Il ne s'est écoulé que quelques secondes depuis ma dernière confrontation avec Luke, et la nervosité me gagne dangereusement. J'ai à peine le temps d'enfiler mes écouteurs pour la combattre – prenant la direction de mon dressing – que les coups portés à ma porte me font sursauter.
Oh. Pitié.
Ne me dites pas que c'est lui, car j'ai besoin de récupérer ! Je n'ai nullement son entraînement ! Ou son naturel, je l'ignore.
Probablement les deux, Charlie !
Effectivement.
Quoi qu'il en soit, le résultat est à l'identique. Tandis qu'il semble exceller dans l'art d'être détestable, l'exercice m'épuise littéralement. Me grise – je le reconnais – mais me prend énormément d'énergie. Donc, c'est en simulant la décontraction que je m'avance, ouvrant sans oser respirer.
Ah.
— Peter t'attend dans son bureau, m'annonce placidement Robert pendant que je glisse mon casque autour de mon cou, rangeant l'IPod dans la poche de ma robe.
Ça sent les ennuis, Charlie !
Je le pense aussi.
— Si tôt ? m'étonné-je faussement.
Qui espères-tu convaincre après le bruit que vous avez fait cette nuit ?!
Certes.
D'ailleurs, l'homme me considère brièvement avant de prendre une lente inspiration.
Je crois – suis sûre – que c'est sa façon – polie – de soupirer en levant les yeux au ciel.— Je sais que tu es loin d'être stupide, Charlie.
Merci pour ce compliment ! Cependant ça tombe assez mal, dis-toi.
— Cela peut-il attendre un instant ?
— Tu sais très bien que non.
Le fait d'avoir donné ma culotte à Luke est une bonne raison, pourtant !
Garde cette information !
Ouep.
Je me retrouve à tirer nerveusement sur ma robe en grimaçant lorsqu'il s'écarte, m'invitant à le suivre d'un geste formel.
— Je connais le chemin, ce cérémonial est superflu.
— J'ai des ordres, lâche-t-il, commençant à marcher.
Je. Vois.
— Entendu.
Robert ayant toujours fait preuve d'un comportement exemplaire à mon égard, il ne fera aucunement les frais de mes frictions avec le détestable bras droit du parrain. Docile, j'enlace mes mains dans mon dos et le suis, chantonnant telle la parfaite représentation de l'innocence. La porte est ouverte, alors j'entre, forçant un sourire enjoué.
Pu-naise.
Ce dernier se meurt à la seconde où je suis épinglée par l'arrogant regard de Luke. Il est installé à la gauche de Peter, donnant brutalement à endroit – déjà lugubre d'ordinaire – des allures de tribunal.
— Bonjour Charlie, me salue mon oncle. Assieds-toi s'il te plaît.
J'obtempère, tentant de réfréner l'emballement de mon rythme cardiaque ainsi qu'un souffle agacé.
Serait-ce opportun d'affirmer « C'est lui qui a commencé ! » ?
Non, Charlie.
Pourtant c'est vrai !
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Après la pluie
RomanceAyant vécu une enfance teintée de galères, Charlie n'a nullement ménagé ses efforts afin de mettre sa vie sur les rails de la sérénité. Aspirant à un futur fait de bonheurs simples, elle voit son rêve voler en éclats d'un seul coup de téléphone. « D...