Chapitre 25.

285 39 38
                                    

Joséphine.

Je marche en direction du bâtiment A, le cœur battant et les yeux rivés sur le sol. Ma paranoïa naturelle est en éveille. J'ai la désagréable impression que tous les regards sont posés sur moi. Chaque coup d'œil, chaque conversation , je crains d'en être la star principale et pas pour les bonnes raisons. Je resserre mon poing sur la lanière de mon sac. Tout ça me rappelle mon expérience traumatisante du collège, quand les pages de mon journal s'étaient retrouvées collées sur les murs de l'école, faisant de moi le sujet principal des commérages.

C'est une véritable torture. C'est comme si rien avait changé depuis la dernière fois, comme si j'étais condamné à vivre ce cycle sans fin d'humiliation/reconstruction. Combien de fois vais-je devoir me remettre sur pieds après un énième opprobre ? Combien de fois vais-je devoir endurer ça pour que la douleur devienne plus supportable ? Fait chier.

Je m'empresse de rentrer dans l'amphithéâtre en essayant de me faire discrète. Je choisis une place à l'arrière et pose mes affaires en silence. Les battements de mon cœur refusent de se calmer, mais je m'oblige à rester stoïque. Je sors mon MacBook et me connecte sur mon drive pour prendre mes notes.

Le prof arrive quelque minutes plus tard et j'essaie tant bien que mal de me concentrer sur ce qu'il raconte. Après le bla-bla d'usage de retour de vacances, Mr Powell commence à rentrer dans le vif du sujet. Je l'écoute attentivement, lorsque l'icône de l'application Messages de mon Mac me signale l'arrivée d'un nouveau sms. C'est Maurane :

*Coucou Jo. J'ai dû régler un problème de dernière minute ce matin, alors je ne viendrai pas à la fac aujourd'hui. Je suis désolé. Ça te dit qu'on se retrouve ailleurs après tes cours ? *

Je fronce les sourcils, inquiète pour mon amie. Un problème ? Quel genre de problème ? Je tape une réponse :

*Ok. Rien de grave , j'espère ? On se retrouve au Cupkie, ça te va ? Je dois passer au club avant, je termine vers 16h.*

Maurane, Joshua et moi étions allés manger des glaces cookie dough dans cet enseigne (chapitre 101, tome 1*), et j'avais adoré notre après-midi là-bas. Le côté intimiste et chaleureux de la boutique m'a séduite instantanément, c'est l'endroit idéal pour discuter sans être dérangé. J'ai tellement de choses à lui raconter, tellement besoin de ses conseils.

*Ok. On se retrouve là-bas. :) Et ne t'inquiète pas pour moi, ce n'est rien qui n'ait pas de solution. *

Sa réponse calme légèrement mon anxiété, mais pas totalement. Maurane est tellement discrète et mystérieuse sur sa vie privée. Ce n'est pas son genre de s'étaler sur ses problèmes et j'ai tendance à oublier que c'est une fille de dix-neuf ans, comme moi, avec ses propres préoccupations. Elle n'a rien de différent. Peut-être ferais-je mieux de ne pas aborder ma rupture avec Hero avec elle aujourd'hui ?

La dernière chose que je souhaite c'est de lui remplir la tête avec mes problèmes, alors qu'elle est en proie à ses propres tourments. Mon premier cours s'achève enfin et je me lève avant de ranger mes affaires. La journée se poursuit dans la même atmosphère, stressante et étouffante, mais je parviens à camoufler ma détresse.

Je regarde sans cesse autour de moi, craignant de tomber sur Hero et ses copains. Je ne suis pas prête à les revoir, pourtant il faudra bien que je sache ce qui s'est véritablement passé. Je dois savoir ce que cette bande de psychopathes a magouillé avec ces maudites photos, ou je figure les seins à l'air, et complètement vulnérable.

Mon estomac se retourne en imaginant chacun d'entre eux regarder ces clichés de moi dans mon intimité. Malgré tout, rien ne semble avoir changé. Est-ce possible qu'Hero et sa bande aient décidé de ne pas utiliser les photos ? Tu parles.

First, break-up [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant