First, break-up [Tome 2]

Chapitre 07.

Joséphine.

Je suis réveillée par la voix incrédule de ma mère. Je grogne et ouvre les yeux péniblement.

- Joséphine ? Joséphine, réveille-toi.

- Hmm « gémis-je »

Aussi lentement qu'une tortue, je lève la tête et croise son regard perplexe.

- Quand es-tu rentrée ?

- Cet après-midi « soufflé-je, épuisée »

- Pourquoi ne m'as-tu pas appelé ? Je t'avais dit de me prévenir.

Je me mets en position assise, et passe la main sur mon visage d'un geste lasse. Quelle heure est-il ? Combien de temps ai-je dormi ??

- Je n'avais pas prévu de rentrer aujourd'hui. Quelle heure est-il ? « je réponds après quelques minutes »

- Presque 19h00. Lave-toi le visage et rejoins-moi dans la cuisine , le diner sera prêt dans quelques minutes.

-

Sur ces mots, elle sort de la chambre et me laisse seule. Je m'effondre sur le lit comme une masse. Je viens de me réveiller, mais je me sens épuisée, comme si je n'avais pas dormi depuis des jours. Toutes mes forces se sont envolées. Combien de temps vais-je me sentir ainsi ? Je ne me reconnais même plus. C'est horrible.

Je me lève péniblement en direction de la salle de bain pour me laver le visage. La dernière chose dont j'ai besoin, c'est que ma mère soit sur mon dos. Je regarde mon reflet dans le miroir, au-dessus du lavabo, et grimace. Mes yeux sont rougis, mon visage tiré, et mes cheveux sont un vrai nid d'oiseaux. Je les humidifie un peu, et les rattache en queue de cheval. J'essuie mon visage avec une serviette et prends une grande inspiration. Le bruit étouffé des casseroles et faitouts dans la cuisine, me parvient jusque dans ma chambre.

Je n'ai pas faim, mais peut-être qu'un thé me requinquera un peu ? Je rejoins ma mère dans la cuisine, en soupirant. Elle s'est changée, et porte un pull gris et blanc avec un bas noir. Je mets de l'eau à bouillir dans la bouilloire, pendant qu'elle réchauffe le repas sur la gazinière. L'atmosphère est un peu étrange, et je redoute la discussion que nous allons avoir d'une minute à l'autre. Je n'y couperai pas. Quand j'ai fini, je m'installe sur la table avec mon thé.

- Que s'est-il passé ? « me demande-t-elle en s'installant en face de moi après avoir éteint le feu »

Nous y voilà. Elle n'a pas perdu de temps.

- Qu'est ce qui te fait croire qu'il s'est passé quelque chose ?

Elle pince les lèvres, agacée par ma vaine tentative pour gagner du temps.

- Joséphine tu es ma fille, et je te connais. De plus, est-ce que tu t'es regardé dans le miroir ? Tu as une mine affreuse. C'est évident que tu n'es pas dans ton assiette, alors il a dû se passer quelque chose. C'est à cause de lui, n'est-ce pas ?

Tant pis. Je me vois mal lui dire que tout va bien, parce que ce n'est absolument pas le cas. Soyons réalistes, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Mais ce n'est pas pour autant que je vais lui raconter les détails de la pire humiliation de toute ma vie. Elle sera bien trop heureuse d'apprendre que je me suis trompé sur toute la ligne, et que j'ai accordé ma confiance à un connard qui a profité de moi.

- Hero et moi, c'est fini.

Elle reste de marbre, nullement étonnée, comme si elle s'attendait à ce que je lui annonce cette nouvelle, et d'une manière tordue, ça ne fait qu'accentuer ma douleur. Je baisse la tête , incapable d'affronter son regard et serre ma tasse fumante entre mes mains.