50 | Énigmatique relation

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— Au lit, déclare-t-il moins d'une minute plus tard, écartant sa couette afin de m'inviter à m'installer avec un naturel déconcertant.

Vraiment ?

— Je vais aller dans ma chambre, répliqué-je impulsivement en m'entourant de mes bras, les lèvres pincées.

— Pourtant c'est ici que tu étais lorsque je suis arrivé, souligne-t-il, un sourcil arqué, semblant étudier soigneusement ma réaction.

Certes, mais...

— Sauf que tu n'es pas rentré seul et peut-être as-tu besoin...

D'intimité ?

Le temps de trajet jusqu'à la suite du séduisant second de Satan m'a laissé le temps de la réflexion et il y a quelque chose me chiffonnant, dans tout ça.

— De quoi ? demande-t-il d'un ton perdu entre sécheresse et moquerie.

À toi de me le dire !

— Tu as précisé avoir fait un détour pour aller récupérer Kathelyn, insisté-je, bien que ce soit à contrecœur. Peut-être as-tu envie de...

Je sais que tu as affirmé que tu n'avais guère besoin de...

— Kat.

— Pardon ? hoqueté-je alors qu'il franchit la distance nous séparant.

— C'est la nouvelle pute, ajoute-t-il, attrapant mon menton de cette façon coutumière brisant mon souffle. À présent elle sera juste Kat.

Admettons, toutefois...

— Quand bien même... articulé-je péniblement, ayant beaucoup de difficultés à affronter le vert de ses iris plantés dans les miens.

— Charlie ? me coupe-t-il brutalement, son pouce rejoignant mes lèvres dans un contact électrique me faisant irrémédiablement frissonner.

Pu-naise.

— Hum ?

Sincèrement, je ne peux rien formuler d'autre que ça. Surtout maintenant que ses doigts glissent lentement le long de ma joue brûlante. S'égarant ensuite parmi mes cheveux emmêlés, il parvient encore à me faire oublier de quelle façon respirer convenablement. Ainsi, je retiens mon souffle pendant qu'il descend jusqu'à mon épaule avant de remonter pour revenir à ma bouche.

— Je t'ai expliqué que je ne couche pas avec les prostituées, non ? reprend-t-il d'un ton neutre.

Tu es grillée, Charlie !

— Tu l'as fait, répliqué-je trop fébrilement pour être honnête. Néanmoins je cherche le rapport.

Cependant, n'as-tu jamais eu envie d'elle ? Parce que...

— Le rapport est que tu as enfilé une de mes chemises avant de sortir faire sa rencontre, alors je tiens à le rappeler.

Ah.

Reconnais que ce n'était guère subtil, Charlie !

Certes.

— Pourquoi ?

Peut-être souhaite-t-il éviter que tu te fasses de fausses idées.

— Maintenant que les choses sont claires, élude-t-il nonchalamment, peut-on aller dormir ? Je t'avoue être fatigué.

C'est un peu léger, Luke ! Pourquoi spécifiquement elle ?!

— Je vais te laisser te reposer, exhalé-je à voix basse, l'estomac insidieusement noué.

Après la pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant