33 | Conséquences

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Le dos appuyé contre un mur de ma chambre, je tente vainement de raisonner mon pouls.

Reprends-toi Charlie !

J'essaie !

Oliver ayant été intercepté par son adjoint avant qu'il n'ait le temps d'insister pour me raccompagner, j'ai détalé sans demander mon reste, soulagée. Par ça, tout du moins. Absolument pas par le reste. Vous savez, la vision de Luke en compagnie d'une femme. Ma réaction est ridicule, je le sais. C'est pourquoi je suis enfermée à double tour le temps de me reprendre. Allumant mon enceinte, je fouille fébrilement dans mon IPod, lançant « Monsters » – par Tommee Profitt – en expulsant un souffle décidé, poings serrés.

Ça suffit !

Ces stupides réactions de mon corps... mon cœur... ne peuvent plus durer. Quelque part, heureusement qu'il n'est qu'indifférence face à moi sinon mon problème serait irrémédiablement devenu insoluble.

Ça pourrait donc être pire, Charlie.

Comme toujours.

Car s'il s'était montré intéressé, aurais-je été en mesure de garder le contrôle ?

Non.

Hum.

Frustrée par cette irréfutable vérité, je monte le volume au maximum avant de me diriger vers l'armoire pour choisir ma tenue de soirée, ravalant une larme. Au moment où mes doigts effleurent la mousseline de soie, je suis stoppée par des coups secs frappés à ma porte. La poignée s'abaissant juste après ne laissant aucun doute sur l'identité de la personne se trouvant derrière, je me contente de l'ignorer, poussant un soupir crispé.

Plus tard s'il te plaît.

Saisissant l'excuse de la musique pour feindre de n'avoir rien entendu, je décide d'aller prendre ma douche, tentant de rassembler ma décontraction.

— Ouvre-moi, commande-t-il fermement.

Non !

Arrêtée sur le seuil de la salle de bain, j'hésite malgré tout.

Tu n'es pas assez calme, Charlie !

Certes.

Il y a toujours cette fichue jalousie fichée dans le creux de mon ventre, donc sincèrement...

Je prends l'option désobéissance, Luke !

Mieux vaut jouer la sécurité plutôt que de lui imposer une improbable scène sortie de nulle part. Restant immobile, j'espère qu'il va laisser tomber et s'en aller. C'est naïf, je sais.

— Tu es beaucoup de choses mais sûrement pas sourde, grommelle-t-il après quelques secondes. Ouvre. Cette. Putain. De. Porte.

Ah.

Évidemment je m'avance impulsivement, déverrouille la serrure et entrouvre, plissant les yeux.

— Je suis quoi, alors ? sifflé-je en serrant les dents, contrariée par le nouvel emballement de mon rythme cardiaque du fait de sa simple apparition.

Explicite !

Un poing fermé appuyé sur sa hanche, il pose l'autre pour forcer l'ouverture, entrant sans y être convié. Faisant un tour sur lui-même, il me fait finalement face, sourcils froncés.

À quoi joues-tu ?

— Seule, énonce-t-il d'un ton neutre.

Euh...

— Pardon ? exhalé-je, incrédule tandis qu'il s'avance. Tu as fait ce chemin depuis le bar pour me dire ça ?

J'étais déjà au courant !

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant