Chapitre 56.

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Maurane.

- Joséphine ! "hurlé-je"

Je crie à m'en briser les cordes vocales, mais ce n'est pas grave. Je suis morte d'inquiétude. Ça fait je ne sais pas combien de temps que Watson et moi sommes partis à la recherche de Jo et toujours rien. L'idée qu'elle soit seule et perdue dans le froid me plonge dans un état de panique proche de l'hystérie. Je continue de l'appeler en espérant un miracle et la voir surgir devant moi sans une égratignure, mais aucune trace de ma meilleure amie.

Il n'y a que le vent, la neige et l'obscurité inquiétante ... J'éclaire devant moi à l'aide de la lampe de mon téléphone, l'estomac noué. Ou peut-elle être, bon sang ? Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce qu'elle est blessée ? Watson balaie les environs du regard, les yeux plissés à cause du vent polaire, avant de se tourner vers moi.

- Il n'y a rien ici. On ferait mieux de faire demi-tour, on s'est trop éloignés du chalet.

- On ne peut pas reculer maintenant, on est allé beaucoup trop loin justement "répliqué-je aussi fort que possible pour qu'il m'entende"

- Je sais que tu es inquiète pour Joséphine, moi aussi je suis inquiet, mais il faut qu'on agisse intelligemment. On ne lui servira à rien si on se perd à notre tour. Ça fait trop longtemps que nous sommes dehors dans le froid.

Je secoue la tête. Pourquoi baisse-t-il les bras aussi facilement ? C'est hors de question que je fasse demi-tour maintenant. Je refuse de l'abandonner.

- Si tu veux retourner au chalet, vas-y, mais moi je continue.

Sans attendre sa réponse, je me remets en marche. Je la trouverai, il le faut. La nervosité me donne mal au ventre et mon cœur bat furieusement contre mes tempes, mais je continue d'avancer comme mes jambes engourdies par le froid me le permettent. J'ai l'impression de peser une tonne. J'ai à peine fait dix pas lorsqu'une main saisit mon bras par-dessus mon manteau.

- Maurane, arrête "crie Watson" Je ne te laisserais pas toute seule dans cette tempête au milieu de la nuit. C'est trop dangereux. Tu rentres avec moi.

Je me dégage.

- Je ne veux pas ! Je refuse de l'abandonner ! Elle est peut-être blessée ...

- Je ne te laisse pas le choix "lance-t-il avec une autorité surprenante " Ne sois pas si têtue, putain. On ne l'abandonne pas du tout, mais ça doit faire plus d'une heure qu'on marche dans cette tempête au hasard, on doit aussi penser à notre sécurité. Je te rappelle qu'on a pas de motoneige comme Hero pour se déplacer.

- Je...

- Attention!

Avant de comprendre ce qui m'arrive, je glisse sur quelque chose, me faisant perdre l'équilibre, et tombe dans l'eau glaciale du lac en poussant un cri strident. Je bois la tasse tandis qu'une douleur fulgurante me transperce le corps. J'ai l'impression que des centaines de lames me poignardent toutes en même temps, la température de l'eau étant extrêmement basse. La surprise et la panique mêlée à la douleur m'empêchent de respirer. Je m'affole dans l'eau en essayant de regagner le rivage.

- Maurane !

J'entends un grand "splash" puis Watson nage vers moi pour me secourir. Il passe ses bras autour de moi pour m'aider à garder la tête hors de l'eau, et nous fait sortir de l'eau. Une fois sur le rivage, je tousse, encore et encore, sans pouvoir m'arrêter. Mes poumons me brûlent. Je suis frigorifiée. Putain de merde ! Qu'est ce qui vient de se passer ? Tout est allé trop vite. J'étais tellement énervé que je n'ai même pas fait attention au lac sur le côté. Trempé, le blond s'approche de moi, l'air inquiet.

First, break-up [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant