue.

Ken: Bonne journée.

Moi: Tu viens dormir à la maison ce soir?

Il se gratte la nuque et il secoue la tête.

Ken: Non, je serai au studio, on va finir tard...

Moi: J'ai rien demain alors tu peux venir à l'heure que tu veux.

Il sourit et il regarde autour de lui avant de m'embrasser tendrement.

Ken: Je t'appelle quand j'ai fini et tu me dis si ça te va.

Moi: D'accord, bon j'y vais.

Il hoche la tête et je sors de sa voiture avant de rentrer chez moi. Je dois me faire discrète pour échapper à un interrogatoire de mes parents. Vivre encore chez eux a autant d'avantages que de désavantages...

23:08

J'entends un bruit contre ma fenêtre alors que je lisais un livre. Je le pose et je me lève avant d'ouvrir la fenêtre. Quelle est ma surprise quand j'aperçois Ken! Il ne m'a pas prévenue qu'il viendrait, je ne l'attendais pas si tôt — voire pas du tout.

Moi: Déjà fini? dis-je en l'aidant à rentrer.

Il referme la fenêtre derrière lui et il m'embrasse timidement.

Ken: Je pouvais plus attendre de te voir, je suis parti.

Je ricane et je le conduis jusqu'à mon lit où on se couche. Lui qui disait ne pas être sûr de pouvoir se libérer...

Moi: Les gars ont pas trouvé ça bizarre?

J'ai bien peur que notre petit secret qui dure depuis quelques mois finira bientôt par être dévoilé...

Ken: Non, c'est pas mes parents. J'ai pas de compte à leur rendre...

Je souris et il attrape le livre que j'étais en train de lire avant de l'ouvrir à une page aléatoire et lire les passages que j'ai surlignés ainsi que mes annotations.

Ken: Intéressant.

Je me couche sur le dos en fixant le plafond pendant qu'il lit quelques pages de Orgueil et préjugés.

Il se met à lire le livre à voix haute, là où je m'étais arrêtée, alors je décide de poser ma tête sur son torse pendant qu'il lit. Il est appuyé contre la tête du lit, les jambes croisées.

Mes paupières se ferment toutes seules au fur et à mesure de sa lecture, sa voix est douce et relaxante alors je vais finir par tomber dans les bras de Morphée.

Ken: T'endors pas, dit-il en secouant doucement mon épaule.

Moi: Mhhh, répondis-je.

Ken: J'suis sérieux, je suis pas venu pour te lire une histoire avant le dodo hein.

Je me mets à rire et il ferme mon livre avant de le poser sur ma table de chevet.

Moi: T'es venu pour faire quoi alors?

Ken: Tu veux que je te décrive? dit-il d'une voix mielleuse.

Je me pince les lèvres et je me retiens de rire pendant qu'il me raconte des cochonneries.

Moi: Bonne nuit, dis-je en le coupant.

Il rigole et il dépose un baiser sur mon front avant d'éteindre ma lampe de chevet.

Ken: Bonne nuit.

ALLÔ BABE / SNEAZZYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant