29 janvier 2022, 09:23. Genève (Suisse).
Je pose ma tasse de café pour essuyer la joue de ma fille et elle rigole avant de se passer la main sur le visage pour enlever les miettes de croissant. Elle mange aussi maladroitement que sa mère celle-là.
Léna: Elle a bientôt fini maman?
Je hausse les épaules.
Moi: Elle m'appelle quand elle a fini, tu sais ça peut durer longtemps les entretiens.
Léna: Tu sais après on va voir Elora!
Je souris et je hoche la tête.
Moi: Oui, y aura même ta grand-mère et tes autres tatas et tontons.
Elle fronce les sourcils avant de croquer dans son croissant. Je comprends que quelque chose n'est pas clair pour elle.
Léna: Mais papa... pourquoi tu dis que c'est mes tatas et tontons alors que c'est pas des grands? Mes tontons c'est par exemple Ken ou Idriss, pas Killian qui est petit !
Je rigole et je lui explique pourquoi ce sont ses oncles et tantes, mais elle n'est pas obligée de les appeler comme ça.
Je finis tranquillement mon café et je décroche lorsque Nélya m'appelle.
Moi: Allô?
Nélya: J'ai fini, vous êtes où?
Moi: Je t'envoie l'adresse, on est dans un café près du jet d'eau.
Nélya: D'acc, j'arrive.
Elle raccroche et je demande à Léna de terminer son croissant.
Cinq minutes plus tard, Nélya arrive avec un sourire triomphant.
Moi: C'est dans la poche?
Nélya: Les doigts dans le nez!
Je me lève de ma chaise et je la prends dans mes bras. Elle me fait un bisou au coin de la bouche et elle s'éloigne pour saluer Léna.
La petite blonde est trop occupée à terminer son croissant pour calculer sa mère.
Je lui fais un signe de tête et elle se lève puis on y va. Elle me tient par la main et on marche tranquillement dans la ville suisse.
Nélya a décroché un poste dans un journal genevois qui va lui permettre de ne pas faire trop de déplacements entre la capitale française et Genève. Elle pourra donc travailler depuis chez elle la plupart du temps, ce qui lui laisse beaucoup plus de temps avec Léna — et avec moi.
L'égyptienne attrape ma main libre et entrelace nos doigts pendant qu'on marche.
Elle a décidé de me laisser une chance et on a fait le choix d'arrêter de nous cacher devant notre fille. On a discuté avec elle et on lui a demandé de ne pas en parler aux autres mais on se doute bien que la Terre entière sera au courant d'ici quelques jours.
Je lance un regard à Léna face au geste de sa mère et elle me fait un clin d'œil raté. Je rigole et je lui fais un clin d'œil.
13:45
Je fais la bise à la mère de Nélya mais elle me prend chaleureusement dans ses bras. Je me suis senti accepté par elle depuis la première fois que je l'aie rencontrée. Elle est douce et aimante, même si je trouve qu'elle n'a pas de côté maternel avec Nélya — ironiquement.
Je salue ensuite les petits frères et sœurs de Nélya, qui ne sont plus si petits que ça depuis la dernière fois que je les ai vus.
Sa sœur Adelia, qui doit maintenant avoir 17-18 ans, me dévisage pendant un moment avant de me sourire, comme si elle m'avait rapidement analysé.
Adelia: Salut beau-frère, me dit-elle doucement.
Moi: Salut petite, dis-je avec un clin d'œil.
Adelia: Enfin, vous êtes réunis. Depuis le temps que Léna nous saoule avec ça...
Je rigole et je lui donne une tape derrière la tête.
Une fois les salutations faites, on part se promener dans la ville et on en profite pour faire un peu de shopping. Les prix ici ne sont pas vraiment avantageux mais l'argent n'est pas un souci dans la famille Salah et pour la famille Khemissa non plus, à présent.
Pendant que Nélya emmène les enfants dans un magasin de chocolat, je discute avec sa mère sur un banc.
Sana: Vous êtes ensemble, ma fille et toi? Si vous êtes tous les deux ici c'est pour une raison, j'imagine.
Je hoche la tête.
Moi: C'est tout récent et je sais pas si elle aimerait que j'en parle mais oui, on est ensemble. Si elle t'en parle fais semblant d'être surprise...
Sana: Promis. Je suis contente pour vous, je savais que vous finiriez par être ensemble. J'espère que ça marchera.
Moi: J'espère aussi. En tout cas, je lâcherai pas l'affaire et je ferai tout pour que ça marche.
Elle rit doucement.
Sana: Oui, parfois il faut donner même plus que ce qu'on peut pour faire marcher la relation.
Moi: Je suis prêt à tout.
Je remarque que ses yeux s'humidifient et elle pose sa main sur mon épaule.
Sana: Je suis vraiment contente qu'elle ait trouvé quelqu'un qui parle d'elle de cette manière. J'ai pas toujours pu ou su la protéger alors ça me fait plaisir que quelqu'un puisse le faire. Prends soin d'elle.
Moi: Promis.
Je sais que leur relation est compliquée mais j'ai l'impression qu'elle l'est encore plus que je ne le croyais...
Nélya et moi avons tous les deux eu une relation compliquée avec notre père et c'est quelque chose qui nous rapproche parce que c'est quelque chose qu'on a en commun.
Mais moi j'ai eu la chance d'avoir une mère aimante, contrairement à elle qui a souffert d'un manque d'amour de la part de ses deux parents.
Sa mère n'a pas forcément su comment faire pour la protéger de la froideur de son père, peut-être qu'elle ne savait pas comment se protéger elle-même. J'ai déjà entendu Nélya me dire que sa mère était une victime de son père elle aussi...Ces confessions me donnent encore plus envie de rendre Nélya heureuse et de m'assurer qu'elle ne manque jamais de rien... En étant présent pour elle et Léna, je peux combler ce manque qu'elle a eu toute sa vie... Le manque d'une famille unie et aimante.
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ALLÔ BABE / SNEAZZY
FanficUne nuit d'apparence plutôt basique va changer le cours de leur vie. Nélya & Mohamed.